๑ Sunflower ~ Hopekook ๑

75 • OU EST TU ? •

Hoseok ouvrit le carnet et commença la première page, il survola quelque phrases, ne voulant pas lire tout le texte, après tout, il plongeait directement dans le passé de Jungkook, son intimité, ses souvenirs, et il ne savait pas s'il en avait finalement vraiment envie de cette manière. Le châtain s'attendait plutôt à ce que ces vérités viennent de la bouche du noiraud. Jungkook écrivait beaucoup quand il était jeune, il avait une imagination débordante, le châtain s'en rendait compte petit à petit. Quelque pages plus loin, les phrases étaient plus courtes et plus simples.  

" Mamie et papi vont rester à Taebaek sans moi, je suis triste que papa et maman veuillent déménager à Séoul, ça va être nul !  Moi, je veux rester chez mamie !"

" Si papa et maman me demande où j'étais, je dois dire que j'étais derrière le jardin et pas chez papi et mamie, ils ne veulent pas que je reste avec eux, ils sont méchants papa et maman, je vais continuer à leur mentir"

" le champ que papi, mamie et moi avons planté a fleuri ce mois-ci, on est en juillet, c'est super beau ! maman n'était pas contente que je parte dans la foret tout seul alors, je lui ai dit que je ne l'aimais pas et elle a pleuré, papa n'était pas contant"

Hoseok fit une pause. Il ne s'attendait pas à découvrir un journal révélant la jeunesse de Jungkook. Il tourna une nouvelle page. Il avait toujours envie de lui dire ce qu'il avait sur le cœur et sa colère n'avait pas disparu, bien au contraire. Pourtant, il ressentait une peine immense pour le petit Jungkook qui avait écrit ces mots. Une autre page glissa entre ses doigts. Ses yeux parcoururent alors les mots écrits de cette calligraphie enfantine. 

" On a fait des gâteaux avec mamie, ils sont super bon, mais elle ne veut pas que je mange tout parce qu'on va les vendre au festival, il ne faut pas lui dire, mais papi m'a demandé d'en voler pour lui "

" Le festival du tournesol est super, on va aller faire un tour avec papa et maman, je pourrais enfin rester avec mamie et papi, mais après, on va déménager, et je vais plus les revoir. Je suis triste, je veux rester avec eux pour toujours, allongé dans le champ avec mamie qui chantonne en étendant le linge et papi qui enlève les mauvaises herbes autours des tournesols, pourquoi papa et maman ne veulent pas ?"

Hoseok s'empressa d'aller voir sur internet plus de détails sur ce festival. Après avoir lu quelques pages, il comprit qu'il s'agissait d'un festival ayant lieux à Taebaek à l'est de la capitale. Un bus partait toutes les quinze minutes pour trois heures de routes et, là-bas, des champs de tournesol nous accueillaient, ainsi que les villageois de ce petit bourg qui préparait pleins de choses à faire pour fêter la fleuraison des pétales jaunes. Jungkook en parlait dans son carnet et cette année, comme souvent, le festival commençait ce mois-ci, début juillet. Le bus partait de la gare de Séoul. Hoseok ne savait pas trop pourquoi, mais il se leva et enfila ses chaussures. En métro, il pouvait être à la gare en quelques minutes. Il ferma chez lui et regagna la bouche de métro la plus proche. Son pouls battait bien plus vite qu'à l'accoutumé. Il ne savait même pas si Jungkook était là-bas, mais il sentait que quelque chose au fond de lui le poussait à aller voir. Il avait tellement de choses sur le cœur qu'il bouillonnait, il voulait tout lui dire. 

Une fois arrivé, il acheta un ticket pour le bus et s'y installa. De nombreuses familles étaient dans le bus, cette sortie devait être quelque chose d'important pour certain. Hoseok ne savait pas, il n'avait jamais fait de sorties avec madame Kim et, encore moins avec sa famille avant tout cela. Son esprit cogita encore et encore, puis, le paysage défilant devant ses yeux, il s'endormit sur son siège. Probablement bien épuisé par ses émotions. Son réveil quelque heures plus tard fut brutal. Un sac venait de lui tomber dessus, une femme criait à son enfant de se calmer et de rendre ce qu'il venait de prendre à son frère, puis, la femme s'était brièvement excusée auprès du châtain. Sa colère venait de remonter à grande vitesse. Désormais agacé, il sortit du véhicule et une grande plaine de fleurs jaune ocre l'accueillit. Cette plaine descendait sur tout un versant de la cote. À côté, une petite ruelle nous dirigeait, elle, vers un petit village aux allures chaleureuses. De belles bannières festives avaient été installées et une délicieuse odeur de nourriture embaumait la rue.