Décembre - 13

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Il a mis le temps, mais il est long. Par contre il contient : des mentions de la mutilations et des cicatrices l'accompagnant, des mentions de mort, et un spoil plutôt conséquent des chapitres de Septembre et Octobre de Ciel de printemps (le problème, c'est que je ne peux pas aller plus vite que la musique au niveau de la publication). J'espère que vous comprendrez pourquoi.


Nous revenons vers la maison trempés de la tête aux pieds, mais parfaitement euphoriques. Cette balade dans la neige, ainsi que l'observation du ciel et les activités annexes m'ont fait un grand bien et ainsi, je me sens réellement en vacances. Bien entendu, nos valises nous attendent dans l'entrée, complétées par deux adultes en colère, frappant du pied dès que nous pénétrons dans le vestibule.

— Ah bah enfin ! Vous vous rendez compte de l'heure qu'il est, tous les deux ? On était morts d'inquiétudes et vous ne répondiez pas au téléphone ! Vous auriez pu vous perdre dans la forêt et la nuit va bientôt tomber ! hurle Walter en s'avançant vers nous.

— Et tu vas nous sortir qu'il y a des ours et des lynx qui se cachent entre les arbres et qu'on aurait pu être dévorés ? C'est bon, on est partis moins d'une heure.

— Arrête d'être aussi insolent avec moi, Valentin ! Vous êtes tous deux punis : vous ferez la vaisselle de tous nos repas, et pas de sortie sans mon autorisation !

Valentin ne discute pas la décision et je hoche la tête.

— Ça va, on a le droit de monter nos valises ? C'est pas interdit ?

— Valentin, parle sur un autre ton à Walter.

Les yeux bleus électriques se tournent à grande vitesse vers les noisettes. Un air surpris prend place quelques secondes sur son visage, avant de se substituer à la colère.

— Alors vous, vous n'avez rien à dire. Vous n'êtes pas ma tutrice, on n'est pas à l'école donc vous n'êtes pas directrice et au-dessus de ça, vous êtes très loin d'être ma mère. Donc, avec tout mon respect, n'intervenez pas.

Ne laissant pas le temps à nos interlocuteurs de répondre, il attrape ses sacs et il gravit les escaliers sans regarder derrière lui. Ne sachant que faire, je le suis vers l'étage supérieur. Je me rends très rapidement compte que la chambre que j'avais occupée en août est investie par les affaires de la directrice. De plus, je suis au courant qu'il n'existe pas d'autres pièces, ce qui m'oblige à entrer dans la même que Valentin.

— Tu sais ce qui m'énerve le plus dans cette histoire ?

— Non, mais je sens que cela ne va pas durer.

Je tente de ne pas être sarcastique, mais l'exercice semble quelque peu compliqué. Je ne veux surtout pas le vexer ou le mettre plus en colère.

— Que Walter agisse comme un adulte responsable uniquement lorsqu'il est observé. Avec tes parents par exemple, ou juste avant le bal d'hiver, quand j'ai eu le droit à tout son discours sur les relations et ce que ça implique. Parfois, je me demande s'il est rentré pour moi, ou pour reconquérir Harper en lui montrant qu'il est capable de s'occuper de moi.

— Il t'aime, n'est-ce pas ?

Les yeux se baissent rapidement et il se rapproche de moi pour me prendre la main. Je la lui serre et je la caresse tout doucement, pour le réconforter.

— Oui, il me l'a dit quand il est venu me sortir de l'hôpital. Mais il ne sait pas le montrer. Il croit que c'est en me laissant faire ce que je veux que ça va marcher. Alors que pas du tout. J'ai juste besoin de quelqu'un.

— Je comprends. Tu n'as pas à te justifier.

Il lève des yeux chamboulés vers les miens et il demande à ce que je le prenne dans mes bras. Je les ouvre rapidement et il vient s'y blottir. Il s'accroche à mon t-shirt à manche longue, et respire doucement mon odeur.

Ciel d'été [BxB]Where stories live. Discover now