sᴏᴀʀɪɴɢ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

E 3

<< Fiston ! >>

<< salut. >>

Je franchis la porte et immédiatement, mes valises à peine posées par terre, une petite boule de poil sombre s'enroula autour de mes pieds. Ma mère m'aida à retirer mes affaires, puis je me laissais tomber sur une chaise à la table de la cuisine.

Elle prépara un café qui m'atterrit rapidement entre les mains, la céramique brûlante me réchauffant. Je me détendis rapidement, ma mère me souriant en se mettant en face de moi.

<< papa n'est pas là ? >>

<< il va arriver, il est parti à la déchetterie. >>

Hwaïteu sauta à ce moment sur mes genoux, s'enroulant sur lui même, prenant ses aises sur mes cuisses. Je vins passer tranquillement mes mains derrière ses oreilles, caressant sa petite frimousse adorable.

J'étais actuellement à deux heures de chez Taehyung. Ce n'était pas grand chose et pourtant, ça me paraissait être à l'autre bout du monde. Ma mère me fit un grand sourire auquel je répondis, puis je sortis mon téléphone pour prévenir le châtain que j'étais bien arrivé.

<< alors tu restes jusqu'à mercredi soir ? >>

J'envoyai mon message tout en répondant par un signe de tête positif. Je relevai mon visage vers elle et demandai calmement, cachant ma fierté.

<< tu veux voir une photo de Taehyung ? >>

<< Oh ton copain c'est ça ? Ça m'intéresse ! >>

Je souris timidement en cherchant la photo qu'il m'avait envoyé dans mes fichiers, puis je tendis mon cellulaire à ma mère qui prêta de suite une grande attention au cliché.

<< il est très joli. >>

<< il est beau. >>

Elle leva le regard vers moi en souriant et je retroussai mes lippes pour effacer ce sourire, levant les sourcils par la même occasion. Réaction très virile avouons le avec toute notre ironie. Ma mère rigola légèrement avant de me repasser mon téléphone que je rangeai.

<< il est adorable... >>

Je voulais lui dire. Je voulais lui dire qu'il n'allait pas bien, je voulais qu'elle sache qu'il était malade, que cette foutue cardiomyopathie ruinait son cœur lentement. Mais je n'en trouvai pas la force.

L'ignorance est-elle la condition du bonheur ?

Je n'avais en tout cas pas envi d'inquiéter ma mère avec tout ça. Même si ça m'aurait libéré un peu de ce poids sur mes épaules. Vraiment... Je me demandai si je pensai plus à lui à ses côtés que loin. Je croyais que c'était la même chose.

Où qu'il soit,
Je pense à lui.