TOME I : Prologue

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J'ai besoin de retours développés et bien construits sur cette Fanfiction qui vient d'être réécrite. Merci d'avance pour votre participation ! N'oubliez pas de voter ! Bonne lecture !

En ce début de journée, la brume flotte sur la pointe du quartier général des Érudits que l'on nomme plus familièrement, la Ruche. Je devine à peine les grandes rangées vitrées de ce monstre titanesque de verre et de fer. L'appartement où je vis avec mes parents est situé non loin du pôle scientifique que concentre le secteur Érudit avec ses nombreux grattes ciel aux infinies étendues de vitres.

L'odeur de savon qui émane de la salle de bain me ramène doucement à mes cahiers étalés sur la table de la salle à manger. Ma mère, Marie, a séché et lissé ses cheveux blonds comme elle a l'habitude de le faire chaque jour de la semaine, comme si c'était une sorte de rituel incontournable pour commencer sa journée. Son mascara d'un noir intense donne de la profondeur à ses yeux noisette semblables à deux petites pierres précieuses scintillantes. Son ventre qui s'arrondit de plus en plus au fil des mois étire son pull en lin et me laisse imaginer le petit être qui grandit à l'intérieur.

Je reste distraite encore quelques secondes avant que mon père vienne tirer mon esprit de cet état lunaire. Sa voix rauque me fait sursauter et son regard aussi noir que le charbon me rappelle tel un coup de massue que mes devoirs doivent être fait avec sérieux pour briller aux yeux des membres de notre faction.

Richard Scott, c'est son nom et son rôle au sein de notre organisation de scientifiques est de la gérer aux côtés de Jeanine Matthews, la leader principale des Érudits. Il consulte le compte rendu de la précédente réunion qu'il a supervisé afin de régler les problèmes que créent les sans-factions. Ces hommes et ces femmes qui forment les rejetés de notre société ou comme certains les appellent, les marginaux. Devenir l'une des leurs serait le pire sort qui puisse m'être réservé... Pourtant, vivre dans l'angoisse de devoir subir la fureur de son paternel toute ma vie devrait m'effrayer encore plus que de devenir sans abris, mais j'ai réussi à apprivoiser cette phobie que représente mon paternel. Me détacher de cet être dénué de sentiments est pour moi entièrement possible même si j'aurais aimé ne pas avoir eu à passer l'enfance terrible que je dois encore supporter aujourd'hui. Peut-être serais-je mieux sans toit et sans un gramme de nourriture dans l'estomac qu'avec cet homme ? Je ne sais pas vraiment et je ne souhaite pas connaître un jour la réponse à ce questionnement.

Les mains de Richard sont resserrées sur les rebords du fauteuil où il est assis, et sa crispation me fait paniquer, comme si je sentais qu'une de ses pulsions d'une violence inouïe allait faire sa énième entrée dans ma vie. Je serre mon stylo et tente de retrouver une respiration calme. Je me suis toujours demandé si ma mère savait ce que nous subissons avec mes frères avant qu'ils ne partent chez les Audacieux. La douceur qu'elle dégage envers moi me permet encore de croire qu'elle n'a pas connaissance des atrocités que le vil homme, qui lui sert de mari, nous a fait endurer depuis plus de vingt ans. Je repense au placard qui était l'une de ses punitions préférées, puis je me fige quand je pose les yeux sur sa petite porte en coalition avec son étroitesse affolante, qui a fait naître chez moi une claustrophobie très handicapante. Elle est tapie en moi comme une bête dans sa sombre grotte prête à refaire surface dès que mon corps se sent oppressé dans un lieu clos. Je me rappelle ma mère qui essayait de calmer mes crises de pleurs en caressant mon visage d'enfant. Elle rentrait parfois tard de son poste de gestionnaire de laboratoire et ne pouvait deviner que j'avais passé la journée enfermée dans le noir complet sans eau ni nourriture. Peut-être n'est-elle réellement pas au courant des traitements que nous infligeaient Richard pendant ses absences. Pourtant elle devait sûrement se douter de quelque chose à force de nous voir couvert de bleus, mais Richard donnait comme prétexte que l'on aimait se battre à coups de bâtons dans la fratrie... Je n'ai jamais réussi à lui dire quoi que ce soit au sujet des violences qui sévissaient dans son dos et cela ne change pas, même aujourd'hui où les coups de ceinture sont devenus un passage quotidien pour elle et moi. La protéger est mon but premier, même si les bras puissants que possèdent mon père suffisent à me faire perdre toute détermination tant la peur vient paralyser mon corps.

Divergente: La face cachée d'ÉricWhere stories live. Discover now