Chapitre 16

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Je regarde tout autour de moi. Le temps se voile et des nuages sombres et de couleur gris foncé prenne possession du ciel. Normalement, il était censé faire bon mais ce ne sera pas le cas aujourd'hui. Ils se sont encore trompés. Mais tout le monde au droit à l'erreur ? Tout le monde sauf toi, me crie ma conscience. J'aimerais vraiment la faire taire parfois mais je ne peux rien y changer ; c'est juste ma putain de conscience qui me ramène à la réalité quand je m'en éloigne. Je ferme les yeux alors que la pluie commence doucement à tomber.

D'abord, ce sont quelques gouttes par-ci par-là mais ensuite, elles s'intensifient et augmentent en nombre au fur et à mesure que le temps passe. Je n'ai clairement pas envie de me bouger parce que toutes les personnes qui étaient présentes dans le parc s'en vont et je suis enfin seule, sous la pluie et dans un endroit dans lequel je me sens bien ; qui n'est pas ma chambre. Je reprends mon souffle alors que les larmes commençaient à dévaler mes joues. Je renifle un coup alors que je pars à la recherche d'un mouchoir dans mon sac. Je fais attention à ne pas réduire à néant le peu de maquillage que j'ai mis même si mon mascara à sûrement déjà couler.

Je pense que je ne vais jamais réussir à surmonter Son deuil. Il me manque tellement, c'est un truc de fou et de malade mentale. Je me surprends moi-même à sourire en pensant à lui alors que des perles salées dégoulinent encore le long de mes joues. Je l'aime toujours et je crois que même de là-haut, Il continue de m'aimer de tout son cœur mais aussi de me protéger. Je lui dois sûrement la vie mais Il n'est plus là que pour que je puisse le remercier. Pourtant, j'aimerais le faire. C'est presque un rêve en faite. Je passe ma main dans mes cheveux roux et complètement trempés par la pluie. Je sors mon cellulaire de la poche de mon sac et me connecte sur mon compte « WordsWorld » et remercie aussi l'application de ne pas avoir besoin de beaucoup de réseaux internet pour se connecter. J'entre mon pseudonyme et mon mot de passe.

Je vais directement dans mes messages et les lis, répondant à quelques personnes mais me réserve le meilleur pour le dernier. Celui que j'avais tant attendu est enfin là. « Tragédie-sanglotée » m'a répondue. Je souris intérieurement et essuie quelques larmes, reniflant un petit peu alors que je me rends compte que je n'ai toujours pas de mouchoirs. J'en trouve un paquet déjà consommé à moitié et en prends un, soufflant un bon coup dedans et essuyant mes larmes aussi. Je lis le message de cette jeune adolescente qui est un peu comme moi ; dans le fond.

« Oui, j'oserais mais j'installerais quand même une certaine distance pour ne pas être trop proche et te faire du mal ainsi. Je veux te préserver parce qu'une personne comme toi ne devrait pas connaître la douleur, la peine et encore moins la mort. »

Je ne peux m'empêcher de commencer à aimer cette fille qui est la première personne à me dire les choses comme ça. Bien sûr, Il me disait des choses dans le même genre mais, je ne sais pas, là c'est différent. Ce n'est pas une question de sincérité ou d'honnêteté. C'est juste que venant d'elle, ça devient spéciale et différent que si cela venait de Lui. Il disait d'une autre manière et elle de cette manière. Je pousse un long soupire, cachant mon téléphone de l'eau en le mettant dans mon pull et relève la tête vers le ciel. Les gouttes d'eau atterrissent sur mon visage et je garde les yeux ouverts. Il est là-haut, dans ce ciel sombre et me regarde depuis son nuage. Il doit sûrement avoir peur et me détester. Je devine bien qu'Il ne ressent aucune fierté.

« J'aimerais te croire, franchement. Mais je n'y arrive pas. »

Je tapote sur le clavier de mon cellulaire, répondant à mon « amie » si je puis le dire. Elle doit sûrement être en cours, comme je suis censé l'être. La réponse m'est venue d'un coup sans vraiment que je me casse la tête. Il suffit que je Le regarde pour me sentir mieux et pour savoir ce que je dois répondre. J'ai besoin de Lui mais Il n'est pas là. Il ne sera plus jamais là, de toute façon, alors à quoi bon espérer pour quelque chose qui n'arrivera jamais ? Je soupire et regarde à nouveau le ciel, en quête de réponses que je n'aurais sûrement jamais.

« La douleur fait partie de la vie et de l'humain mais c'est juste que certains sont plus aptes à la supporter alors que d'autres sont plus aptes à la refouler. »



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