Chapitre X : UN Cauchemar

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          Les rayons du soleil qui traverse la baie vitrée me réveillent doucement. J'ai la sensation d'être épuisée, comme si je n'avais pas dormis depuis des jours. Je baille à plusieurs reprises et m'étire pendant quelques minutes. Je prend soudainement conscience de ce qui est en train de se passer dans la ville en entendant de nombreux coups de feu retentir dans la cité. Je me redresse directement et file vers la salle de bain afin de prendre un cachet d'aspirine et de m'habiller. J'enfile un tee-shirt à Éric et respire son odeur qui me fait légèrement frissonner. Je secoue la tête pour enlever cette pensée qu'est pour lui... Je met mon leggings en tissu thermique et prend ma veste noire. J'attache mes cheveux et c'est à ce moment là que je remarque mes tremblements. J'ai une peur immense de ce que je vais voir à l'extérieur de cet appartement. Je me dirige vers la porte d'entrée mais mon regard est attiré par quelque chose de posé sur la table de la cuisine. Je m'approche et je vois un papier où est écris : « Restes ici. Je reviens vers 15 heures. Je t'aime. ». Il a cru que j'allais rester ici et laisser les Altruistes se faire massacrer ?? Il a rêvé lui... Il m'injecte un sédatif et me ment sur les putains d'injections d'hier et il me demande de ne pas bouger. Quel abrutit ! Je marche vers la porte, déterminée à désobéir aux ordres d'Éric. J'appuie sur la poignet et me fige lorsque je constate qu'elle est fermée à clé. Je me rue sur le tiroir du meuble de la cuisine où sont entreposés les papiers importants ainsi que toutes les clés. J'ai été vraiment débile de croire qu'Éric Wagner avait laissé la porte ouverte... Et je suis encore plus débile d'avoir cru qu'il avait laissé une clé pour que je m'échappe... Il ne veut pas que je sorte d'ici mais ce n'est pas une porte merdique qui me résistera. Je recule et donne un violent coup de pied dans celle-ci. Je reproduis ce geste une dizaine de fois mais impossible de faire bouger cette putain de porte. Je prend une des deux tables de chevet et fonce dans la porte le plus rapidement possible, tout ce que je gagne c'est une petite blessure au ventre dû au coin de la table de chevet. Il y a un peu de sang mais ce n'est rien du tout... Je cherche dans tous les tiroirs pour trouver un tournevis que servira à dévisser les vis de la serrure. Je m'exécute dès que j'en trouve un et le tintement des vis sur le sol en béton parviennent à mes oreilles quand le système de fermeture m'est dévoilé. J'ai eu le droit d'apprendre d'innombrable système de serrures mais, celui-là est conçu pour ne pas être déjoué. Je m'assois et soupire très fortement quand je comprend que la porte a été changée durant la nuit. C'est une porte blindée et elle est donc totalement invincible face à ma personne. Je me lève et donne un coup de pied dans la chaise à côté de moi qui vole et cogne contre la baie vitrée. Je comprend tout de suite que mon seul moyen de partir d'ici est bel et bien par le balcon. J'ai une peur bleue du vide et rien que l'idée d'être suspendue pendant quelques secondes dans le vide, m'effraie au plus haut point. Je remonte le bouton de la baie vitrée pour l'ouvrir mais elle est, elle aussi verrouillée.

- Putain de merde !!

