Chapitre III : Te retrouver

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- Je crois plutôt que tu as retrouvé ton chemin...

Je souris légèrement, les larmes qui ont envahis mes yeux me brouillent la vue. Il s'approche rapidement de mon corps, et me serre délicatement contre lui en posant une main à l'arrière de ma tête. Je pleure bruyamment, je ne parviens pas à m'arrêter malgré ma joie de le retrouver.

- C'est fini Laur'. Je suis là.

- Tu étais mort Éric. On me l'a affirmé, j'y ai cru. Je croyais que tu étais mort, putain.

- Je sais... Je suis désolée...

Il me presse un peu plus fort contre son buste tout en me caressant doucement le dos comme s'il voulait me prouver sa réalité. Je m'agrippe à son pull en lin rougeâtre, je ne veux pas le lâcher, je ne veux pas me retrouver ne serais-ce qu'une seconde loin de lui. Ma tête est attachée à son torse. Pouvoir le toucher, c'est me prouver qu'il est bien réel, que ce n'est pas mon cerveau qui me joue des tours.

- Ce n'est pas en t'accrochant à moi comme ça que ça ira mieux Laur'.

- Ce n'est pas que ça ne va pas. C'est juste que j'ai peur d'être dans un rêve.

- Si tu es consciente que tu ne rêves pas, c'est que je suis bien présent ici, avec toi, dans les sous-sols de l'hôpital Fraternel. Le touché peut être une illusion mais pas ta conscience.

Je relève la tête et le regarde. Je pose mes mains sur son visage et plonge mon regard dans les sien. Ses yeux d'un gris bleuté me contemple avec admiration, amour et passion. Il pose son front contre le mien, entremêle mes cheveux entre ses doigts et m'embrasse. Nos lèvres se rencontrent à nouveau, après s'être éloignées pendant quelques secondes. J'enfouis ma tête dans son cou pour prendre une grande inspiration. Une effluve de savon noir et d'azalée vient à mon nez. Mais je reconnais une odeur, celle qui émane de son corps, celle qui est propre à lui, celle qui me fait frissonner.

- Je suis désolée de t'avoir fais subir tout ça.

- Pffff... Ne t'excuse pas... C'est loin d'être entièrement ta faute. Puis, tu es vivant et c'est ça le principal. Mettons de côté le passé et penchons-nous sur le présent.

- Tu sais que ton optimisme perpétuel est incroyable ?

- Ce n'est pas de l'optimisme. C'est juste que c'est mieux de passer à autre chose que de ressasser sans arrêt le passé qu'on ne peut pas changer.

- Hummm... Tu sais que tu es belle ?

- Voyons ! C'est bien connu ! Tous les Érudits sont beaux !

- Vanité et narcissisme ! Le stéréotype du parfait Érudit. Et, je tiens à préciser que tu n'es plus Érudite mais bel et bien une véritable Audacieuse.

- Vu que nous sommes divergents, on entre un peu dans toutes les factions...

- En parlant de ça... Je repense au message des Fondateurs... Ta mère n'était pas si folle que ça à imaginer que des hommes et des femmes nous observaient pour créer un Homme meilleur. Elle venait sûrement de là-bas.

- Oui. Et, j'aimerais en apprendre plus sur ses origines.

- Tu envisages de partir d'ici ?

- Je ne sais pas... L'inconnu m'effraie légèrement, on ne sait pas ce qu'il y a derrière la Clôture.

- Un nouveau monde, une nouvelle vie et une liberté infinie. Je n'ai pas vraiment envie de rester ici et de devoir encore faire des choses qui ne plaisent pas. Viens avec moi, je veux te montrer quelque chose.

Divergente: La face cachée d'ÉricHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin