Divergente: La face cachée d'Éric

Chapitre 6 : Journée des Visites 1/4

POINT DE VUE ERIC

     Le réveil me sort de mon état somnolent. Réveillé avant neuf heures, j'ai choisi de flemmarder quelques temps dans le lit avant d'affronter la journée. Pour une fois que je n'ai pas l'obligation de me lever à sept heures, il fallait bien que j'en profite un minimum. J'actionne l'ouverture des volets roulants de mes trois baies vitrées et replace mes oreillers ainsi que ma couette. Seuls les objets me permettent d'exercer mon côté maniaque qui est apprécié chez les Érudits. J'aime quand tout est carré. Puis, tout a une place et je ne vois pas pourquoi je laisserai en désordre mon espace personnel. C'est un coup à perdre du temps à chercher des affaires puis, il faut dire mon cerveau est formaté au lieu parfaitement rangé... Je ne supporte pas le bazar... C'est plus fort que moi, tout doit être ordonné quand je pars de chez moi, sinon il est sûr que ma journée sera pourrie.

Je coulisse la porte de la baie vitrée située dans la cuisine afin d'aérer l'appartement. Je vais sur mon balcon où une plante, semblable à un petit palmier, tente de survivre au froid. Je l'arrose de temps en temps mais n'ayant pas les mains vertes, je suis à peu près certain qu'elle va crever comme la plupart des végétaux que j'ai eu en ma possession. Je contemple rapidement les bâtiments qui entourent le miens et lève le nez pour voir ce que la météo me réserve. Le ciel est dégagé même si quelques nuages flottent, il ne menace en rien le beau temps prévu pour aujourd'hui. Je décide de rentrer pour prendre une douche bien chaude avant de m'habiller pour partir me restaurer à la cafétéria.

Je vis dans un une pièce assez vaste pour ne pas s'y sentir à l'étroit. La cuisine n'est pas bien grande mais elle a tout de même un îlot central avec une plaque et un four de qualité. Je n'en ai pas l'utilité vu que je passe la plupart de mes repas en dehors de chez moi. Peut-être que je cuisinerai un jour ici. À vrai dire, je n'y crois que très peu... Ça me paraît même peu probable voire impossible.

Je file dans ma salle d'eau et me regarde un instant dans le miroir. Je ne m'apprécie guère sans mes piercings que je retire tous les soirs avant d'aller dormir. Ils trempent toute la nuit dans un gobelet de désinfectant, histoire que j'évite d'attraper des rougeurs ou des infections douloureuses. Je vais dans ma douche et me savonne rapidement. Je ne m'éternise jamais pour les soins d'hygiène, j'ai horreur de ça. Je trouve que c'est une perte de temps, je le fais donc en vitesse pour pouvoir faire autre chose. Je me sèche et enfile mon pantalon qui est fait dans un tissu qui épouse le corps. Chaud et robuste, il est renforcé par des parties qui sont faites dans un autre textile. Cela protège mieux et évite que les Audacieux ait l'air d'être des danseurs de ballets russes... Puis les poches ne manquent pas au vêtement, il y en a de toutes tailles et pour différents outils. Il y a un emplacement pour un couteau et une languette étirable sert à attacher notre taser lors des excursions en ville. Ça évite qu'un cinglé vienne nous piquer l'arme...

Je remets mes piercings et coiffe mes cheveux avec un peu de cire pour ensuite mettre ma veste et sortir rejoindre les autres leaders dans la Fosse.

Mes semelles martèlent le sol bétonné qui est très peu éclairé. C'est vrai que les néons apportent peu de luminosité vue qu'ils sont peu nombreux, mais cela participe à cette ambiance noire et pesante de la vie de soldat. Le gris et le noir sont partout, la lumière est étouffée par la pénombre que forme les roches et la concentration de bâtiments. Le soleil ne pénètre pas dans nos rues, il est presque absent dans la vie des Audacieux. Des études ont montré que nous avons des carences en vitamine D, cela a pris une telle ampleur que des lampes de luminothérapie ont été distribuées à chaque citoyen de notre faction avec une prescription d'au moins 10 minutes par jour pour faire le plein d'énergie. Ma lampe traîne dans un coin de mon salon, je n'ai pas l'envie ni le temps de l'utiliser.