Décembre - 8 / TW

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TW : Homophobie/Biphobie, racisme, mention du harcèlement

Le chapitre n'est pas très long, mais en rajouter aurait fait effet de remplissage.


Avant de faire la rencontre de Valentin, Curtis était ce qui se rapprochait le plus de ma vision du meilleur ami. Il était gentil avec moi, nous avions de nombreux sujets de discussion et nous étions capables de nous amuser pendant des heures sans nous arrêter. Parfois, lorsqu'il venait dormir à la maison, nous regardions les étoiles, allongés sur mon lit, à essayer de les reconnaître en ne connaissant pas les noms. Il était apprécié de mes parents et de mon frère et j'avais toujours eu de très bons contacts avec sa sœur. Oui, Curtis était un véritable ami. Jusqu'à ce que tout bascule.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? crache Valentin, me laissant dans mon mutisme.

- J'accompagne ma petite amie. N'ai-je pas le droit ?

Il nous fixe tout à tour, avec ses yeux perçants. Il attend quelque chose, qui tarde à arriver jusqu'à moi, complètement hors de mon corps.

- Comment vous connaissez-vous tous les deux ?

Curtis sourit encore plus en croise les bras sur sa poitrine, écrasant de ce fait sa cravate noire. Il ressemble à un agent du gouvernement en train de coincer des criminels.

- Je vois qu'il ne t'a jamais parlé de moi. Vas-y, explique lui comment on se connaît, cher Valentin.

- C'est mon ex, avoue le blond, en me fixant. Celui qui m'a fait tellement souffrir. Qui s'est moqué de moi et de ma bisexualité ainsi que du décès de mes parents. C'est lui. Mais et toi, comment est-ce que tu le connais ?

- Il m'a mis dans une poubelle à l'âge de onze ans. Parce que d'après lui et mes camarades de classe, c'est là qu'était ma place, en tant que japonais.

Mon petit ami serre les poings et se tourne vivement vers notre connaissance connue.

- Moi qui croyais que tu étais devenu un être ignoble quand tu as commencé à avoir peur de toi-même, en fait, il s'avère que tu l'étais déjà bien avant. Ravis de savoir que je suis sorti avec le plus gros connard de toute la planète.

L'insulte le touche plus qu'il ne laisse paraître. Ses sourcils bruns se froncent, l'écrasement de sa cravate s'accentue. Il ne supporte pas la vérité et cela ne m'étonne pas du tout.

- Tu n'es pas tout rose non plus. Tu m'as jeté comme un mal propre en novembre de l'année dernière. Je n'avais rien fait.

- Rassure-moi, tu as bu quelque chose de pas net ce soir ? Tu as mis de l'alcool dans ton punch ? Parce que, franchement, il y a que ça qui pourrait expliquer le fait que tu me balances des conneries pareilles.

- Allons discuter dehors, veux-tu ? Je n'ai pas envie que toute la salle nous entende régler nos comptes.

- Tu n'as surtout pas envie que ta petite amie ne sache pas qui tu es vraiment. Soit, je t'autorise ça parce que l'outing forcé c'est pas drôle, même pour des connards comme toi.

Il m'attrape la main et nous suivons le jeune homme vers l'extérieur, sous les yeux inquiets de Lola, prête à intervenir. Je la rassure d'un geste, en essayant de lui faire comprendre que je maîtrise la situation. Même si c'est un pur mensonge.

- Bien, maintenant que nous sommes dehors et qu'on se les caille sévère, je peux dire que tu es un connard ?

- Je te trouve particulièrement dur, continue le pakistanais en levant les yeux au ciel. Je ne mérite pas ce traitement de faveur.

Ciel d'été [BxB]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora