Chapitre 15

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Je me redresse et dépoussière mes vêtements. J'étire un peu mes muscles et regarde par le reflet de mon cellulaire ; l'état de mon visage. Je ne sais vraiment pas très belle à voir à la base mais là c'est mille fois pire. Je pousse un cri d'effroi et jette ensuite un coup d'œil tout autour de moi. Personne aux alentours. Je regarde l'heure et me rends compte que si je ne me dépêche pas, je vais finir en retard en cours. Je passe ma main sur mon visage et inspire un grand coup, examinant le reste de mon corps. Tout le monde va se poser des questions mais sûrement que Kilian et Arthur auront revendiqué le fait de m'avoir tabassé dans la matinée, avant de se rendre en cours.

Tout le monde le saura avant même que je n'aurais passé les portes du bahut. Je prends mon sac, le mets sur mon épaule droite endormie sous les coups et commence à la route jusqu'à l'école. J'aimerais que ce supplice s'arrête. Je ne doute pas qu'ils ont filmés ou qu'un autre étudiant l'air fait et que la vidéo soit déjà sous les réseaux sociaux. J'aimerais vraiment m'enfuir. Mais je ne peux. Je prends une grande inspiration et continue ma route, cachant mon visage lorsque je dois traversée devant une voiture. Mais qu'est-ce qu'ils en ont à foutre de toute façon qu'une rousse tabassée ? Strictement rien, alors cacher mon visage ne sert à rien mais je préfère prendre mes précautions face à une âme qui se pourrait être trop charitable.

Je baisse la tête, regardant mes pieds. Je ne trouve rien de mieux que de continuer ma route alors que je m'approche de l'entrée de l'école, la dépassant. Je ne veux pas y aller alors je vais passer ma journée à traîner dans les rues de la ville. Je n'ai pas envie d'aller en cours et encore moins de les revoir. Je tourne sur la droite, m'éloignant de mon lycée. Je continue de baisser la tête pour être sûre que personne ne me reconnaisse parce que même si je ne suis pas du sociable pas mal de personnes me connaissent du temps de mon père. Lui était là pour moi, maintenant, va te faire foutre pour l'avoir auprès de toi. J'ai l'impression de me faire avoir par le ciel. J'ai toujours désiré aller au milieu des étoiles et pourtant, c'était Lui qui avait le plus à perdre qui est partit les rejoindre le premier. Je prends ma tête entre mes mains et retient un sanglot. Je ne veux pas pleurer. Je ne peux pas pleurer.

Les larmes ne sont pas pour les faibles mais pour les forts qui les ont retenus trop longtemps et qui ont besoin de les liquider. Je n'ai pas envie de pleure en publique. C'est toujours quelque chose qui m'a terrifié. S'en est presque une phobie. Je prends mon courage à deux, gaspillant sûrement le peu de force qu'il me reste pour ne pas verser de larmes dans la rue commerçante près du bahut. Je pénètre dans un magasin de vêtements et fais semblant de regarder les fringues dans les rayons.

-Avez-vous besoin d'aide ? Demande une employée à mon attention.

Je fais l'erreur de relever la tête et je m'attends à cette réaction. Elle pousse un cri d'effroi en voyant l'état de mon visage, mettant ses deux devant sa bouche et écarquille les yeux. Je prends mes jambes à mon coup, sortant en trombe du magasin. Je continue dans ma lancée, foulant le bitume en poussant tout le monde sur mon passage pour aller jusqu'à un endroit où je serais nettement plus tranquille. Je n'ai pas de cachette secrète où me planquer alors je cherche en parcourant une bonne partie de la ville. Si j'avais un gramme en trop, il est certain que maintenant, il est partit. Je m'arrête dans un endroit qui ressemble à un parc miniature où il n'y a pas personne. Je prends ma tête entre mes mains, déposant le tout contre mes cuisses alors que je suis assise sur un banc. Je laisse deux perles salées coulées mais je ne laisse pas une seule de plus coulée. Je suis assez forte pour ne pas pleurer ; enfin je crois.

« La douleur des mots est plus forte que la douleur des coups. »



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