Chapitre 5 : Un nouvel entourage 4/4

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     La soirée continue avec des chants et des rires de plus en plus alcoolisés. L'euphorie ne cesse de grimper, elle s'empare de nos esprits et nous déconnecte de toute notion pouvant se rapporter à la raison. On décide de partir pour mettre un peu de piment à ce moment de folie. Nous courrons et frappons aux portes des Altruistes en hurlant « Pète-sec ». Certains sortent de leur maison et gueulent en nous menaçant qu'ils iront se plaindre auprès de Marcus. Les gamins... Je croyais qu'un Altruiste était désintéressé et que sa tranquillité l'importait peu vu que le bien être des autres est censé être plus important que lui-même. Nous sommes heureux de faire chier les gens, ils ne devraient pas gueuler. Ils font notre bonheur en ayant des maisons de plain-pied ! Les Altruistes ne servent bien à rien... C'est terrible !

Les autres me sèment, ils courent trop vite puis j'ai la tête qui tourne à moitié, et je n'ai pas forcément envie de courir. Je me rends compte que Quatre est avec moi, on est seul.

- Les autres ont tracé comme des fous. Dis-je en éclatant de rire.

- Et toi, tu as pas mal bu. Me fait-il remarquer.

- Le passage à la deuxième phase de l'initiation, ça se fête !

- C'est clair qu'avec la politique d'expulsion d'Éric, je comprends que tu prennes ça à cœur et que tu veuilles fêter ça mémorablement.

- Haha ! Je ne comprends rien de ce que tu dis. Éric, il est gentil quelquefois et des fois non... Il fait genre qu'il est méchant, mais je suis sûr que ce n'est qu'un masque.

- J'espère que c'est l'ivresse qui fait que tu es si naïve, car il est vraiment malhonnête. Méfie-toi de lui.

- À vos ordre mon colonel ! M'écrié-je en me mettant au garde à vous.

Il sourit en roulant des yeux et m'invite à le suivre. Nous marchons, longtemps... On passe à côté de la maison de Marcus, il m'angoisse tellement cet homme. Je fais un écart, je ressens une haine très grande et elle me force à m'éloigner comme si elle était trop nocive pour que je reste si près. Eaton m'inspire du mépris et me fait penser à mon père, ça me terrifie et me met dans une rage difficilement contrôlable.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Me questionne Quatre.

- C'est la maison de l'autre abruti de Marcus...

- Et alors ?

- Je ne l'aime pas du tout.

- J'ai envie de te dire que c'est normal. Tu étais une Érudite. Ajoute-t-il comme si c'était évident.

- Ça n'a rien à voir avec ça...

- Ça a à voir avec quoi dans ce cas-là ? Demande-t-il intrigué.

- Rien, ce n'est pas important. C'est juste que je n'aime pas ce qu'il dégage... J'ai l'impression qu'il est foncièrement mauvais.

- Pourquoi tu penses ça ?

- Parce qu'il a un regard noir. Argumenté-je du mieux que je peux malgré mon taux d'alcool dans le sang.

- Euh... D'accord. Tu n'as pas d'autres justifications ?

Je n'aime pas son visage plein d'incompréhension. J'aimerai bien lui répondre mais je me suis jurée de garder mon enfance pour moi. Je décide donc de rester silencieuse pour clôturer cette discussion. Si je n'avais pas bu, j'aurais pu développer une bonne argumentation pour défendre ce que j'appuie, mais là, je m'en sens incapable. Tout ce qui me vient en tête, c'est que Marcus est un connard, point final.

Quatre a pas mal bu et moi aussi d'ailleurs... On part à la recherche du reste du groupe qui est juste quelques rues plus loin. Je rebois quelques gorgées d'alcool dans le but d'effacer mon père de mes pensées. C'est bizarre, le liquide n'embrase plus ma gorge. Je crois que je m'y suis habituée, ou c'est juste que mon cerveau n'est plus apte à ressentir certaines douleurs.

Divergente: La face cachée d'ÉricWhere stories live. Discover now