Août - 3

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Il fut convenu que nous partions le jeudi. J'avais donc un peu plus d'une journée pour préparer mes affaires et savoir que prendre. Valentin viendrait à la maison le jeudi matin pour que son parrain - il m'avait mis au courant de ce lien pendant mon coup de téléphone annonçant la venue officielle - nous récupère plus rapidement.

- Parce que t'habites plus près de l'autoroute, d'après le vieux. Ça te dérange pas au moins ?

Bien entendu que cela ne me posait aucun problème. Lorsque j'avais demandé l'autorisation à mes parents, j'en avais même reçu une sorte de sarcasme de la part de mon frère. Voilà qu'il me prenait mon rôle - et qu'il est nettement moins doué que ma personne.

- Tu ne veux pas l'inviter pour une soirée pyjama aussi ?

Bien entendu, cette réplique faisait écho à celle prononcée plus tôt, dans la boutique de fleurs. Il se moquait assurément de moi et de ma soi-disant drague envers le blond. Ce n'était pas drôle.

- Un long voyage nous attend, je veux être en forme. Connaissant mon ami, il souhaitera discuter toute la nuit et je ne pourrais pas m'endormir en paix.

Et je sais pertinemment bien que je ne serais pas à l'aise s'il vient dormir à la maison. Notre proximité devient de plus en plus profonde à mon humble avis, et mon cœur démarre sans la moindre raison à une vitesse beaucoup trop excessive pour être normale. Cela ne m'aide pas le moins du monde à me sentir plus tranquille en la présence de Valentin. Lorsque nous serons en vacances, cela changera, puisque nous serons dans un autre endroit, sans mon frère pour se moquer de moi et m'entrer des idées étranges dans la tête.

Callahan n'avait pas semblé convaincu par mon argumentaire et m'avait regardé avec des petits yeux vicieux. J'étais reparti vers ma chambre pour éviter de me faire décortiquer comme une mauvaise cacahuète.

Aujourd'hui, nous sommes mercredi, je suis seul à la maison pour préparer mes affaires. J'en profite pour faire du ménage dans ma chambre et archiver les affaires de l'année scolaire dernière. Les cours sont rangés dans des classeurs avec des intercalaires, les contrôles sont à la fin. Il y a également la photo de classe, où je ne connais pas la moitié de mes camarades. Je n'ai jamais pris la peine de m'intéresser à eux, car ils ne voient en moi qu'un garçon à l'apparence flatteuse pour leurs yeux et le major de promotion qui peut alors donner les cours et les prises de notes. J'aime toujours répondre avec un grand sourire lorsqu'on me pose cette même question que je préfère me faire jeter de cours plutôt que leur fournir mes cahiers. A ce moment précis, je ne deviens que l'ennemi, l'embêtant de service qui, pourtant, est extrêmement discret et regarde le ciel pour une raison précise.

Ceci est quelque chose que Callahan ne comprendra jamais, vis-à-vis de Valentin. Alors qu'il croit qu'il essaie de me séduire, je pense simplement qu'il est allé au-delà des apparences et qu'il a vu derrière cette figure de beau jeune homme intelligent. Et c'est ce que j'apprécie chez lui, c'est qu'il m'accepte tel que je suis : quelqu'un qui n'est pas à l'aise avec les relations amicales et les codes qui les régissent. Toute personne regardant notre amitié, au blond et à moi, nous dira que nous allons trop vite, que nous voulons mettre la charrue avant les bœufs. Qu'en juin, j'étais encore en train de le rejeter et que désormais, nous partons ensemble en vacances. Je leur rétorquerais avec véhémence que nous avons simplement un fonctionnement différent de la norme et que ce n'est pas parce que cela est hors de la norme que c'est mauvais. C'est très bénéfique, pour nous deux et nous nous plaisons dans cette dynamique. Quoi qu'en dise mon frère.

Je termine donc rapidement mon rangement pour passer à autre chose. Ma valise est prête, j'ai emporté avec moi tout ce que me conseillait Valentin : des pulls chauds pour le soir, des t-shirts, mon maillot de bain, de la crème solaire - on ne sait jamais - un manteau de pluie, des habits qui peuvent être salis et un sac de couchage. Cette dernière variable m'avait fait lever un sourcil lorsque j'avais lu la liste de mots sur l'écran blanc de mon téléphone, mais le français n'a pas voulu m'en dire plus. J'ai donc accepté sans plus broncher, ne désirant pas me gâcher la surprise des vacances. Je vérifie également une deuxième fois mon sac à dos : j'emporte des livres, des carnets au cas où l'inspiration viendrait me visiter, plusieurs boîtes de lentilles journalières pour m'éviter de devoir porter mes montures lourdes toute la journée. Je n'ai rien oublié, puisque mes lunettes de Soleil actuellement sur mon front, mon chargeur de téléphone portable ainsi que mes écouteurs seront ajoutés au dernier moment. Ma guitare fait également partie du voyage, sous une demande très express de Valentin. Voyageant en voiture, je peux me permettre de l'apporter et cela apportera une véritable ambiance estivale à notre sortie.

Ciel d'été [BxB]Where stories live. Discover now