Chapitre 64

65 7 0
                                    

Je sèche mes larmes d'un revers du poignet alors que mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je ne m'entends même plus respirer tellement que mes battements cardiaque résonnent dans mes tympans et mes tempes. Je n'entends que cela mais un bruit, qui paraît si lointain mais si proche en même temps me ramène à la réalité. J'essaye d'ouvrir mes oreilles mais je n'arrive pas à savoir ce que j'entends. Je n'arrive pas à savoir ce que c'est et, pour en franche, ça ne me dérange pas plus que cela. Je m'en fous totalement parce que mes pensées m'encombrent et que je profite du soulagement d'avoir parlé à mon père procure avant que tout ne redevienne comme avant et que j'ai à nouveau mal au point que j'en meurs littéralement.

J'entends de nouveau ce bruit et je comprends enfin, parce que mon cœur arrête de tambouriner dans mes tympans que quelqu'un toque à la porte de ma chambre. Je me lève de ma chaise et sèche encore mes lacrymales. Je ne veux pas quelqu'un remarque je viens de pleurer, sûrement, toutes les larmes de mon corps. Je ne suis pas du style à m'afficher ainsi et puis, je ne veux pas que Jeremy –il n'y aurait que lui pour toquer à la porte de ma chambre- voit que j'ai pleuré. Il s'en voudrait et culpabiliserait alors que ce n'est clairement pas de sa faute. Puis, ce n'est pas vraiment la faute de Léa non plus. Elle n'y peut rien si ses mots m'ont mis dans un état pareil. Elle n'est point responsable ni de ma tristesse ni de la haine que je ressens envers moi-même. Par contre, elle est responsable de ces mots, même s'ils sont envoyés par message privé sur une plateforme d'écriture et de lecture.

J'ouvre ma porte après avoir pris une grande inspiration. Je décoche l'un des plus beaux sourires que j'ai pour faire croire à mon frère aîné –le seul que je peux appeler « frère » aussi. Sauf que cela ne fonctionne pas et que je me heurte à un mur. Il a remarqué ma débilité profonde et a remarqué que je n'étais pas bien en réalité. C'est vraiment frustrant qu'il sache lire si bien en moi depuis qu'il s'occupe de moi, comme un frère protecteur dont j'avais toujours rêvé. Je n'aime pas quand il fait ça ; secouer la tête de gauche à droite en se pinçant les lèvres et en baissant la tête. Je déteste ça et il vient de le faire. J'ai limite envie de lui en foutre une tellement que je suis de mauvais poil. Il relève la tête et me regarde dans les yeux, si bien que je suis clouée sur place. Il a des yeux, juste indescriptible. Ils me regardent avec tant d'amour, de tendresse mais aussi de tristesse et de peine.

Jeremy est mal de me voir mal et cela me fait encore plus de mal, de peine. J'en reviens presque à culpabiliser alors qu'auparavant, qu'il soit triste ou non, mais je n'en avais rien à foutre. Même, je désirais qu'il soit triste, qu'il pleure toutes les larmes de son corps et qu'il souhaite crever pour rejoindre notre père dans le ciel. Mais, les choses ont changés tellement rapidement que je me suis retrouve un peu au dépourvue, que je ne comprends plus rien et que je suis un peu dépassée par les événements aussi. Je suis totalement perdue dans mes sentiments et je pète un câble pour un tout comme pour un rien. Je me mords la lèvre inférieure et regarde mon frère dans les yeux. Il m'ouvre ses bras et je viens m'y blottir, le serrant fortement contre moi parce que je ne veux plus qu'il me laisse, qu'il m'abandonne. Je ne veux pas qu'il fasse comme Léa. Je ne le supporterais pas du tout. J'en mourais.

« Personne ne peut vivre seul, détacher de tout et ne ressentant plus rien. Personne ne sait tout accumuler, à moins d'être mort ; avec même le cœur qui ne bat plus. »



Mise à partWhere stories live. Discover now