Chapitre 29

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La journée avait bien commencée mais je m'étais dis que cela n'allait pas durer et c'était –en faite- bien le cas. Comme quoi, il m'arrive souvent d'avoir raison. Je passe ma main dans ma chevelure rousse alors que mon regard croise celui d'Arthur qui contracte instantanément sa mâchoire. Je vais en baver, je le sais d'avance. Il tapote sur l'épaule de Kilian et d'un autre gars qui se prénomme Julio et tous les trois tournent la tête vers moi et mon ancien meilleur ami leur fait signe de tête en ma direction. Je me bloque, écarquillant quelques secondes les yeux avant de me retourner et de faire demi-tour ; revenant ainsi sur mes pas. J'accélère le rythme alors que j'entends des murmures dans mon dos. La fin du bonheur matinale arrive doucement, une sueur froide me traversant le dos alors que je sens une pression sur mon bras gauche tellement forte que c'est bien une force masculine.

Ma tête se tape ensuite contre le casier juste à ma gauche et dans les secondes qui suivent –sans vraiment que je comprenne-je me retrouver entre les casiers et les trois adolescents. Mes yeux sont grands ouverts tels deux grosses billes même si aller jusqu'à des boules de billard est bien tentant. Mes mains se crispent sur le métal bleu foncé dans mon dos, mon sac légèrement sur la droite et qui est vraiment très mal placé dans mon dos. Ils se rapprochent de plus en plus et ils sont tous les trois le regard d'un chien féroce et atteint de la rage. Je prends peur et tous mes membres se crispent et se tendent. Mes muscles se contractent et je deviens alors une boule de peur alors que je rayonnais de bonheur ce matin ; j'aurais encore préféré le contraire.

Artur passe sa main dans ses cheveux dorés, tandis que Julio serre les poings et que Kilian arbore un rictus malicieux sur les lèvres. Je vais passer un mauvais quart d'heure et je crois que le cauchemar ne fait que commencer parce que mon ancien meilleur ami voudrait me faire la peau à présent après tout ce qu'on a pu se « dire » dans le parc hier. Il faut absolument que je me relève et que je m'en sors ; je ne peux point continuer ma vie ainsi parce que tout simplement, ce n'est pas une vie.

Un poing s'abat sur mon estomac et la douleur envahit déjà mon corps bleuit pas les coups de la part de mes deux frères la veille. Mon cœur s'emballe alors que mes membres tremblent et que les coups s'enchaînent. Les autres étudiants présent dans les couloirs sortent leurs téléphones pour filmer la scène alors que d'autres n'y prêtent même pas une once d'attention parce que c'est devenu une habitude que moi –ou qu'un autre étudiant- se fasse tabasser contre les casiers. Même le cours éducatif ne fait rien pour changer cela et puis c'est comme dans presque tous les lycées ; il y a les élèves qui martyrisent les autres et un point c'est tout.

« Entends-tu ma détresse ? » demandais-je à mon père dans ma tête en levant les yeux vers le plafond alors que les coups continuaient de s'abattre sur moi.

La douleur ne faisait qu'augmenter dans mon corps et je ne sais pas vraiment ce que je pourrais pour changer quoi que se soit à cette vie qui me bouffe toute entière. La peur fait parti de mon quotidien au point que j'ai vraiment l'impression qu'elle est une partie de ma vie. Je ne devrais pas être dépressive, suicidaire, anorexique. Ce n'était pas le destin qui m'était destiné à la base mais plusieurs facteurs sont entrés en compte dont la mort de mon père et surtout, CA. Comment la vie peut changer à un tel point en si peu de temps ?

Je grimace sous la douleur alors qu'ils continuent de s'acharner sur moi à un point dont je n'arrive même pas à y mettre de mots. Pourtant, à ces trois gars, je ne leur ais rien fais mais apparemment à leurs yeux, j'ai du faire quelque chose de très mauvais. J'ai vraiment envie de savoir ce qu'ils me reprochent pour en venir à me faire du mal de cette façon. Mais je crois bien que c'est simplement parce qu'ils n'ont pas de raisons préalables que je me fais tabassée de cette façon. À moins que vivre et exister soit une raison pour se faire maltraitée comme une merde. Mon cœur saigne à l'intérieur de mon être alors que les larmes dégoulinent sur mes joues.

« Les humains ne sont pas tous tout noir ou tout blanc ; il n'y a les chocolatés parce que même s'ils font du mal, une partie d'eux verra que c'est inutile ou stupide. »



Mise à partWhere stories live. Discover now