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Faisant s'effleurer nos lèvres.

Je fus traversé par un courant brûlant et électrique qui brisa ma défense si fragile face ses charmes. J'enveloppai sa lèvre inférieure des miennes, sa douceur sans pareil me vidant la tête.

C'était délicat, mais c'était gourmand, et je vins faire de même avec sa lèvre supérieure, lui pressant ses lippes contre les miennes. Il fut pris d'un sursaut étrange, tel un hoquet silencieux, puis son souffle prit un rythme fou.

Je passai ma main dans ses cheveux lentement, accentuant la pression de ce baiser. C'était le deuxième, et le plus puissant des deux. Je dirais même, le plus fort de tous ceux que j'avais déjà échangé.

Toutes ces sensations parcourait mon corps, passant par ma poitrine et ma colonne vertébrale, se diffusant malicieusement jusqu'au bout de mes doigts. J'inspirai fortement son odeur, et je crus mourir.

C'était trop violent.
Je ne pouvais pas résister.
Je ne pourrais plus.

Je me détachai de lui, découvrant mes dents en serrant les paupières. Je me battais avec mes pulsions, je devais résister. Au moins cette fois-ci.

Je rouvris les yeux en me levant, m'éloignant autant que possible. Je ne marchais pas droit, en tout cas je n'en avais pas l'impression. Mes mains tremblaient et je ne savais pas où poser mon regard.

Il glissait sur les arbres.
Ils cherchaient sa silhouette
Dans le dessin des branches.

J'inspirai profondément pour me calmer, fermant les yeux en pinçant l'arrête de mon nez de deux doigts. Je ne devais pas me retourner. Je devais le laisser seul sur ce tapis d'herbe.

Ce n'était pas égoïste, non. Au contraire. Je ne pensais qu'à lui en faisant ça. Je savais qu'il avait envi d'être contre moi mais je savais aussi qu'il n'aimerait pas que je le brusque.

Parce que pour la première fois depuis le début de ce voyage, une nouvelle émotion avait pris place dans mes organes. Et cette envie était bien trop vulgaire, bien trop sauvage, bien trop humaine.

Je le désirai. C'était terre à terre, je le désirai. Et c'était dissociable de l'amour. Je l'aimai, et maintenant je le désirai, aussi. C'était une envie primaire, c'était le reflet de mes pulsions. Je n'étais qu'un être humain, en bas, sur cette Terre.

Alors que lui,
Il était là-haut.

sᴏᴀʀɪɴɢ | ʲᵏ ˣ ᵗʰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant