Chapitre 27

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Il fait noir, si sombre que je ne vois presque plus rien. Je suis totalement perdue entre tous ces changements dans ma vie. Jeremy s'est confié à moi sur notre père et je suis prête à faire confiance à quelqu'un. Je crois que j'arrête de stagner et que j'avance enfin. Mon cœur se serre dans ma poitrine alors que les étoiles fluorescentes éclairent ma chambre un minimum. C'était mon père qui les avait collés sur mon plafond quand j'étais petite, puis elles ont arrêtés de briller et je les ais arracher à mon plafond quand Il est mort. Il y a quelques minutes seulement, j'en ai remis des nouvelles que j'avais trouvées au fond de l'un de mes tiroirs. Elles scintillent dans la pénombre de ma chambre.


Les deux mains sur mon ventre bleuies par les coups de Lionel et de Jeremy, je ferme les yeux un cours instant. Comme tous les soirs, je me remets en questions. Pour une fois, je ne suis pas en train d'écrire ; mais il ne vaut mieux parce que cela n'aurait aucun début ni de fin, se serait sans queue ni tête. J'ai besoin de remettre mes idées en place pour ne pas sombrer dans la folie et écrire n'est –pour une fois- pas assez suffisant. Il me faut faire le vide de mon esprit et les étoiles est un de ces moyens. Quand je les regarde, c'est comme quand j'écris, une magie et une l'alchimie s'opère pour calmer mes démons et apaiser mon esprit de toutes ces tourmentes qui le ronge et le dégomme.

Comme il n'y a –malheureusement- pas d'étoiles ce soir, j'ai collé celles-ci au plafond et même si ce ne sont pas des vraies, elles me calment extrêmement bien. Mon père les avait collés quand j'étais petite –avant que je ne les arrache il y a quelques mois- pour les soirs sans étoiles, pour les soirs où les étoiles sont cachées par de gros nuages et pour faire fuir les démons ainsi que mes démons. Il avait tout comprit sur l'effet des étoiles et de l'écriture sur les malheurs de la vie. Je tiens vraiment tout de lui. Il me manque vraiment.

Une larme m'échappe au coin de l'œil alors que les petites étoiles fluorescentes ont l'air de me sourire. J'en ai vraiment l'impression. Même si elles ne vivent pas, elles me soutiennent dans toutes ces étapes complètement dures, absurdes et farfelues alors qu'elles viennent juste à peine de prendre « vies » sur mon plafond. Je passe ma main dans mes cheveux, les fixant avec un large sourire sur les lèvres. Ça fait vraiment longtemps qu'une telle chose ne m'était pas arrivée ; depuis Sa mort à vraie dire. Mais je ne peux pas me permettre de pleurer encore pour Lui, parce qu'Il n'aimerait pas mais aussi parce que je dois restée la fille forte qu'Il a toujours eu devant les yeux ; du moins Il me le répétait souvent.

C'est dingue comme les choses qui peuvent faire partie d'une routine quotidienne peuvent changer d'un seul coup en un rien de temps et être presque l'exact opposé d'avant. Jeremy n'avait jamais été ainsi avec moi avant. Je ne me saurais pas crue de si tôt capable de faire confiance à quelqu'un et encore plus à une inconnue sur un réseau social. Mon père me manque vraiment mais je ressens un peu moins ce creux dans mon estomac quand à son absence ; ou alors c'est juste l'effet des étoiles fluorescentes. Arthur était mon meilleur ami et il est devenu mon ennemi et mon persécuteur sauf qu'il aimerait changer de comportement ; apparemment.

Mon sourire s'agrandit encore un peu alors que les étoiles semblent me sourire en retour.

Le monde n'est pas si moche après-tout, non ?

« Le cœur d'un humain peut changer d'état d'âme rapidement, mais à trop souffrir ; il risque de rater quelques battements qui lui seront fatals. »



Mise à partWhere stories live. Discover now