86 • LE SILENCE ASSOURDISSANT •

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Son réveil sonna, il ne se réveilla pas. Puis une nouvelle fois la sonnerie se fit entendre. Il attrapa son téléphone d'un geste mou. Il se leva et resta assit sur le bord de son lit un moment. Cela faisait déjà deux bonnes semaines que le noiraud était parti, qu'il s'était envolé pour les États-Unis. Il ne pouvait pas lui en vouloir de toucher ses rêves du bout des doigts, de réaliser ce qu'il avait toujours voulu réaliser, et même, ce pour quoi il avait menti. Sans prendre la peine de se lever, le châtain attrapa quelques vêtements au bord de son lit et les enfila. Il rejoignit la cuisine et avala un café, c'était peine perdue, même un café n'arriverait pas à le réveiller. Puis, toujours dans cette fatigue qui lui avait creusé les traits, il enfila ses chaussures et prit le bus pour aller à la supérette. Cette matinée était un peu plus froide que les autres, il se mit à penser à la main de Jungkook dans la sienne, pourtant elle était si loin d'ici, si loin de ce qu'il aurait ou imaginer un jour.

La rousse avait repris son boulot, elle travaillait dur pour ne pas décevoir tous ceux qui avaient cru en elle, elle le savait, il y en avait eu peu, mais elle les portrait dans son cœur. Elle avait néanmoins passé une bonne journée avec Hoseok, qui avait très mal vécu le départ de Jungkook. Elle avait été là pour le soutenir, il la remerciait énormément pour ça. Elle avait prévenu que son père n'allait pas tarder à refaire ses petites apparitions pour s'assurer du bon travail de son, et seul désormais, employé. Mais Yeji lui avait demandé d'être clément au vu de la situation et lui avait vanté le mérite du châtain pour que son père n'ait aucune inquiétude concernant le commerce de sa femme. Le père de la rousse avait posé pleins de questions sur le noiraud et son départ soudain puis, elle lui avait expliqué ses études à coter de ce petit boulot et il avait fait le lien avec pleins d'évènement qui s'étaient produit et que lui avait raconté sa fille, un sourire provoqué par les souvenirs avait doucement étiré son visage.

Le bus arriva non loin de la supérette et le châtain descendit, il marcha quelques mètres avant arriver en trainant les pieds, il ouvrit boutique. Pas de Jungkook pour se plaindre qu'il fasse ou trop froid ou qu'il soit trop tôt soi-disant pour aller travailler. Ni de Jungkook, pour bouger sur sa chaise comme un enfant, dire qu'il s'ennuie et demander une partie de carte au châtain avant même qu'il puisse finir de lire la première phrase de son livre. Il avait enfilé son tablier et avait sorti le livre qu'il n'arrivait toujours pas à finir depuis qu'ils s'étaient disputés. C'était ironique de penser ça mais, quand le noiraud n'était pas là pour l'empêcher de lire, il n'y arrivait pas. Il y pensa une dernière fois avant de se lever pour ranger les cartons qu'il n'avait pas pris la peine de ranger la veille.

Un homme rentra dans la supérette, le châtain ne le salua pas, il le laissa aller chercher ce qu'il était venu prendre. Il déposa sur le tapis roulant un repas, surement pour midi, et il attendit que le châtain finisse par le remarquer. Mais, ce fut trop long, alors il brisa le silence qui avait érigé une grande place depuis le départ du noiraud.

- Hum, monsieur, je... il serait possible de m'encaisser s'il vous plait, j'ai du travail qui m'attend !

Il se retourna et traina le pas vers sa caisse, il passa les quelques articles et lança un chiffre sans prendre la peine de faire une vraie phrase. L'homme, visiblement agacé, souffla et sortit sa carte bancaire, qu'il posa sans ménagement sur le lecteur CB. Un joli bip s'échappa de la machine, il attrapa ses courses sans lâcher son regard contrarié et, très vite, le calme revint à l'intérieur de la boutique. Mais aussi, très vite, le châtain entendait ses pensées vagabondes qu'il aurait préféré garder dans un coin de sa tête, comme un refuge pour ses pensées sans abris, mais qu'il ne pouvait pas contrôler et qui le faisait souffrir, parfois. Pourtant, Hoseok ne fit rien, il les laissa l'envahir, lui noircir la vision, et, seul témoin de son trop-plein, une larme coula sur sa joue.

๑ Sunflower ~ Hopekook ๑Where stories live. Discover now