Chapter 65.75

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C'est particulièrement compliqué d'entrer dans la tête de Sherlock à ce moment précis de l'histoire, sans en révéler un peu plus.

Ce n'est pas à la hauteur de ce que j'espérais, malheureusement, j'aurais voulu m'épancher plus, vraiment plus... Mais ça reste Sherlock, c'est difficile de transcrire les rares moments où l'attachement et l'affection prennent le dessus.

Bonne lecture tout de même !


Hakan... Être torturé à l'expression impassible, dont les yeux trahissent toutes ses ardentes passions.

Elle est là, décontenancée tout en s'efforçant de ne rien dévoiler. La branche de gui au-dessus de nous, narguant de ses boules blanches la patience et le courage de la jeune femme. Je l'ai déjà brusquée dans le but de la faire avancer : pour un tour en taxi, pour la toucher sans qu'elle ne se crispe en permanence... Qu'en sera-t-il, cette fois ? Oserait-elle sans être poussée de la sorte ? Non, elle ne respecte que rarement les règles, mais elle se tient toujours scrupuleusement aux siennes.

Mes parents sourient, les abrutis, sans compter le regard entendu de mon cher frère qui attend de voir l'excuse que ma comparse va inventer pour échapper à ce baiser. Juste pour cela, je voudrais qu'elle trouve le courage de m'embrasser, pour lui rabaisser son caquet en même temps que son ego aussi imposant qu'une montgolfière.

N'y a-t-il vraiment que mon parfum qui lui transmette un peu d'audace ? Hakan... Pourquoi faut-il que tout soit si simple avec vous, sauf cet aspect de notre relation ? Je ne sais rien de vos sentiments. Vous êtes convaincue que j'ai déjà tout compris d'un simple coup d'œil, mais je ne perçois qu'un torrent de contradictions, un conflit intérieur qui vous ronge dès que vous paraissez succomber un instant. Non, je ne ferai pas le premier pas, je ne me plierai qu'à ce que vous avez choisi. Je ne veux pas vous contraindre, pas cette fois. Je dois vous laisser prendre votre décision seule.

Je fais mine de me sentir détendu au moment où elle pose ses mains sur mes épaules, mais je ne le suis pas.

— Chèvrefeuille, lance-t-elle doucement.

J'ignore si mon esprit a pris cela pour un feu vert, pour une chaste autorisation pour m'avancer. Il faudra d'ailleurs que je réfléchisse à tout cela. Mais pas maintenant. Avant même qu'elle de réduise la distance qui sépare nos visage, je plonge sur sa bouche, pour ne pas lui laisser l'occasion de se rebiffer au dernier moment. Je n'aurai pas pu tenir si elle s'était rétractée, car cette idée me trottait dans la tête sans vouloir s'en aller, et ce, depuis un moment.

J'en avais envie, simplement.

Ses lèvres tremblent contre les miennes, je ne parviens pas tout à fait à en saisir la raison. La pulpe de sa bouche est froide, alors, je pose ma main sur sa joue pour tenter de la réchauffer un peu. Je voudrais la serrer contre moi, pour lui donner davantage de chaleur, mais elle n'est pas prête pour tant de contact, tant de rapprochement. Cette éternelle fraîcheur qui émane d'elle ne m'accable pas, bien au contraire, j'aime assez cette sensation.

Ses cils chatouillent ma pommette, provocant un léger sourire que je réprime de mon mieux, afin que Hakan ne pense pas que je me moque d'elle. Je ne veux rien perturber, rien démolir dans ce moment. Je désire juste qu'il soit aussi agréable pour elle que pour moi.

L'héroïne a toujours eu le mérite de m'apaiser, néanmoins, je suis prêt à parier que ce ne sera plus jamais aussi efficace maintenant que j'ai goûté à ce geste qui n'est pas si anodin que cela. Non, je ne comprenais pas ce qu'un baiser pouvait représenter, ni pour moi-même, ni pour les autres. Pourtant, me faire passer pour un compagnon de fortune auprès de n'importe qui ne me perturbe pas outre mesure. Mais Hakan... Pourquoi tout est si différent, avec Hakan ? Avec elle, malgré ses complications, tout semble étrangement si simple.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now