C'est du double vitrage et seul quelque chose de métallique pourra briser le verre. Je dévisse la barre en métal où sont accrochés les vêtements dans le dressing. Je brise la vitre en donnant de l'élan à la tige de métal et frappe. Des casseaux de verre sont éparpillés un peu partout dans la cuisine et ils émettent un crépitement lorsque je marche dessus. J'inspire fortement et me penche en tenant fermement le rebord de mon balcon. Je suis totalement capable d'atteindre le balcon en dessous, il suffit juste que j'essaye d'oublier cette peur qui me tétanise. Je pense à ma mère et à ma sœur puis je me dis qu'elles sont sûrement en danger vu que ma mère est divergente et que Jeanine en profitera certainement pour dénicher chacun des divergents de cette ville. Déjà, le sérum a dû dévoiler pas mal de divergents Audacieux... Je me cramponne au balcon et passe mon corps de l'autre côté très lentement. Mes jambes pendent dans le vide mais là, c'est l'adrénaline qui a pris le contrôle de mon corps donc ma peur n'a plus aucun effet sur moi. Je me balance et lâche prise pour atterrir sur le balcon d'en dessous, ce que je réussis plutôt bien même si je suis atterris sur les fesses et que le rebord du balcon a brutalement heurté mon dos. Je me relève avec une vive douleur dans les lombaires, ce qui me fais me courber un cours instant. J'attends que la douleur passe un peu et me précipite vers la porte à laquelle je donne un coup de pied qui l'a fais tombée. J'ai réussis à déjouer la porte blindée d'Éric et j'en suis tellement fière ! En fait, je viens de faire un truc de dingue... Je n'aurai jamais cru qu'un jour je serai apte à faire un tel acte, surtout quand c'est réel et non dans une simulation. Je reviens à la réalité et cours au bureau de Max, pour voir s'il y est, mais personne... Même les couloirs sont déserts et je ne parle même pas de la cafétéria et de la Fosse qui sont totalement vide. Je suis seule dans un endroit normalement très actif. Cependant, rien est normal aujourd'hui... Les Audacieux vont tuer des innocents et ils ne le découvriront qu'au débranchement de l'ordinateur qui gère tout ça. Je trouve ça affreux et y penser me glace le sang. Je vais au dépôt d'armes et prend un petit pistolet ainsi qu'une arme à longue portée avec lunette pour pouvoir viser loin et avec une vision nocturne au cas où cela dure jusqu'à la nuit. Je n'ai pas réellement envie de combattre mais je sais pertinemment que les Audacieux ralliés aux Érudits me tireront dessus sans hésiter. Je me met un gilet par balle et brandit mon arme. Le silence règne et seul le bruit de mes pas parvient à mes oreilles, ce qui m'angoisse encore plus. Les conséquences de cette tuerie seront désastreuses et là, c'est une guerre qui se prépare car les Audacieux ne se laisseront pas faire et ils se rallieront sûrement à Jack Kang, le bras droit des Sincères. Ils n'iront pas se rallier avec les Fraternels et encore moins avec les sans-factions, qui, pourtant pourraient leur donner une aide précieuse de par leurs nombres qui est aujourd'hui croissant. Je traverse désormais plusieurs couloirs et me rend sur les quais pour attendre un train. Le tremblement qu'il produit quand il n'est pas loin me prévient de son arrivée très proche. Je me prépare et saute sans grandes difficultés dans le wagon qui est vide, tout comme le secteur Audacieux. Je m'assois et profite de mon dernier moment de tranquillité dans cette ville que j'affectionne particulièrement. Une larme coule le long de ma joue lorsque mes pensées viennent à Natalie Prior... Je me raidis et une peur terrible me saisit. La peur qu'elle meurt par ma faute. Car en effet, j'aurai pu donner corps et âme à la survie de tous dans Chicago, mais ma lâcheté a fais que non et que des centaines d'Altruistes vont périr. Je serre les poings et me relève quand je vois le premier bâtiment Altruiste. J'inspire fortement et chasse les larmes venus troubler ma vue. Je saute et commence à courir tout en faisait extrêmement attention à ne pas me faire repérer. Les maisons d'Altruistes sont semblables à des cubes, elles sont grises et ont aucune personnalité comme le veulent les traditions Altruistes qui proscrivent toute vanité. La plupart des portes d'entrée sont défoncés et les logements sont vides. J'ai l'impression d'être dans une ville fantôme car je n'ai croisé encore personne de ma matinée. L'herbe est bien verte et la rosée mouille mes chaussures, les allées que je prenais souvent avec ma mère sont étranges. Pourquoi cela ?? Parce que je ne les ai jamais vu vide, je les ai toujours vu avec une foule passant dessus. Je me rend chez Marcus mais il n'y a personne mais tout a été dérangé, comme si les Audacieux avaient ordre de trouver quelque chose. J'assiste au même spectacle tout autant déplorable chez les Prior quand soudain une voix que je reconnais très bien vient à mes oreilles.

Divergente: La face cachée d'ÉricWhere stories live. Discover now