Chapitre 2 : Premier combat 3/4

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     - Arrêtez de tirer que sur vos bras. Faites en sorte que ce soit tout votre corps que vous soulevez au-dessus de la barre. Pour certain, vous avez du potentiel, utilisez-le. Pointe le leader qui me jette un regard furtif.

Éric a la capacité d'être parfois sympa ! Il a fait un effort ! Je suis totalement épuisée, mais bon, au moins j'ai presque tout réussi sauf la traction. Je ne suis pas la plus faible car Caren, une ex-Fraternel, n'a réussi pratiquement aucun ordre. Éric a été dur avec elle, mais je pense que c'est pour la pousser à aller au-delà de ses limites.

Je n'arrive pas à le cerner et ça me dérange car je trouve ça impossible qu'une personne soit si inhumaine... Il est insupportable quand il a quelqu'un dans sa ligne de mire. Quatre, lui, a ce regard si compréhensif même s'il met une barrière entre lui et nous. Ce qui est tout à fait normal en tant qu'instructeur.

Nous enchaînons avec tout un tas d'exercice de renforcement musculaire. Le cardiaque vient en dernier afin de nous achever avant le repas. J'ai vraiment très faim à cause de toute cette énergie dépensée.

Nous mangeons avec Caren qui semble dépitée.

- Je n'y arrive pas du tout... Je me sens vraiment minable.

- C'est clair qu'en te disant ça, tu n'y arriveras jamais Caren. Avec de l'entraînement ça ira mieux. Dis-je blasée par autant de négativisme dès le premier jour.

- Imagine que c'est quelqu'un que tu détestes. Tu te défoules dessus, c'est une sacrée source de motivation. C'est ce que je fais et ça marche très bien.

- Alex... Ce n'est pas en frappant fort que tu vas y arriver à tous les coups hein... Vises où ça peut faire très mal. Par exemple, au niveau du ventre ou à la gorge. Utilise ton cerveau pour réfléchir aux coups que tu peux donner. Éric a dit qu'il faut user de notre intelligence pas de notre colère ou de notre instinct. Nul besoin d'être un gros bourrin pour triompher.

- L'instinct ? Ce n'est pas une question d'instinct ou de colère Laur'.

- Si, justement. Quelqu'un qui va se laisser aller par ses émotions ou qui va agir instinctivement a plus de chance de faire une erreur.

- Exact. Puis il a parlé de courage et de témérité en les départageant bien distinctement. Le courage est un acte réfléchi alors que la témérité, c'est tout l'inverse. Il y a le stratège qui va user de ruse pour écraser son adversaire puis il y a le bourru qui va foncer dans le tas et qui ne limitera pas les dégâts. J'ai vu ça lors des cours que les Sincères nous donnent. C'est hyper intéressant comme sujet.

- Je ne lisais pas que des livres de sciences chez les Érudits. Je connais bien la philosophie et le langage corporel donc je saisis la différenciation qu'a évoqué Eric et que tu viens d'expliquer.

- Ah je ne suis donc pas le seul à avoir fait des choses contre ma faction de naissance !

- Si tu savais tout... Le savoir ne fait pas tout mais les Érudits sont un peu trop bornés pour comprendre ça.

- Ne parlons pas des Sincères alors ! Conclu Al' toujours rempli de rancœur envers son ancienne faction.

On continue de manger tranquillement, tout en se préparant psychologiquement pour notre premier combat.

Caren est introvertie. Elle parle très peu et a toujours un sourire béat d'inscrit sur le visage. Le stéréotype du Fraternel... Elle a de longs cheveux bruns qui lui arrivent dans le milieu du dos. Très chétive, ce serait une prouesse si elle parvenait à passer les épreuves des Audacieux. Je souhaite me tromper sur son cas mais je suis plutôt pessimiste, surtout après la peine qu'elle a éprouvé ce matin pour des exercices relativement simple. J'espère qu'elle va s'en sortir. Au pire, durant nos moments de quartier libre, je l'aiderai.

J'aperçois Quatre parler avec Ethan. Ils ont l'air d'être ami au vu des sourires qu'ils s'échangent. J'espère que Quatre ne m'a pas fait le compliment de ce matin par rapport à mon frère... Ça m'embêterait qu'on me mente parce que je suis la sœur de deux leaders Audacieux. Je refuse catégoriquement un quelconque traitement de faveur.

