Chapitre 49

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Les coups défilent à une vitesse surréelle. Je ne les vois même pas arriver qu'ils ne soient déjà plus là et que d'autres prennent leurs places. Je ferme les yeux pour ne pas pleurer et pour ne pas les ressentir aussi fort que si je les avais ouverts. Mon cœur est à deux doigts de lâcher, je le sens au plus profond de mon être. Je le sens jusque dans la pointe de mes cheveux et de la pointe de mes pieds. Je n'arrive pas à le nier ou à essayer de me convaincre du contraire tellement que cela résonne dans mon esprit comme une évidence.

-Tu n'es qu'une petite pute ! Tu fais honte à la famille ! Crie-t-il avec rage.

Mon cœur se déchire dans ma poitrine. Quand je pense que c'est mon frère qui me dit une chose pareille... Je suis blessée au plus profond de mon être. Je le déteste mais ces mots arrivent quand même à me faire du mal. Je n'arrive pas à encaisser ce choc-ci et ferme les yeux très fortement alors que les larmes dévalent mes joues. Elles avaient vraiment besoin de sortir et je n'ai pas su les retenir une seconde de plus. Elles avaient vraiment besoin de s'échapper. Elles inondent mon visage à présent. Il sourit, pour le peu que j'arrive encore à voir.

-Pleure et crève ! C'est tout ce que tu mérites ! Hurle-t-il comme si sa vie en dépendait.

Les quelques oiseaux qui étaient dans les parages, s'enfuient en battant des ailes le plus vite qu'ils le peuvent. Il leur a fait peur et il s'en fout totalement alors que je me sens totalement seule dans cette douleur qui me comprime l'estomac. Les larmes continuent de dévaler mes joues alors qu'il continue de me taper dessus. Ils tapent tellement fortement, c'est bien pire que Jeremy et lui réunit. Il n'a même pas l'air de se fatiguer et j'ai vraiment l'impression que c'est la seule chose qui va le retenir de me tuer ; la fatigue. Mais il persiste et continue, sans une goutte de sueur sur le front.

-Quand est-ce que tu comptes mourir ?! Tu ne sers à rien, alors pourquoi est-ce que tu es toujours là ?!

Je me mords l'intérieur de la joue gauche pour ne pas pleurer à nouveau mais c'est plus fort que moi alors, les larmes que j'ai essayé de ravaler, coulent lentement sur mes joues. Elles partent, une à une par œil, faisant leur bout de chemin pour mourir sur le sol ou sur mes vêtements. Ma tête me fait très mal et une migraine pointe le bout de son nez. J'aimerais ravoir l'élan de courage que j'ai eu tout à l'heure mais je n'y arrive. Je ne sais même pas respirer convenablement alors je ne vois pas comment je pourrais prononcer un seul mot. Cela me paraît tellement difficile de parler que j'ai l'impression d'être muette et ça me comprime la cage thoracique.

J'aimerais être un papillon, pouvoir voler là où je le désire sans que personne ne me déteste ou ne me retienne là où je suis. J'aimerais juste pouvoir me dire que je suis libre, même si c'est dans la tête et non dans le corps. Mon téléphone, avec l'écran fissuré est juste sur ma droite quand je tourne la tête. Il doit être mort et je déteste Lionel d'avoir coupé court à ma conversation avec Léa, qui elle, a envie de me sauver plutôt que de m'enfoncer plus bas que terre. Je tente de me débattre mais cela ne sert à rien ; il est bien plus fort que moi et en vain, je n'arrive à rien.

« La liberté est dans la tête et nulle part autre, parce que c'est la liberté d'esprit qui règne sur le monde mais la liberté du corps humain. L'esprit est libre de base, pas le corps. »


Mise à partWhere stories live. Discover now