Divergente: La face cachée d'Éric

Chapitre 11 : Vulnérable 2/4

     Je suis ramené à la réalité par Quatre qui me fait des signes de tête depuis deux minutes sans que je ne m'en rende compte. Je m'approche de lui discrètement dans le croisement de deux couloirs.

- Et bah... J'ai cru que tu n'allais jamais venir. Tu sembles à l'ouest... Ça va mieux ?

- Oui, j'étais juste pensive. Ne t'en fais pas, je me porte très bien. Le rassuré-je.

- Très bien. Dis, ça te tente de passer l'après-midi avec des potes et moi ?

- Euh... Bah pourquoi pas. Je me sens juste très fatiguée donc si ça pouvait être calme, cela m'irait bien.

- Ethan m'a dit ce que tu avais eu... Saleté de staphylocoque... Tu es chanceuse d'être debout aujourd'hui. Pour revenir à nos moutons, je vais faire des sandwichs, on mangera sur la route. Tu me rejoins à la cafète ? Tu aimes tout ?

- Je te rejoindrai oui et je ne suis pas difficile à contenter. Je mangerai la même chose que toi.

- Cool, à tout à l'heure alors. Me dit-il d'un air enjoué que j'ai la surprise de découvrir.

Quatre s'éloigne tandis qu'Éric, lui, fait le contraire et vient me voir.

- Il voulait quoi ?

- Qu'on passe l'après-midi ensemble...

- Ah... Tu vas y aller alors ?

- Je t'arrête tout de suite. Je ne vais pas supporter que tu sois jaloux. On n'est pas ensemble donc fous-moi la paix. J'ai le droit de faire ce qu'il me plaît. Puis il n'y a rien avec lui, je croyais te l'avoir déjà dit.

- Ce n'est pas la peine de t'enflammer pour si peu. Ce qui me dérange, c'est que tu es blessée puis... Il va te faire rencontrer plein de gens et... Tu es affaiblie quoi. Pourquoi ne vas-tu pas dormir un peu ? Tu en as besoin Laur'.

- Éric... Déstresses, ça va aller. Le coupé-je froidement. Je croyais qu'on devait faire preuve de discrétion. Tu fais tout l'inverse, reprends-toi merde. À ce soir. Lâché-je en baissant le ton de ma voix pour ne pas éveiller de soupçons.

Il est fort pour déferler tout un tas de phrases moralisatrices sur moi mais pour ce qui est de respecter ce qu'il dit, c'est tout autre chose. Je me suis sentie tellement oppressée que je n'ai même pas saluer mes amis avant de partir pour la cafétéria. J'entrevois Quatre en train de prendre des sandwichs ainsi que quelques snacks.

- Ah bah tu es déjà là ? Tu as fait vite, je t'aurais attendu si j'avais su.

- Éric est venu entraver ma tranquillité de façon bien énervante. Je me suis barrée aussi subitement qu'il était venu m'emmerder.

- Et qu'est-ce qu'il a encore dis ?

- Rien de bien intéressant, ne t'inquiète pas... Dis-je dans un ton baigné d'indifférence. Bon, tu me présentes tes potes ou on va rester ici à discuter du leader que tu apprécies tout particulièrement ? Ironisé-je en poussant Quatre avec mon épaule.

- Ils nous attendent sur les quais. Suis-moi. M'annonce-t-il en me lançant un regard inquisiteur.

Nous déambulons quelques minutes dans le dédale de couloirs du secteur Audacieux pour arriver sur un quai que je n'ai jamais fréquenté. À vrai dire, je pensais qu'il n'y avait qu'un chemin de fer qui passait par ici... Un train est arrêté et des Audacieux le vident des provisions qui le garnissent.

- Tu as cru que j'allais te faire grimper dans un wagon à pleine vitesse après la peur bleue que tu m'as faite hier ? Me questionne Quatre, soulignant ma surprise avec un sourcil levé.