Divergente: La face cachée d'Éric

Chapitre 15 : Salle de contrôle 1/4

     - Laur' ?

Sa main se balade sur ma joue pour finir son chemin dans mes cheveux. Il entremêle une boucle blonde entre ses doigts et plonge son regard dans le miens. Je détourne mes yeux par pudeur, je ne suis pas encore à l'aise avec tout ce flot d'émotions aussi envoûtantes que terrifiantes.

- Il faut qu'on y aille. M'indique-t-il en regardant sa montre.

- Je m'habille et j'arrive. Laisse-moi seulement dix minutes. Je dois aussi aller à l'infirmerie.

Je sors du lit tout en passant ma main le long de l'intérieur de son bras gauche. Je me sens tellement vulnérable, tellement faible et pétrifiée de peur face à ce qui se passe avec lui. C'est très fort, c'est brûlant mais tellement doux... Tout me transcende depuis hier soir. Son odeur, le contact de ses lèvres, sa voix grave mais rassurante et surtout ses yeux... Il y a tout dans le regard. À travers, on peut voir son âme sensible dénuée de brutalité et de cruauté. Quand quelqu'un vous laisse entrer dans son regard c'est qu'il y a quelque chose de puissant car ce n'est pas qu'un échange entre deux personnes, c'est le fait d'apparaître tel que l'on est. Le regard rend les gens transparents et Éric est le premier à accepter que je plonge dans le sien aussi longtemps. Il m'a en quelque sorte dévoilé sa vraie face. J'ai vu sa face cachée que les autres ne connaissent pas.

- On va être vraiment en retard Laur' si tu continues à être bloquée sur moi...

- Tu me distrais en même temps ! Dis-je nerveusement, en m'affairant pour rassembler mes vêtements.

- Aller, vas donc. Début de la première mission ce matin.

Je file dans la salle de bain et prend une douche vite fait. J'enfile ma veste noire, détache mes cheveux blonds, me maquille en mettant un peu plus d'eyeliner pour souligner mes yeux. Je me dois d'avoir un physique Audacieux, cela passe par le maquillage qui est très utilisé avec extravagance dans cette faction. J'en mets plus que ce qu'un Érudit cautionnerait mais je reste simple en utilisant que du noir. Je suis leader, je dois rester crédible certes face aux Audacieux mais aussi face aux autres dirigeants.

Je rejoins Éric qui est avachi dans le canapé.

- Tu fais beaucoup moins sérieux comme ça. Remarqué-je en laçant mes chaussures.

Il se lève et se colle à moi en se tenant bien droit, bombe son buste et me fait son regard sévère.

- Tu disais ? Me demande-t-il avec un sourire au coin des lèvres.

- Tsss ! Fais-je en le poussant délicatement.

Il m'embrasse avec douceur puis se détache de moi. Nous allons à l'infirmerie hâtivement puis à la cafétéria prendre le petit déjeuner.

- On leur dit ? Le questionné-je en tenant une distance entre lui et moi.

- On ne leur dit pas mais on ne le nie pas non plus. Restons évasif, la discrétion sera notre alliée.

- Je suis du même avis. Je vais à la table de Quatre. On se rejoint où et quand ?

- Salle de contrôle, huit heures tapantes. Soyez à l'heure chère leader.

- Reçu ! M'exclamé-je, en retenant mon envie de lui donner un baiser.

Je marche en direction de la table où est placé tout mon groupe d'amis. Je pose une main sur l'épaule de Quatre qui se transit et se relaxe directement en me découvrant.

- Excuse-moi pour hier.

La paume de sa main vient toucher la mienne et il m'accorde son pardon d'un signe de tête.