Chapitre 48

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Je relève les yeux et mon cœur rate un battement, puis un second et ainsi de suite. Ma gorge se serre alors que mon cellulaire me glisse des mains. Il tombe sur mes genoux, se calant dans le creux qui se forme entre les deux. Je cligne plusieurs fois des paupières parce que je n'en reviens pas de ce que je vois devant moi. Je manque de m'étouffer avec ma salive tellement que je ne m'attendais pas à une chose pareille. Je crois que je suis en train de rêver ou plutôt de faire un cauchemar vu la personne qui est devant moi.

Lionel à un sourire sadique sur les lèvres et un regard remplit de malice alors qu'il est juste devant moi, son regard me transperçant. Je ne m'étais pas rendu compte que le monde avait continué de tourner et d'avancer pendant que je parlais avec Léa. Mon cœur se comprime encore plus fort dans ma poitrine alors qu'il fait un pas vers moi, réduisant le peu de distance qui nous sépare avec ces grandes jambes. Je n'arrive même plus à respirer un tant soit peu. Je suis paralysée avec les mains qui tremblent, une sueur froide me prend et me picote le dos. J'ai l'impression que je vais voir ma vie défilée devant mes yeux alors que celle-ci recommençait à me sourire.

Lionel réduit totalement la distance qui me séparait de lui. Je l'aimais cette distance putain, pourquoi a-t-il fallut qu'il la détruise comme ça ? Mon cœur se resserre alors que je sens la fin se rapprocher de plus en plus de moi, alors que je la redoute encore. J'ai toujours eu peur de la mort parce que je ne sais pas ce qui intervient juste après. Si c'est pour que la mort soit plus horrible que la vie, je préfère encore rester éternelle comme l'un de ses vampires dans mes livres dont je raffole encore maintenant. Vais-je mourir alors que je n'en ai plus envie ? Ce serait vraiment stupide.

-Alors comme ça on ne va pas en cours ? Demanda-t-il en s'abaissant vers moi.

Lionel prend une des mèches de mes cheveux roux, l'examina et tire sèchement dessus. Il tire tellement fort que je pars avec. Il me fout à terre et se met à califourchon sur moi, enfermant mes deux bras avec sa main gauche, les plaquant sur le sol, juste au dessus de ma tête. Je tente de retenir mes larmes, parce que c'est ce qu'il aime le plus chez moi ; me faire pleurer.

C'est même un hobby pour lui. Je tente du mieux que je le peux de les contenir mais quand sa main droite s'abat sur ma joue gauche, elles manquent de couler par elles-mêmes. Sauf que je suis plus forte que cela et malgré que ma joue me picote là où sa paume est entrée en contact avec ma peau, je les retiens le plus que je le peux en croisant les doigts pour qu'un putain de passant le stoppe.

-Je te retourne la question..., m'entendis-je dire avec une voix cassée et pleine de rage.

Je n'en reviens pas moi-même d'avoir dit une telle chose. Je n'arrive pas à du tout à y croire, que je suis sous le choc et Lionel aussi. Ses sourcils se froncent, sa mâchoire se contracte, retirant le peu d'étonnement qui avait filé sur son visage pour être remplacer par de la haine, de la colère, de la rage et du dégoût à l'état pur. Je n'avais jamais vu un regard pareil sur qui que se soit auparavant, pas même Arthur, Julio ou Kilian sur moi.

Je n'en reviens pas que l'on puisse détester, haïr, être dégoûter à ce point-là envers un humain, surtout de sa famille. Mais bien vite, je me rappelle que je suis exactement pareil avec lui. Je le déteste. Je le haïs. Il me dégoûte. Il me répugne totalement. Je n'arrive même pas à me faire à l'idée qu'il puisse être mon frère. Normalement, entre frères et sœurs, on est censé s'aimer un minimum mais je crois que dans notre famille c'est totalement impossible de s'aimer entre nous. Jeremy n'est pas comme Lionel, il se rattrape et a comprit ces erreurs. Il se rejette la faute parce qu'il est l'aîné mais en réalité, son petit frère y est aussi pour quelque chose –et pas qu'un peu.

« Haïr quelqu'un est puissant parce qu'haïr n'est pas rien ; c'est aussi fort qu'aimer. »


Mise à partWhere stories live. Discover now