sᴏᴀʀɪɴɢ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

2 A

Mardi

Peu de temps après que le soleil ait percé la toile blanche de ma tente, je me retrouvais dehors, habillé d'un short et d'un t-shirt, une veste fine couvrant mes épaules du vent matinal.

J'étais le premier levé. Je fis chauffer de l'eau et pris un verre dans lequel je versai un stick de café instantané. Je m'assis en tailleur devant le ravin, buvant en regardant la vue extrêmement claire et pâle sous la lumière angélique.

<< bien dormi ? >>

Je me retournai vers la voix. C'était une jeune femme dont je n'avais pas retenu le nom. En réalité, je n'avais pas très bien dormi, mais je choisis d'acquiescer. Elle s'assit à côté de moi.

<< je pensais être la plus matinale, mais non. >>

<< il n'est que 6h, donc tu es matinale. >>

Elle me sourit alors que je repris une gorgé. Cet homme n'avait pas quitté mon esprit. Et malgré moi, je me suis imaginé l'embrasser. Oui, j'étais attiré autant par les hommes que par les femmes.

Cependant, cette envie soudaine m'avait fait premier surpris. Je ne m'attendais pas à cette pulsion de la part de mon cerveau.

Alors...
Je l'aimais ?

Pourtant, je ne le connaissais pas. Ça ne faisait que deux jours que je l'avais vu. Avais-je eu un coup de foudre ? Je n'avais a présent qu'une envie ; que ses lèvres effleurent les miennes.

Elles étaient si parfaites, si attrayantes, si belles, elles étaient douces à leur simple image. Juste en les regardant, je pouvais sentir leur douceur sans pareil.

Alors ce matin, quand on a mangé tous ensemble autour de la plaque de cuisson, des gourdes ou des verres à la main, je les ai fixé. Tout avait disparu autour de moi. Et, à part son visage, je ne sentais que le vent dans mes cheveux. Ça me chatouillait.

Il a dû sentir mon regard sur lui car il a relevé la tête dans ma direction. Sauf que j'étais tellement fixé sur ses lèvres que je ne l'ai remarqué seulement quand elles ont formé mon prénom dans un appel muet. J'ai braqué mon regard dans le sien.

Et il a froncé les sourcils.
Et j'ai explosé de rire.

Je n'ai pas pu m'en empêcher, c'était vraiment trop mignon. Je suppose qu'il a voulu être convainquant, mais c'était très loin d'être le cas. Sa bouille adorable de gamin pas content s'est transformée en moue vexée.

Il m'a suivi du regard alors que je me levais pour aller nettoyer ma vaisselle toujours en rigolant. Certaines personnes m'avaient regardé bizarrement mais la plupart on finit par comprendre en tombant sur la tête du châtain et à sourire à leur tour.

Après cet instant léger qui m'a fait beaucoup de bien, on a plié le camp. J'ai vérifié que rien ne soit resté sur place, histoire de respecter la nature, et son ordre naturel.

Et, forcément, puisque que l'on était que dix, mon regard a recroisé le sien. Et j'ai dérivé sur ses lèvres entre-ouvertes qu'il a, pour mon plus heureux malheur, léchées de sa langue toute aussi magnifique.

Tout en lui était si sublime, que je me demandai si j'arriverai un jour à ne serait ce que le toucher. Il me semblait intouchable, inatteignable.

Comme un ange...
Un dieu...
Une étoile.

Oui, c'était ça. Une étoile que je ne pouvais pas atteindre. Et pourtant, elle me semblait si proche, elle brillait tellement fort, et elle avait un pouvoir de gravité sur moi, qui surpassait ma propre volonté.

Taehyung, tu es magnifique...

C'était sans compter sur le fait que ma langue me trahisse.