Divergente: La face cachée d'Éric

Chapitre 16 : Révélations destructrices 3/4

     Nous avons navigué autour et dans les différents bâtiments du Nord du secteur Érudit pendant toute la matinée. Nous allons maintenant manger dans le réfectoire des Érudits où une marée bleutée s'entasse. Ça me fait bizarre de me retrouver ici surtout que quand j'étais Érudite, je ne mettais jamais les pieds dans cet endroit. C'était réservé aux travailleurs, aux membres avérés et non aux enfants. J'en entendais parler dans la bouche de mes parents qui prenaient leur repas en compagnie de leurs collègues mais je ne m'y étais jamais aventuré. C'est une cantine bien simple avec un sol et du mobilier blanc. Les baies vitrées ont des calculs emblématiques d'inscrits en bleu et des images tel qu'un virus ou de l'ADN gravés dans le verre.

Les repas sont faits par des diététiciens, il n'y a pas plus sain. Nous mangeons équilibrés, et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas avalé un déjeuner aussi peu calorique. Du chou-fleur lié avec une légère béchamel peu salée ne me remplissent pas vraiment l'estomac. J'aurais aimé un bon gros steak avec des féculents... Mais Éric vient me rassurer en me révélant que les cuisiniers servent une double portion aux gens qui ont un métier physique. Je me lève donc en direction du comptoir.

Je cherche ma mère car je sais qu'elle mange ici le midi mais il y a beaucoup trop de monde pour que je l'aperçois.

Je finis donc rapidement mon plat et entraîne mon groupe dans la Ruche où nous sommes attendu par Jeanine qui a demandé une escorte jusqu'à l'hôpital. Je le sens très mal... Je discerne déjà la silhouette terrifiante de mon père alors que nous ne sommes pas encore arrivés. Il va être là vu qu'il est toujours avec elle. Je vais devoir lui faire face. Je n'ai pas le choix.

- Respire, tu es blanche... Ça va aller, pas vrai ?

- Oui. Chuchoté-je pour rester concentrée dans la posture que je vais arborer devant mon géniteur.

Je ne comprends pas pourquoi elle doit avoir une protection de notre part. Nous, on bosse pour protéger la population par pour la protéger elle... Je n'avais pas besoin de ça pour mon premier jour sur le terrain.

On attend au pied de l'escalier qui mène au bureau de Matthews. Je vois mon père arriver à ma droite avec ses larbins vêtus de smoking azurs.

- Ne fléchis pas. Siffle Éric dans mon oreille.

- Qu'est-ce donc bien ce mot ? Le questionné-je le sourire aux lèvres.

- Laur'. Je suis contente de te voir. Proclame Jeanine que je n'avais pas vu arriver étant absorbée par les billes charmeuses de l'homme que j'aime.

- Bonjour Jeanine. Sentiments partagés. Prononcé-je ses paroles avec un enthousiasme exagéré comme le font si bien les Érudits.

Elle me serre la main et mon père se contente de me faire un signe de tête. Le voir m'horripile... Mes sens sont en vigilance extrême comme si ma vie était en très grand danger.

- Un certain Matt devrait arriver pour prendre en charge la surveillance Nord Érudit donc le reste du groupe, vous attendez ici. Laur' et Éric vous venez avec nous pour nous escorter. Nous sort Jeanine sans daigner nous fournir une explication.

Je regarde Éric d'un air interrogateur et il hausse les épaules sans broncher. Je lève les yeux au ciel lorsque je comprends qu'il me demande de me taire en joignant son pouce et son index pour les passer sur sa bouche.

J'avance aux côtés de Jeanine qui nous conduit à sa voiture personnelle.

- Éric m'a dit que tu as le portrait du parfait leader. J'espère que tu monteras en puissance chez les Audacieux. Tu as ça dans le sang Laur'. Pas vrai Richard ?

- Comme ses frères semble-t-il. Ce n'est guère étonnant venant d'un Scott. Répond-il dans un ton dépourvu d'émotions, vide d'intérêts.

- Je me suis permise de regarder ta performance de ton paysage des peurs avec une grande attention. C'est assez impressionnant. Il est rare qu'une personne ait peu de peurs et qu'il fasse un temps record comme le tien. Quel est ton secret pour parvenir à un tel résultat ?