Chapitre 7

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Je respire un grand coup et réfléchis encore aux mots de cet inconnu. Je ne sais pas vraiment ce que je peux lui répondre. Ces deux questions me turlupinent beaucoup. Je ne m'attendais pas à ce quelqu'un me demande quelque chose telle que ces deux questions dans ma vie. Je ne m'attendais même pas à ce que quelqu'un ait une moralité au point de se poser de tels questions ; comme moi. Je croyais que j'étais la seule mais apparemment ce n'est pas le cas. Je fronce les sourcils alors qu'une idée pour répondre me surgit enfin à l'esprit.

« Pourquoi être normal ? Je ne sais pas, cela n'apporte vraiment rien de bon en réalité ; juste une solitude intérieure parce qu'on n'est pas nous-mêmes.

Qui suis-je vraiment ? Pour être honnête, je ne sais pas vraiment. Je me cherche encore.

Comment t'appelles-tu ? »

Je soupire alors que j'appuie sur le bouton pour envoyer mon message. Je ne m'attends pas à ce qu'il ou elle me réponde directement alors j'ouvre le document dans mes dossiers sur mon ordinateur pour continuer l'écriture de mon chapitre. Je l'avais arrêté sur une phrase mais je n'étais pas satisfaite de cette fin et en plus, je trouvais que c'était un peu trop court comme chapitre. Mais il était tellement tard que j'étais presque en train de m'endormir sur mon clavier. Alors, je me voyais mal continuer d'écrire si c'était pour m'endormir sur mon travail et avoir peut-être la malchance que ma maman découvre ce que j'écris. Ce serait vraiment la fin du monde parce que l'écriture et la lecture sont ces pires ennemis ; enfin presque.

Elle ne comprend jamais rien de toute façon. Nous sommes presque l'exact opposée l'une de l'autre. Nous sommes tellement différentes que s'en est affolant. Il n'y avait que Lui pour me comprendre mais Il n'est plus là depuis CA. Je lui en veux de ne plus être là mais en même temps, il y a une partie de moi qui se dit que ce n'est pas de Sa faute et qu'Il n'avait pas le choix non plus. Mais rien ne change le fait qu'Il me faisait maintenir le cap mais que maintenant qu'Il n'est plus là ; je n'arrive plus à rien. C'est presque si je ne tourne pas en rond. Je tape frénétiquement sur le clavier, comme si ma vie en dépendait. Ce qui est la réalité, d'une certaine façon. Il m'avait dit de coucher les mots sur le papier si je ne me sentais pas bien.

Il m'avait dit d'écrire pour apaiser mes mots et faire taire mes démons. J'ai l'ais pris pour un con et un fou de penser de telle chose ; jusqu'à ce que j'aie essayé. Je fus étonnée que cela fonctionne si bien et regrettait de ne pas l'avoir cru ni même d'avoir essayé plus tôt parce que je serais peut-être moins détruite et moins anéantie. Maintenant, Il n'est plus là pour me rassurer et me dire que je devrais écrire alors je le fais par moi-même. Parfois, les mots ne s'alignent comme il le faudrait et mes phrases ne ressemblent à rien et c'est sûrement le témoin du bordel qui règne dans ma tête. J'utilise des mots propre à l'écriture aussi, pour ne pas me retrouver à parler comme dans la vie de tous les jours parce que c'est vraiment triste de ne pas pouvoir se détacher d'une telle chose. Je ferme les yeux alors que je retourne sur l'onglet du site et remarque que l'inconnu à répondu.

« Tu n'as pas besoin de savoir qui je suis. J'ai besoin de savoir tout le mal que l'on t'a fait pour que tu écrives toutes ces choses à un rythme si rapide. J'ai besoin de savoir pour être sûre de ne trouver une part de beauté dans ce monde nulle part. Puis, j'ai besoin de quitter ce monde en faisant au moins une bonne chose dans ma vie ; comme être là pour toi. »

Je fronce les sourcils, intriguée par son message. Je ne m'attendais clairement pas à une telle réponse. Je ne m'attendais pas du tout à une réponse en réalité. Je croyais que la personne ignorerait mon message et passerait à autre chose mais en faite non. J'ai l'impression que cet adolescent ou cette adolescente a plus besoin d'aide que moi et cette pensée me dérange beaucoup parce que cela veut dire qu'il y a bien pire que moi et qu'il ou elle est vraiment dans la merde. Je ferme les yeux et relève la tête pour regarder mon plafond. « Que ferais-tu à ma place ? » lui demandais-je mais je sais très bien que je n'aurais aucune réponse. Parler à quelqu'un qui n'est plus là en revient à sauter d'un pont en espérant toucher l'espace.

« Une vie n'est pas faite pour être mise en guillemets mais pour être surligner, mise en gras et en italique et ainsi sortir du lot parce que la vie n'est pas rien et que la vie est tout. »



Mise à partWhere stories live. Discover now