Ma tête est comme une pastèque. Rouge, rose, emplie de pépins. Pépinière un peu vulgaire de toutes les choses que j'ai vu dans le monde, du gris, du jaune, du verdoyant. Le mal, le bien, le fallacieux, le séduisant, le salace, le répugnant, le Paris gris et terne de ma vie.

Le monde me découpe afin de mieux me déguster et je me laisse faire, mon corps coupé en rondelles pour le plaisir de leurs langues amères.

Thomas me tient entre ses mains, doigts sur ma chair rosée, sur ma peau brisée, sur mes os cassés. Son souffle chaud se reflète sur la surface gelée de ma peau. Mon coeur bat à meme l'épiderme. Je sens son sourire plus que je ne le vois. Nous sommes une poésie charnelle, composée de peaux et de touchers, de doigts entremêlés, de souffles rauques rouges comme les poires de l'été. Le soleil brille sur ses dents, dans ses yeux, sur ses cils. Il a la peau douce, chaude sous les coussins de mes doigts. Je ne peux détacher ma peau de la sienne. Nos âmes sont aimantées, accrochées les unes aux autres par les fils du destin, du désir. Les relents de notre amour flottent d'entre les draps.

AchilleWhere stories live. Discover now