Les yeux bleus d'Ethan me rappellent de bons souvenirs. Il les plisse quand il est joyeux et souriant. Ne pas pouvoir lui parler me fait du mal. Dans trois mois, je pourrai peut-être retrouver notre complicité perdue puis passer du temps avec ma fratrie.

Nous nous levons et allons tous dans la salle d'entraînement avec une certaine appréhension. Alex passe en premier et bat très vite Roy, un autre ex Sincère. Il l'a totalement achevé grâce à un uppercut en pleine mâchoire qui l'a complètement sonné. Du sang a coulé de sa bouche et de son arcade sourcilière droite. Éric arbore un air ravi pour ne pas dire joyeux. On dirait qu'il prend du plaisir à voir les gens se faire démolir. Cela m'énerve car il n'émet aucun signe d'humanité et pourtant, je m'efforce à chercher un semblant de clémence dans son attitude. Il n'a pas détourné le regard à la vue du sang et son comportement est toujours autant cinglant lorsqu'il parle à Roy qui est dans un piteux état. C'est un gros bourrin Al', je n'aimerai pas le combattre. Le deuxième à passer est Ben avec Caren. Elle saigne du nez tellement qu'il lui a affligé de coups. Elle tente de se lever en poussant sur ses bras mais Ben vient la terminer d'un coup de pied dans l'épine dorsale. Éric hurle « debout » à plusieurs reprises mais elle n'a jamais su se relever. Elle est envoyée à l'infirmerie dans la minute qui suit.

- Laure et Natacha ! Dans le ring !

Cool, je ne voulais pas tomber sur quelqu'un que j'apprécie. Je ne l'aime pas celle-là ! C'est une amie à Ben, puis elle ricane tout le temps pour un oui ou pour un non. Elle fait pitié cette fille, puis ne parlons même pas de sa tête de garce.

Je me place dans le ring et me met en position. Dès qu'Éric nous signale que le combat commence, elle me saute littéralement dessus. J'ai tout juste le temps de l'éviter puis de lui donner un coup de coude dans le dos. Elle trébuche et tombe violemment au sol. J'en profite pour lui infliger un coup de pied dans le ventre. Ses gémissements se font entendre à cause de la douleur qui doit être intense, mais je ne me laisse pas avoir par la pitié. Elle se redresse et tente de me lancer un coup de poing, que j'essaie d'éviter en vain. Il atterrit sur la région buccale de mon crâne. Ça m'assomme un peu et je suis désorientée pendant quelques secondes. Cependant, je ne me dégonfle pas et la met à terre en plaquant ma jambe derrière ses membres postérieurs pour la pousser en arrière. Elle m'attrape le pied et me fait tomber. Je n'aie pas été assez rapide car elle a eu le temps de se relever et de m'accorder son pied en plein dans mon abdomen. La douleur est insoutenable et je sens mes contusions dans mon dos vibrer puis se rouvrir. Là, elle commence vraiment à me gonfler. Je sens que quelque chose vient de s'animer en moi. J'ai mal et cela me rend agressive. Je me mets debout rapidement et esquive ses coups pour la toucher là où elle aura très mal. On se tourne autour pendant un moment, et je frappe au niveau de sa tempe gauche. Elle paraît franchement étourdie. J'en profite donc pour me ruer sur elle et lui affliger plusieurs coups. Elle est étalée par terre, et elle se prend mon genou en plein dans la figure puis mon pied vient s'écraser au niveau de son flanc droit. Elle saigne mais ne se défile pas. Elle me fait perdre équilibre puis se dresse sur ses deux jambes. Je vais l'exterminer. Je me concentre sur la puissance que je vais mettre au niveau de mes membres inférieurs pour la faire tomber. J'élance mon pied et frappe de toutes mes forces contre ses mollets. Elle chute violemment, sa tête a frappé fort le sol. Je lui adresse plusieurs coups de poing avant de sursauter lorsqu'une main se pose sur mon épaule. C'est Quatre, il a un regard sérieux avec un pointe d'inquiétude. Je dois m'arrêter...

 Je dois m'arrêter

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Divergente: La face cachée d'ÉricWhere stories live. Discover now