Achille

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La douce chaleur de son corps contre le mien. Le doux rythme de sa respiration contre ma peau, chaude, humide, délicieuse. Je fonds contre lui, je deviens lui, ses mains m'enflamment la peau, mes sens sont en ébullition.

Noël.

Je suis lové contre Hector, dans son lit. A ma gauche, Styx. A sa droite, Nike. Nous sommes agglutinés les uns aux autres. Dans la chambre d'amis, Athena, Roman et Farah partagent le lit double.

L'odeur de sablé flotte jusqu'à la chambre. Athena doit déjà être en train de préparer le repas de ce midi. Elle a insisté pour s'en charger seule.

Son corps contre le mien me fait perdre la raison. Je voudrais l'embrasser, le toucher, le manger, l'aspirer dans mon âme pour le tenir au chaud près de mon coeur. Ses yeux s'entrouvrent, bouffis par le sommeil, petits éclats de ciel cachés entre des cils vermeils. Il est beau, mon petit chérubin, il est beau, mon petit bonbon. Il sourit, encore endormi, et, doucement, je me penche pour lui déposer un doux baiser sur ses petites lèvres sucrées.

" Joyeux Noël, Hector."

Sa bouche a le goût du pain d'épice et de sablé, de cookies et de thé sucré.

" Joyeux Noël, Achille."

Au sein de mon ventre bouillonne une soupe d'amour.

Le repas de Noël rivalise avec celui des films. Plats végétariens, plats de viandes, Athena a tout donné. Dinde farcie, pommes de terre rôties, poissons et fruits de mer, gratins de légumes, gravy, courge butternut, raviolis. Roman raconte les plats italiens que cuisinaient sa grand-mère, avant, Styx rit au rythme des verres de vin, Nike complimente Athena sans arrêt, Farah rougit sous les regards appuyés de la bande après qu'on lui demande des nouvelles de sa vie amoureuse. L'ambiance était conviviale, aimante. Réchauffante. Je me sentais bien, mangeant, buvant, parlant, heureux.

Hector me tenait la main, sous la table. Son regard était illuminé de bonheur. Il parlait, il riait, il s'amusait avec sa famille trouvée, mais il me rappelait d'un subtil jeu de main que j'existais et qu'il voulait partager ce moment avec moi.

Les anecdotes sur leur temps au refuge fusait— tu te souviens quand Styx est rentré.e complètement bourré.e le jour de l'An? Martha avait pété un cable— symbole de leur histoire. Mon coeur gonflait au rythme des confidences, je me sentais heureux, ici, à les écouter parler de ces années difficiles qu'iels avaient rendu supportables à l'aide de moments comme ceux-ci.

Sous le sapin, des boites mal-empaquetées attendaient.

" Papa Noël est passé on dirait."

Athena arborait un fier petit sourire malicieux.

Il y en avait un par personne. Tous empaquetés avec soin— même si c'était légèrement raté. J'avais les larmes aux yeux. Personne n'avait fait ça pour moi avant. Personne ne m'avait inclus de la sorte avant.

Le mien était mou. Quand je le défis, je trouvais un pull brodé d'une tête de soldat grec, coiffée d'un casque. Mon coeur se serra.

" Merci infiniment, Athena."

" T'es un guerrier, Achille. Même quand tu crèves de douleur. Peut être même surtout quand tu as mal. "