Septembre - 10 / TW

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TW : Harcèlement scolaire, racisme


Je m'éloigne de quelques millimètres sur les gradins - déplacement remarqué par mon voisin, malgré son absence de réaction - et me focalise à nouveau sur le match qui se déroule devant moi. Je me rends alors compte avec joie qu'il ne reste qu'une minute avant la fin du dernier match, que l'équipe de notre lycée est en finale et que Daisy a la balle. J'ai rapidement compris qu'elle était attaquante dans son équipe, et qu'un duo avec le numéro dix fonctionne plutôt bien. Elles se font de nombreuses passes, elles n'oublient pas leur coéquipières et elles avancent vite dans la surface de réparation adverse. Clear Lake mène au score, mais à un quart d'heure de la fin, un but ne ferait pas de mal pour s'assurer la victoire.

J'ai l'impression que mon amie lit dans mes pensées car elle shoote à ce moment précis, après une passe décisive du fameux numéro dix. La balle entre dans le but et elle saute de joie, tout en enlaçant ses coéquipières, qui se regroupent toutes autour d'elle. Leur coach demande ensuite un temps mort et pendant cette petite pause, nos regards se croisent rapidement. Je lui souris pour l'encourager, sous les soupirs exaspérés de mon voisin, qui la prend toujours pour une fieffée menteuse.

Le match se finit sur une victoire de notre équipe, dont les supporters envahissent rapidement le terrain. Pour ma part, je descends les escaliers des gradins pour aller féliciter mon amie. Elle m'aperçoit, droit comme un I dans un coin qui n'a pas été envahi par les autres élèves, exprimant leur joie ou leur tristesse. Un sourire plane sur ses lèvres.

- Eh bien, toutes mes félicitations. Ton dernier but était particulièrement intéressant. Je suis fier de toi, chère Daisy.

Son sourire s'agrandit et elle vient s'échouer, à la manière d'une baleine pleine de grâce, dans mes bras. Surpris, je reste stoïque à cette démonstration d'affection, avant de maladroitement lui rendre son geste. Légèrement rose, elle se recule en s'excusant de sa brutalité. Je remue la tête, montrant qu'elle n'en a nul besoin. Ne me voyant pas bouger, elle m'interroge, tout en marchant vers les vestiaires, où je l'accompagne.

- J'ai vu que tu étais avec ce très cher Oswald pendant les matches. Il est venu te dire que tu es hideux, toi aussi ?

- Non, il n'a rien dit de tel. Mais il m'a raconté des pans de ma vie lycéenne que je souhaite cacher pour le moment, comme ma relation avec Valentin. Il m'a également parlé de toi.

- Et que t'as-t-il raconté ? De ne plus m'approcher pour évier que tu deviennes aussi hideux que moi ?

- Il croit que tu es toujours amoureuse de moi et que tu es une menteuse, en plus d'être hideuse.

Elle s'arrête, les yeux écarquillés, avant d'être prise d'un rire qui semble incontrôlable. Elle attire les regards à elle, se tenant les côtes. Elle tente de me répondre, mais n'y parvient pas le moins du monde. Souriant sans pour autant la rejoindre, j'attends qu'elle se calme pour enfin la comprendre.

- Mais qu'est-ce qu'il en sait ? Il ne m'a jamais adressé la parole ! Peut-être qu'il est observateur, mais ça ne joue pas tout. J'ai sans doute un éclat dans les yeux et je préfère être honnête avec toi ; tu es agréable à regarder et j'en profite un peu. Et en plus...je crois que je suis vraiment en train de développer des trucs pour ton frère. Si tu voyais le bouquet qu'il m'a envoyé pour m'encourager, il était trop beau.

- Ne me dis rien. Des grosses pâquerettes avec des oeillets et une sorte de fougère foncées ?

Ses pupilles sont à nouveau toutes arrondies comme des billes, montrant sa grande surprise.

- Tu lis dans les pensées ? Tu es un être extra-lucide ? N'empêche, ça pourrait expliquer ton intelligence hors du commun et tes compétences scolaires. Hum, c'est une théorie à travailler...

Ciel d'été [BxB]Where stories live. Discover now