Chapitre II : Le Jugement

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NON CORRIGÉ ! Correction prévue dans les heures à venir ! Bonne année et bonne lecture à toutes et à tous !

Le faire pour Éric... Oui, je dois me faire acquitter pour lui, pour nous, pour ma famille, pour mes amis, pour moi. Je vais devoir faire en sorte de prendre sur moi, ce qui est loin d'être une tâche facile... Le garde sans-faction resserre son étreinte en refermant son poing avec plus de fermeté sur mon bras. La pointe de son arme vient heurter à plusieurs reprises le creux de mon dos pour que j'avance plus rapidement. Je passe devant une dizaine de cellules où des personnes sont enfermées depuis le coup d'état d'Evelyn. Le garde qui me conduit au lieu de mon jugement, a un souffle bruyant qui me fait penser à celui de Richard quand il s'endormait sur le canapé avec un livre posé sur le ventre. Il s'assoupissait souvent en lisant des bouquins d'une science très complexe, comme si les formules de mathématiques le berçait... Je repense à cet homme qui a fait de mon enfance, un véritable enfer. J'observe les couloirs, je commence à les connaître par cœur et je crois qu'ils me dégoûtent de plus en plus, car tout ce que j'ai vécu ici, est affreux. J'ai traversé pendant seize ans cet endroit avec la peur qui me broyait l'estomac, j'ai dû affronter Richard lorsque j'étais leader Audacieux sans pouvoir fléchir, j'ai faillis mourir à cet endroit précis pour sauver des données informatiques et le message des Fondateurs, et maintenant, je vais vivre mon jugement où je serais condamné à accomplir des choses terribles avec Edgar, le chien d'Evelyn... La Ruche est un lieu que je ne souhaite plus fréquenter, mais j'ai l'impression que je vais rester soudée à elle pendant encore longtemps. Je crois que mon passé va me poursuivre toute ma vie si je reste à Chicago, et je pense qu'il serait mieux pour moi de fuir cette ville qui continuera à se déchirer pendant une bonne vingtaine d'années et qui me fera ressasser des actes passés sans cesse... La foule dans le hall de la Ruche et leurs discussions me sortent de mes pensées. Je cherche un visage qui me serait familier, mais les personnes qui se tournent vers moi me défigurent comme si j'avais commis un crime contre l'humanité,  et je ne sais pas comment je dois le prendre... Le fusil vient encore cogner mes reins, ce qui me fait ressentir une douleur aiguë.

- Bouge-toi. Sinon, le prochain coup te fera d'autant plus mal.

Je marmonne une insulte pour me libérer mon envie de lui faire un revers et de voir mon pied s'écraser contre sa mâchoire. Je respire calmement et marche d'un pas assuré quand j'aperçois les acolytes de ma mère, qui me regardent comme une bête de foire. L'un a un sourire malsain qui me fait froid dans le dos, comme si ce qui m'attendait n'était pas des missions auprès d'Edgar mais bel et bien une mise à mort. Je frémis et repense à toutes les fois où la vie aurait pu quitter mon corps de jeune Audacieuse. Je ne peux pas mourir comme ça... Pas en ayant échappé à la mort plusieurs fois en dix-sept ans...

- Laisse-la, je vais l'emmener jusqu'au banc où elle sera jugée.

J'émets un soupire de soulagement quand le canon de l'arme se décolle de ma colonne vertébrale, mais voir Edgar s'avancer vers moi me retire instantanément ce sentiment de délivrance. Je me raidis quand il pose sa main droite dans mon dos pour m'inviter à le suivre.

- Stressée ?

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

- Oh rien rien. Juste que je trouve ça excitant de te voir être soumise au sérum de vérité. Il me semble qu'il provoque des souffrances atroces quand on lutte contre lui.

- Et alors ? Je n'ai pas à lutter car je n'ai rien à cacher.

- C'est ce qu'on verra.

Il vient de me faire entrer dans la salle de conférence du siège des Érudits, ça me rappelle pleins de souvenirs... Dont un, où je n'avais que cinq ans. Ma mère avait dû intervenir d'urgence pour qu'un projet ne voit pas le jour à cause d'une erreur dans les calculs. Elle m'avait emmener ici en courant pour éviter qu'il y ait des répercussions négatives dans notre ville. J'étais derrière elle, accrocher à sa jupe car le nombre de personnes qui me regardaient m'effrayait au plus haut point. C'était la première fois où j'avais été confrontée à des regards insistant et où je m'étais sentis dépassée. Aujourd'hui, ça ne me fait plus grand-chose... Soit ça m'énerve, soit ça me gêne mais j'ai réussis à vaincre cette peur. Je m'assois à côté du grand bureau qui est placé sur une estrade avec un micro pour que tout le monde entende ce qui est dis. Edgar reste à côté de moi, il pose une main sur mon épaule et m'ordonne de ne pas bouger. L'espace se remplit peu à peu d'une multitude de personnes contenant des hommes et des femmes de tout âge. Je me sens un peu oppressée avec tout ces gens qui m'observent à la façon d'un animal prêt à sauter sur sa proie. Evelyn entre dans mon champ de vision, elle a l'air fatigué car des cernes se dessinent sous ses yeux azurs. Elle évite mon regard comme pour me fuir, comme si elle se sentait mal de juger son propre enfant devant autant de personnes. Je pense aussi qu'elle a une certaine appréhension sur le fait que je suis puisse parler d'elle ou tout simplement de mon enfance gâchée. Elle s'assoit derrière le bureau avec trois de ses sbires qui invoquent le silence absolu et laisse leur tyran parler. Evelyn, ou plutôt devrais-je dire, ma mère, se lève et commence son fichu discours.

Divergente: La face cachée d'ÉricOù les histoires vivent. Découvrez maintenant