Octobre - 10/TW

2.7K 316 192
                                    

Dernier chapitre d'octobre, dernier chapitre de la semaine également. Je suis assez prise par la fac, le suivant est déjà en cours d'écriture, mais comme je dois revoir entièrement le mois, ça risque de prendre du temps. J'espère que vous comprendrez.


TW : Cicatrices, mort


Je suis dans la minuscule salle de bain de ma chambre d'hôpital. Je me regarde dans le miroir, avec mes habits sur le dos. Les habits qu'Eliot a été précisément chercher dans mon armoire et qu'il m'a ramenés ici. J'ai presque fini mon déguisement, il ne manque plus que quelques bandes de tissu par-ci par-là. Normalement, il n'y en a qu'une sur la cuisse. Mais moi, j'en ai demandé trois. Très précisément. Parce que les deux autres sont pour mes poignets. Je ne suis pas encore prêt à sortir les cicatrices à l'air. Le psy comprend tout à fait, mais je lui ai rétorqué ce matin que c'était normal parce que c'était son métier.

- J'ai peur qu'Eliot fasse une fixette dessus. Parce qu'on peut effacer le sang par terre et on peut oublier le début du mois. Mais les cicatrices, elles, resteront à vie sur ma peau. Et je ne veux pas qu'il les regarde comme si c'était des choses étrangères a mon corps, de la peau d'alien ou que sais-je encore. Elles font partie de moi et le seront toujours. C'est un fait.

- Je pense très franchement que vous pouvez lui dire. Lui en parler. Une bonne fois pour toutes, pour mettre les choses à plat. Ça peut vous permettre d'avancer. Parce qu'on les regardera toujours, vos cicatrices. Les yeux curieux qui vous fixent de cette façon malsaine. Ceux-là mêmes qui peuvent se demander ce qui a bien pu vous arriver parce qu'ils se nourrissent des histoires tristes des autres. Je ne vous dis pas d'expliquer a chaque personne qui vous fixera ce que représentent vos cicatrices. Mais a quelqu'un de proche comme votre petit ami, oui.

Je lui ai souri pour acquiescer et il s'était levé pour repartir. Avant qu'il ne passe la porte, je lui avais attrapé le bras pour l'arrêter. Je savais que je n'avais normalement pas a me permettre une telle familiarité, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était plus fort que moi cette fois-ci. Je n'avais pas fini de parler.

- Je te remercie de me laisser sortir demain. Tu sais comme c'est important pour moi tout ça. Que ça me fait du bien. Et puis je voulais aussi te dire merci pour tout ce que tu fais pour moi. Crois-moi, c'est dur de te voir comme ça, parce que tu me rappelles Charles, mais grâce à toi, j'ai pu réussir à dire à Eliot que j'étais heureux qu'il soit venu me chercher dans ce fichu lac. Donc voilà.

Il m'avait fixé comme jamais, sûrement surpris de ce que je venais de prononcer, mes pupilles bleues dans les siennes. Ne regardant même pas autour de lui pour voir si nous étions observés, il m'avait enlacé au pas de ma porte, avant de poser la main sur le sommet de mon crâne.

- Et je n'ai pas fini mon travail avec toi. Je ne compte pas te laisser tomber, et je suis très fier que tu penses cela maintenant. Tu mérites amplement de vivre, Valentin.

Je crois bien qu'avec le recul, il se retenait de pleurer. Il s'en était retourné voir d'autres patients et moi, j'avais appelé Eliot. Cette même personne qui m'attend derrière la porte que je viens de franchir, assise sur mon lit à jouer sur son téléphone.

- Alors ? Je suis classe, hein ?

Il lève des yeux lentillés de rouge et de noir et me fixe de haut en bas avec un sourire et du rouge aux joues. Je ne comprends pas beaucoup ce comportement parce que je ne suis pas plus attirant que d'habitude, dans mes habits orange et mon bandeau sur les cheveux. Peut-être que c'est le sourire. Depuis le début de la journée, il ne me quitte plus. Ça me fait tellement bizarre.

Ciel d'été [BxB]Where stories live. Discover now