Retrouvailles

Chapitre 13 : Mission.

Elle avait atterri à Londres. À son arrivée, comme promis, elle avait une voiture qui l'attendait. Assise à l'arrière, elle sortit son portable de son sac, pour la première fois depuis qu'elle était partie de la BAU. Elle fit défiler ses appels : 6 de JJ, une dizaine d'Aaron et 1 de Clyde.
Elle éteignit son appareil, décidée à les ignorer. La tete appuyée contre la vitre, elle regardait le paysage défiler, perdue dans ses pensées. Elle lui en voulait, elle le détestait, le haissait. Tous ces mots n'étaient pas assez fort pour décrire sa colère et sa douleur. Pour une fois, elle s'était autorisée à aimer, à être heureuse. Elle s'était autorisée à écouter des sentiments et son coeur. Mais encore une fois, elle était tombée dans le panneau et elle était tombée de haut. Encore une fois, elle souffrait. La voiture s'arrêta enfin. Lorsqu'elle leva les yeux, elle aperçut le bâtiment d'Interpole. Elle soupira et sortit de la voiture. Elle rentra dans la bâtiment et avanca, tête baissée, vers son bureau, lorsqu'elle fut retenue par Easter.

- Emily... Rossi m'a appelé...
- Ah... murmura t-elle, coupable. J'aimerais pas en parler s'il te plaît...
- Je respecte. De toute façon, on part dans 15 minutes normalement. Va t'habiller et faire ta valise.

Elle hocha la tête et partit dans son bureau. Lorsqu'elle vit les tenues, elle soupira : elle allait devoir jouer le parfait petit couple avec Easter... Elle détestait cette idée.
On frappa à la porte de son bureau. Sans attendre sa permission, la personne entra, un portable à la main.
- Tu es prête ? Demanda Easter.
- Je... oui... la valise est déjà faite et je me changerai à l'hôtel...
- Avant qu'on parte, j'ai quelqu'un pour toi.

Il lui tendit le portable qu'elle attrapa avec appréhension. Elle implorait en silence n'importe quel Dieu pour ne pas que ce soit Hotch.

- Allo... Demanda t-elle, la voix tremblante.
- Bonjour Emily.

Elle soupira de soulagement, arrêtant de retenir son souffle lorsqu'elle reconnut la voix de Rossi.

- Bonjour Dave.
- Tu sais pourquoi je t'appelle je pense.
- J'imagine... soupira t-elle.
- Emily... Tu... Je sais que Aaron c'est comporté comme le dernier des idiots et encore je mesure les mots... mais crois moi, vu l'état dans lequel il est actuellement, il s'en veut énormément. Il est enfermé dans son bureau depuis que tu es parti et... il est alcoolisé...

La jeune femme se rongeait nerveusement les ongles, paniquée : elle savait que c'est de sa faute. Mais elle devait se reprocher quoi ? De travailler ?
Elle voulut répondre à Rossi mais elle entendit une violente dispute de l'autre côté du téléphone.
Elle attendit plusieurs minutes avant d'entendre un souffle, une respiration qu'elle ne connaissait que trop bien pour l'avoir écoutée des dizaines de fois chaque nuit.

- Aaron... ? Se risqua t-elle.
- Emily...

Sa voix était douloureuse à entendre pour la jeune femme, elle sonnait comme un appel au secours.

- Aaron... Tu peux faire quelque chose pour moi ? Demanda t-elle, la voix tremblante.
- Je ferai tout ce que tu voudras, lui dit-il, la voix déformée par les effets de l'alcool.
- Si tu m'aimes un tant soit peu... alors ne te détruit pas et prend soin de toi.

Elle raccrocha avant qu'il en puisse répondre. Elle ravala les larmes qui tentaient de s'échapper de ses yeux et elle rejoignit Easter.

- Tout va bien ? Lui demanda ce dernier, alors qu'Emily montait dans la voiture après avoir mit sa valise dans le coffre.

- Démarre s'il te plaît. Lui donna t-elle pour toute réponse.

Il s'exécuta et le trajet se fit en silence.

* Le Windsor Guest House, Sud-Ouest de l'Angleterre *

Le lieu était à couper le souffle. Cet hôtel cinq étoiles était d'une beauté surprenante, autant les chambres que les jardins. Pourtant, cet endroit était frappé par d'horribles crimes, fait par un homme qui tuait les jeunes couples, surtout ceux dont les femmes étaient infidèles. Arrivée dans la chambre, Emily s'écroula de fatigue sur le lit. Lorsqu'il vit qu'elle s'était endormie, Clyde la mit sous les draps et s'installa dans le fauteuil pour dormir à son tour. Dehors, la pluie frappait à une cadence régulière sur les vitres. Dans l'esprit d'Emily, c'est la panique et le chaos qui étaient maîtres.

