Chapitre 13

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J'aimerais avoir un arc et un flèche et pouvoir tirer sur le soleil et peut-être réussir à l'éteindre. Ce bâtard ne veut pas me foutre la paix pour la seconde fois. Je sais que bientôt, nous vivrons dans le froid mais ce n'est pas une raison pour me réveiller de cette façon. J'ai des envies de meurtres alors que je viens seulement de sortir de mon sommeil. J'en veux à cet astre qui m'empêche de manquer les cours. À cause de lui, je suis réveillée sans pouvoir prétendre d'être en retard. J'ai envie d'exploser et j'attends patiemment pour me calme un minimum que mon réveil sonne. Celui-ci retentit et je l'éteins presque immédiatement. Je n'ai pas envie d'entendre ce son totalement insupportable pour mes tympans. J'aimerais bien changer mais il n'y a que cette alarme sur ce réveil.

Comme tous les matins, ma maman débarque dans ma chambre en tentant de sourire et sans même toquer. Je la regarde de haut en bas alors qu'elle me dévisage de toute sa grandeur. Je crois que je vais finir par la tuer. J'en ai marre de cette vie mais surtout d'elle. Toutes les fautes et erreurs que je fais, elle n'ose même pas les remettre en cause et m'en renvoi directement une mauvaise image. Peu importe ce que je fais, ce n'est pas assez bien pour elle ni comme il le faut.

Je ne suis pas la fille qu'elle aurait aimé avoir, je le sais, mais je ne vais pas changer pour elle. Si je suis celle que je suis maintenant c'est en grande partie grâce à Lui parce que contrairement à elle, Lui a été là pour moi. Je passe ma main dans mes cheveux, laissant ma tête dans mes coussins, enfui sous les tissus.

Je me renferme sur moi-même et dans mes pensées alors qu'elle part du pas de ma chambre. J'entends ses pieds tapés sur le sol à un rythme régulier qui est le sien. Je ne veux pas sortir de mon lit et commencer cette journée qui sera sûrement pire qu'hier. Je ferme les yeux et recouvre ma tête de la couette. Je la retire ensuite dans un mouvement de rejet. Je me sors de mon lit et par jusqu'à la toilette -qui n'est pas occupée pour une fois- et y fais mes besoins. Je découvre que j'ai mes règles au passage et c'est une journée d'enfer qui commence dès le réveil.

Je pousse un long soupire et prends une tenue dans les vêtements lavés, secs et repassés qui traînaient dans la salle d'eau. Je prends le reste de mes affaires propres pour les remettre dans mon armoire et pars ensuite prendre mon petit déjeuner même si l'envie n'y est clairement pas. Je ne veux pas manger mais je suis bien obligée pour ne pas laisser trop d'indices sur mon mal-être.

Je mange et pars ensuite me préparer pour les cours malgré que l'envie me manque beaucoup. Le goût de l'urine, de la merde et aussi celui acide du vomis reviennent dans ma mémoire. J'aimerais pouvoir sécher mais le directeur appellerait ma mère et se serait pire que tout. Je ne supporterais pas le fait qu'elle sache tout ce que je subis dans ce monde scolaire parce qu'elle appuierait dessus juste pour me faire plus de mal alors qu'Il m'aurait aidé.

Il m'aidait d'ailleurs, mais Il n'est plus là pour le faire et ce n'est pas elle qui reprendra le flambeau. Il ne lui avait rien dit pour moi parce qu'Il ne voulait pas qu'elle ne me fasse plus de mal qu'elle n'en avait déjà fait. Il avait toujours su prendre soin de moi et maintenant, plus personne n'est là pour reprendre cette guerre pleine d'illusions et de pièges et sûrement totalement futile.

Je sors de la maison, après avoir enfilé mes chaussures et mis mon sac de cours sur mon épaule. Je branche mes écouteurs à mon téléphone, appui sur une chanson pour l'écouter en boucle durant tout le trajet qui me mènera vers le second enfer ou du moins son sosie. Mes problèmes vont vraiment commencer maintenant alors qu'Arthur est sur le trottoir d'en face et qu'il me regarde avec un sourire malicieux de psychopathe sur les lèvres. Je vais passer un mauvais quart d'heure, surtout que je vois Kilian s'approcher de lui en prime. Je crois que je devrais signer mon arrêt de mort. Je vais mourir de cette situation, un jour.

« Ils finiront bien par me tuer un jour parce que le monde ne donne que rarement des secondes chances. »




Mise à partWhere stories live. Discover now