Chapitre 19

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Je passe ma main dans mes cheveux complètement trempés. La pluie continue de s'abattre sur moi fortement. Je n'ai clairement pas envie de partir parce que je suis bien là. Arthur est partit se réfugier quelque part et je n'ai pas envie de le savoir non plus. C'est encore douloureux de penser qu'il m'a demandé de me suicider. Quand je pense que c'était mon meilleur ami, j'en ai une boule dans la gorge et la nausée. Je jette un coup d'œil autour de moi et remarque que je suis totalement seule. S'il y a quelqu'un, il n'est pas accessible dans mon champ de vision. J'ai juste envie de m'en aller pour un monde plus beau mais quelque chose me retient encore ici. J'ai encore tellement de choses à vivre pourtant, cela devrait m'exciter et me rendre toute chose mais c'est carrément tout le contraire. J'en ai peur et je n'ai pas envie de vivre toutes ces choses.

L'avenir tout comme la vie est loin d'être une partie de plaisir parce que même si l'on peut y trouver le bonheur, on peut aussi y trouver la douleur et comme elle gagne toujours sur tout, je ne veux pas en souffrir. Je passe ma main dans mes cheveux et regarde l'heure sur mon téléphone. Ça va bientôt être la fin des cours et donc, Kilian et Arthur seront bientôt de retour. Je prends mon sac, le mets en bandoulière et entreprends la route pour rentrer à la maison. Je regarde à nouveau l'heure et la tentation de voir si « Tragédie-sanglotée » m'a répondu ou pour vérifier si je lui ai répondu seulement est vraiment présente. Je prends une grande inspiration et affronte la pluie pour rentrer chez moi. Je range mon cellulaire dans ma poche, sans même brancher ma musique pour pouvoir l'écouter. Le son de la pluie me calme.

Je ne l'ai jamais avoué à personne –pas même à mon père ou à Arthur- mais j'aime la pluie. J'aime cet état de la nature que beaucoup déteste parce que je retrouve la pluie dans le fracas de toutes ses gouttes d'eau sur le sol. Je retrouve la paix extérieure que je n'ai pas à l'intérieur de mon être. La météo est en accord avec mon humeur et mon état d'âme ; une raison de plus de pourquoi j'aime lorsqu'il pleut. De plus, généralement comme les gens n'aiment, ils ont tendance à fuir alors je peux me balader tranquillement dans la rue en ne rencontrant presque personne hormis des individus qui courent pour se mettre à l'abri ou rentrer chez eux le plus rapidement possible. Je regarde tout autour de moi et comme je m'y attendais et j'aurais pu franchement le parier avec n'importe qui ; toutes les personnes que je croise sont en train de courir pour rentrer chez eux ou dans un endroit où ils pourront se mettre sec. Je me retrouve seule assez rapidement, pas un chat dans les rues.

Je passe ma main dans mes cheveux roux complètement trempés. Je n'ai pas de capuche et la pluie s'abat sur ma chevelure rousse. Dans ces cas-là, parfois ils ont teinture brune. Je n'aime pas avoir un mix de ces deux couleurs mais la pluie est tellement tentante et arrive tellement à apaiser aussi mon âme meurtrie par la vie que je me laisse avoir par ce plaisir. Dès qu'il pleut, je regarde toutes ces gouttes d'eau tomber des nuages pour s'abattre parfois violement sur le sol et terminer ainsi leurs courtes vies, se faisant écraser par des gens ou alors elles s'arrêtent sur des personnes. Je me sens comme chacune de ces gouttes de pluie ; fuit par les êtres humains, détester par eux aussi et pourtant sans moi et la pluie, ils ne pourraient pas vivre ou du moins leurs vies seraient totalement différente. Je me surprends à sourire sur cette pensée un peu enfoncée lointainement dans mon esprit de détraquée dépressive paumée et suicidaire. La pluie me comprend, elle au moins.

« La pluie a le pouvoir de calmer et de s'accorder avec certaines âmes en peine, perdues et démolies par la vie qu'elle mène. La pluie est plus compréhensive que l'Humain en lui-même. »





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