Paniquée, elle ouvrit les yeux et se redressa. Dans le noir, elle chercha du regard Clyde. Elle l'aperçut, allongé sur le fauteuil. Elle regarda l'heure sur la grande horloge baroque qui trônait sur le mur en face du lit. Elle arrivait à discerner qu'il était 23h36. La jeune femme savait qu'elle avait besoin de sommeil mais pourtant, elle savait qu'elle n'y arriverait pas, les cauchemars étant plus fort qu'elle. Elle se leva doucement et alla sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur sa peau, brûlant chaque centimètre. Elle sortit de la douche au bout de plusieurs minutes et enfila le peignoir de l'hôtel. Elle retourna dans la chambre et prit un pyjama, qu'elle enfila après s'être assurée que Clyde dormait à point fermé. Elle attrapa son ordinateur, s'installa en tailleur sur le lit et commença à étudier le dossier de l'affaire.

* Deux jours plus tard après le début de l'infiltration *

Emily était assise à la table du restaurant, seule, les yeux hagards. Aaron ne lui avait donné aucun signe de vie depuis qu'elle l'avait eu au téléphone. Malgré elle, malgré le fait qu'elle réfrénait ses sentiments, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.
Clyde l'interrompit de sa rêverie en s'assayant devant elle. Comme à leur habitude, ils effectuèrent leur numéro, parlant de tout et de rien, Easter caressant la jambe d'Emily de la sienne et Emily caressant sa main distraitement. De loin, ils ressemblaient au petit couple model. Emily s'était dit qu'il fallait accélérer les choses et elle s'excusa auprès de Clyde pour aller au buffet, commander deux jus d'orange. Lorsqu'elle y arriva, l'homme derrière le comptoir la regardait avec des yeux de biche. Il était tombé sous son charme, s'était indéniable. La situation était trop belle, si bien qu'Emily en profita.

- Très élégant... Commenta t-elle, à mi-voix.
- Vous êtes très jolie vous aussi madame, lui repondit le barman.
- C'est mademoiselle, dit-elle, prenant une voix la plus sensuelle possible. Vous allez me faire rougir.

La jeune femme continua son petit jeu, jouant à la perfection.

- Si vous voulez... dit-elle malicieusement en se penchant vers lui. Je suis dans la chambre 6.
Elle attrapa ses jus de fruits et repartit vers sa table.

- Joli numéro. Commenta Clyde.
- J'ai besoin d'action. Lui repondit-elle.

Ils se sourièrent pendant plusieurs minutes et prirent leur petit déjeuné. La brune, suivit de Clyde, se leva et retourna dans le couloir pour regagner sa chambre. Son acolyte lui attrapa la main. Elle ne réagit pas : après tout, aux yeux des autres, ils étaient un couple. Arrivés devant la porte de leur chambre, elle s'arrêta, lui déposa un baiser furtif sur les lèvres et entra. A peine rentrée , elle alla se changer, enfilant une robe plus fine et plus légère, s'arrêtant jusqu'aux genoux. Elle hésita à prendre son arme puis se résigna et la reposa.

- Où vas tu comme ça ? Lui demanda Easter.
- Remplir mon rôle de femme infidèle... Souria Emily, peu convaicue.
- Fais attention à toi surtout ! Et ne fais pas des choses que tu ne voudrais pas faire.

Elle leva les yeux au ciel et sortit de la chambre.

PDV Easter.

Cela faisait un bon 2h qu'Emily était partie. Il avait choisit de rester dans la chambre, profitant de ce moment pour se reposer un peu. Ce qui l'inquietait le plus, c'est que Prentiss n'était toujours pas revenue. Il savait que draguer n'était pas son truc et il pensait qu'elle serait rapidement remontée. Il prit son portable et essaya de la joindre. Lorsqu'il entendit une douce musique remplir la chambre, il comprit qu'elle ne l'avait pas avec elle. Il avait un mauvais pressentiment. A la hâte, il attrapa la clé de la chambre, mit son arme à sa ceinture et descendit au restaurant. Arrivé la bas, il se rendit compte qu'il n'y avait aucune trace de la jolie brune. Il alla à la réception : personne.
Il du se rendre à l'évidence : elle avait disparue.

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Emily : "La fin d'une histoire est aussi le commencement d'une autre. La seule chose, c'est qu'on l'ignore à ce moment-là."