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Lundi

Il me serrait très fort. Je crois que personne ne m'a jamais serré aussi fort contre lui. Et pourtant, de ses bras fins, il trouvait la force de me retenir, encore un peu.

Je le forçai à se détendre, le poussant légèrement pour pouvoir observer son visage. Nos regards allèrent droit l'un dans l'autre et j'y vu beaucoup de tristesse, énormément d'amour, un peu de peur.

<< je reviens mercredi soir... Promis. >>

Je venais déposer mes lèvres sur les siennes doucement, avec toute la tendresse dont j'étais capable, et il répondit en pressant légèrement ses lippes contre les miennes avant que je ne me recule.

Je lui attrapai le poignet et entremêlai nos auriculaires de manière singulière, faisant se rencontrer nos pouces en lui souriant. Un sourire confiant, plein d'espoir, plein d'encouragements.

Et pourtant j'étais perdu aussi.
Je voulais rester avec lui.

<< je peux ramener mon chat ? >>

<< oui... >>

Je souris encore puis je me tournai vers la porte, l'ouvrant en remettant mes bagages sur mon dos. Le froid du couloir me frappa, la lumière s'alluma automatique à mon premier pas franchissant le seuil.

<< Jungkook ! >>

Ce fut un appel tremblant, j'en sentis tout le désespoir, toute la douleur amer avant qu'il ne se jette sur moi lorsque je me retournai. Il passa ses bras autour de mon cou et y plongea sa tête châtaine, ses cheveux, ses cils et son nez venant caresser ma peau.

Il s'accrocha plus fort, comme un dernier appel, une dernière supplication. Je l'entendis pousser des gémissements plaintifs, exprimant sa tristesse et sa peur comme il pouvait. Et je sentis deux gouttes humides atterrir sur ma peau.

Je sentais mon nez piquer et mes yeux se recouvrir d'une fine couche d'eau salée, me brouillant un peu la vue. Je pinçai les lèvres, chassant cette démonstration de mal-être et il inspira fortement et longuement mon odeur.

Je reniflai et alors que j'allais craquer il se recula. Tête baissée, il porta sa manche à son visage et se retourna rapidement, quittant le couloir par la porte de la salle à manger.

Il s'enfermait.
Il s'obligeait à accepter.

Il était parti tellement vite que je sentais toujours son odeur sous mon nez et le poids de son corps contre le mien. Et alors que je descendis la dernière marche des escaliers de l'immeuble, je laissai une larme orpheline rouler sur ma joue.

Elle s'accrocha à ma mâchoire.
Comme je m'accrochai au souvenir de Taehyung.

sᴏᴀʀɪɴɢ | ʲᵏ ˣ ᵗʰDonde viven las historias. Descúbrelo ahora