Le début du reste de notre vie

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Nous y voilà. La fin. Une fin absolument gigantesque, que je vous offre là. C'était un putain d'ascenseur émotionnel, même pour moi. J'ai pleuré aussi. Je pense que vous allez me détester, aussi.

(Une scène comporte une référence au terrorisme et aux attaques, une autre, de l'alcool)


18 ans, août 2017

La clef tourne dans la serrure. J'entre le premier, comme je suis le propriétaire officiel. Nous avons une grosse valise chacun, que nous déposons immédiatement dans l'entrée. Je vais allumer les compteurs, pour que nous puissions avoir un minimum d'électricité. Valentin va ouvrir les volets, qui sont électriques, comme nous sommes sous les combles de ce petit immeuble parisien.

- Viens voir la vue ! m'appelle-t-il, alors que le salon est minuscule.

En quelques pas, je suis devant la fenêtre de toit ouverte par mon petit ami. Je ne vois pas la ville, je suis incapable de me situer, mais le ciel est parfaitement bleu en face de moi. Et je pense que c'est ce qu'il veut me montrer.

- Décidément, tu me connais trop bien, déclaré-je, en me plaçant devant lui.

- Nuance, je suis trop amoureux de toi. C'est une véritable catastrophe. Je vais développer une maladie, qui va me forcer à aller au lit. Je vais avoir besoin que tu me soignes.

Il fait semblant de se pâmer et manque de tomber dans mes bras. Je comprends ce qu'il essaie de faire, et entre dans son petit jeu. C'est tout simplement trop bon.

- Je connais le remède parfait. Cher patient, laissez-vous guider, je vais vous mener à la chambre.

Et nous filons sur le parquet de l'appartement, sans faire attention à ce qui est autour de nous. À quoi bon, puisque nous sommes chez nous, et seuls ?


18 ans, janvier 2018

- Quelqu'un m'explique c'était quoi le principe de cette dissertation ?

Je suis au café avec Lola et Jolene, la nouvelle petite amie de la jeune femme. Nous sortons de notre dernier partiel, qui était particulièrement compliqué. Je me suis relu je ne sais combien de fois, puisque les fautes d'orthographe sont proscrites en études de lettres. Et nous n'aurons pas de traitement de faveur, car nous sommes des étudiants étrangers.

Notre camarade, qui arrive tout droit de San Francisco, ne cesse de se plaindre en buvant son chocolat chaud. Elle parle anglais, ce qui me fait du bien. Lorsque j'étais en Irlande, je ne me serais jamais douté être lassé de cette magnifique langue qu'est le français. Mais parfois, l'anglais me manque atrocement, et je suis heureux d'être avec deux personnes qui me comprennent parfaitement bien.

- Nous rendre marteaux ? répond enfin Lola, en laissant tomber sa tête contre l'épaule de sa petite amie.

Une moustache de lait transparait sur sa peau noire. La Française l'enlève d'un coup de doigt, avant de sourire. Elles ne s'embrasseront jamais devant moi, parce que Jolene est gênée de ma présence, mais je sais qu'elles en ont envie.

Comme je m'y attendais, Heather et Lola ont rompu en septembre, lorsque les vacances se sont finies et que les cours ont enfin commencé. La jeune femme aux cheveux verts a préféré être honnête avec celle aux cheveux violets, et le tout s'est fini en plus ou moins bons termes. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants, parce que Lola s'est tue, mais je suis ravi de voir ma meilleure amie heureuse à nouveau. Et ce, sans moi.

Je reçois un message qui me coupe dans ma réflexion interne. Mes yeux s'écarquillent lorsque je vois le prénom sur l'écran.

De : Mon amour

Ciel d'été [BxB]Where stories live. Discover now