Chapitre 14

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J'accélère ma démarche pour ne pas me faire choper mais c'est déjà trop tard parce qu'une main se poser sur mon épaule gauche et la retient vers l'arrière. Je tente de m'en défaire mais elle me tient tellement fermement que je finis par faire l'erreur de me retourner. Je découvre Kilian avec -juste derrière lui- Arthur. Je réprime une grimace et tente de cacher la peur et la terreur qui doivent se lire sûrement dans mes yeux. Je regrette amèrement de m'être retournée alors qu'un poing s'abat sur mon visage, contre ma joue droite. Je sens déjà le sang afflué dans ma bouche alors que je me tiens l'endroit toucher et que ma tête rencontre le sol parce que je ne m'attendais pas à recevoir un coup et qu'il était tellement fort par rapport à mon corps fragile que même si je m'y attendais, je me serais retrouvée sur le sol de toute manière. Je grimace de douleur, tentant du mieux que je peux pour cacher cela et être ainsi débarrassée d'eux mais ils décidés de ne pas lâcher l'affaire même s'ils n'ont pas ce qu'ils voudraient ; mes larmes et mes cris.

Je n'ai pas envie de leur donner ce qu'ils désirent même si je dois y laissée ma peau. « Tragédie-sanglotée ». Je ne sais pas vraiment pourquoi mais elle me revient à l'esprit. Je ne connais même pas son vrai prénom mais pourtant, son pseudonyme m'est suffisant pour garder la tête froide et de ne pas craquer. Mais que fera-t-elle si je meurs maintenant ? Je n'en sais foutrement rien et j'aimerais vraiment ne pas y penser. De plus, qui irait annoncer à mes lecteurs qu'on m'a tabassé à mort ? Je ne crois pas que quelqu'un le fera et puis, si quelqu'un le fait, il changera sûrement les faits parce que les humains n'aiment plus la vérité ; ils la fuient. Je n'ai pas envie de la laisser me fuir entre mes mains parce que je veux lui venir en aide. Si elle suppose que je peux être sauvée -ce qui est fort faux- elle aussi peut être sauvée mais personne à par moi n'est là pour le voir.

Je ferme les yeux alors que j'encaisse un choc dans le ventre, repliant mon corps sur lui-même. Je regrette de ne pas avoir attendue après ma mère pour qu'elle me conduise avant d'aller au travail et en déposant les garçons au passage. Je m'en veux et maintenant je suis obligée de subir leurs coups qui n'ont aucune raison d'être existent. Du moins, c'est l'idée que je m'en fais. Je crois qu'eux ont une autre perception de cette histoire et toute cette douleur que je ressens par leurs fautes à tous les deux. J'encaisse d'autres chocs de leurs pieds ou de leurs poings sur mon corps. Ils s'enchaînent à une vitesse tellement fulgurante que je ne sais même plus où ils tapent et qui tapent. Je me mets en position fœtale mais cela ne sert pas à grand-chose alors je me contente d'encaisser en croisant les doigts pour que le cauchemar se termine rapidement.

Je soupire en pensant à Lui et à « Tragédie-sanglotée ». Ils ont besoin de moi d'une façon ou d'une autre mais j'en suis totalement incapable. Je ne suis pas assez forte pour leur en venir en aide et je ne suis pas assez forte pour quoi que se soit par rapport à eux. Je suis minable et misérable. Je le sais et pourtant cette phrase percute quand même mon esprit, rebondissant sur les parois de ma boîte crânienne alors que je reçois toujours des coups de la part des deux garçons. Je les déteste mais je suis impuissante face à eux. Je ne suis rien. Je ne suis qu'un petit rien sans défense qui sait à peine affronter la vie ou quoi que se soit ayant un rapport avec cela. Je me suis tellement merdique que je leur demanderais bien de me tuer mais ils ont besoin de moi et je dois tenter de rester en vie le plus longtemps possible en vie ; pour eux et non pour moi. Si cela ne tenait qu'à moi, je serais déjà morte depuis longtemps. Je serais déjà morte depuis des années. Je ne serais même pas née.

« Le manque de quelqu'un crée un gouffre et un besoin dans l'humain qui le chérissait au point que l'envie de vivre ne réside plus dans cet être dépourvue de défense. »



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