Chapter 75

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Bonjour, bonsoir ! 

Dans ce chapitre, bons et mauvais souvenirs se confrontent toujours, à croire que revenir au manoir remue beaucoup trop l'esprit de Hakan. Était-ce vraiment une bonne idée de revenir ici, finalement ?

À vous de juger. Et si vous voulez vous épancher dans les commentaires, mais allez-y ! :D Même si je ne réponds pas obligatoirement à tous, je ne manque pas de vous lire :)

Ah oui, en média, une petite image de mon inspiration première pour la grange... Oui, je me suis amusée à la recréer pour me repérer. Oui, je me donne du mal pour rien ! xD

Bonne lecture !


Troisième pierre blanche à droit de l'allée, non loin de la grange. Je dégage la neige qui s'est accumulée dessus pour m'emparer de la clé de mon repère. Neuvième pierre en partant de la grange, en réalité. Je suis née un neuf du mois, d'où le choix du jardinier de dissimuler la clé à cet endroit. Vous vous rendez compte de tout ce que Quentin et Charles font pour moi et mon confort alors que je ne suis pas forcément la meilleure des enfants qu'ils ont eu à canaliser ? D'accord, ils sont payés par ma famille, mais pour s'occuper de la maison, pas de nous !

Il faut vraiment être fou pour se complaire et apprécier une personne comme moi...

La porte de mon repère coince au moment où je veux l'ouvrir, même si le cliquetis de la serrure s'est bien fait entendre. L'eau s'est infiltrée dans le bois de la porte, et plus précisément en dessous. En gelant, celle-ci empêche à présent les planches de se décoller du sol. Je pousse à plusieurs reprises, en y mettant ma force, mais sans résultat concluant. Je suis prête à changer de méthode quand mon colocataire, jusqu'à présent resté en retrait et silencieux, s'impose.

En un simple coup d'épaule, le chambranle vibre, dégageant enfin la porte de l'emprise du froid. Sherlock tape du pied sur les morceaux de givres restés figés sur le sol, afin de faciliter la fermeture. Il me regarde, l'air fier et m'indique d'entrer d'un geste de la main.

— Après vous, fanfaronne-t-il.

— Évidemment, c'est facile quand j'ai fait les deux tiers de l'effort.

— Vous avez peut-être une bonne condition physique, mais vous commencez à vous relâcher. Maintenant, vous avez la force... La force de cet oiseau ! Me taquine-t-il en pointant un arbre.

— Vous vous moquez d'une infirme ? Je m'offusque.

Avant de passer la porte, à présent, bien ouverte, je jette un œil aux branches que pointait mon compagnon.

— Mésange charbonnière, j'identifie l'animal fièrement avant d'entrer.

Je suis partie à la fin d'un été digne de la meilleure des météos en Belgique. L'intérêt de cette infirmation ? Expliquer la raison pour laquelle le radiateur électrique est déjà branché sur l'une des prises à l'entrée de la grange. Il suffit d'ôter le drap qui le protège de la poussière, d'allumer l'interrupteur et je vous garantis que nous aurons chaud d'ici quelques minutes à peine.

J'allume lumière et source de chaleur, puis me dirige vers les bâches, composées de draps blancs, pour dévoiler mon atelier. Je trépigne déjà alors que je n'ai pas encore commencé à travailler.

Que ce soit à l'intérieur comme à l'extérieur, les lieux sont rustiques, en apparence. J'admets que l'esthétique m'a vite lassée : j'étais déjà tellement contente d'avoir cet endroit rien qu'à moi... Le plancher et les murs sont en bois brut, même le lainage de l'isolation se devine entre les deux couches de planches. Au début, j'imaginais peindre l'intérieur, mettre une lasure sur chaque planche, d'une teinte différente, pour ajouter un peu de style à l'intérieur, mais j'ai fini par renoncer.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now