Chapter 49

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Bientôt, ce sera le Chapter 50. Waw, autant ! Je ne m'y attendais pas, moi qui croyais sincèrement que ce serait une histoire courte d'une banalité sans nom. Et pourtant, vous êtes là, à lire, à commenter, à voter... Je ne sais pas comment vous dire merci.

Enfin... Peut-être... FAQ en préparation sur le rantbook, ça vous dit ? Je vous invite à aller voir au dernier chapitre de « Les paroles saugrenues d'un p'tit pull Enleyne. » 

Bonne lecture !


Finalement, nous nous sommes passés du petit déjeuner, ainsi que du déjeuner. Pendant que Sherlock s'octroie le luxe d'une douche et de se changer, j'essaye de faire place nette en retirant un à un chaque cliché de moi qui traîne dans la pièce.

Les impressions tiennent grâce à de simples morceaux de ruban adhésif, mais il faut que je prenne mille et une précautions pour ne pas abîmer le papier peint en dessous. En observant les photographies, je me surprends à m'admirer. Je ne sais pas si c'est un concours de circonstances ou si le hacker a vraiment gardé les meilleures prises.

Si l'une ou l'autre semblent avoir été capturées à des moments opportuns, je me rappelle précisément certains instants qui ont été immortalisés. Par exemple, celui que j'inspecte actuellement : Leif passe ses doigts dans les miens pendant que je discute avec un de nos clients. Mon cadet cherchant du courage nécessaire pour défier notre cousine : venir prendre ma main, c'est pour lui la métaphore idéale. Je lui transmets ma force.

Leif... Un garçon intelligent, même très intelligent. Malheureusement, son émotivité aussi est grande. Il ne parvient pas à se modérer comme je peux le faire aisément. Un problème majeur pour les personnes au QI élevé (très élevé dans son cas) est un désordre émotionnel important. Certains, comme mon frère, se laissent submerger à outrance par la joie, la tristesse, la colère, la peur... D'autres vont plutôt avoir tendance à faire l'inverse : on se retrouve alors face à des personnes qui sont absentes de toute émotion. Tout du moins, en apparence.

Dans le cas de mon cadet, donc, la moindre contrariété engendre une surcharge de stress. Me tenir la main, c'est aussi une façon pour lui de se rassurer, d'apaiser l'orage qui gronde en permanence dans son esprit. C'est étrange, je l'envie de ressentir tant de choses, de savoir faire preuve de sentiments. Lui, il m'envie pour mon self control, pour mes capacités à toujours rester impavide face au reste du monde...

— Pourquoi vous n'avez pas averti votre famille, au juste ? Me demande Sherlock, me faisant tressauter.

Il est là, dans le salon, les cheveux humides qui gouttent sur son peignoir. Peignoir que je lui ai offert pour trouver un compromis à ses envies soudaines de se balader à moitié nu dans l'appartement. Et puis, je trouve que c'est une couleur qui lui sied, ce bordeaux, autant joindre l'utile à l'agréable.

— Vous êtes là depuis longtemps ? J'élude.

— D'ordinaire, c'est moi qui vous demande ça, constate-t-il avec un sourire conquis.

Il me rejoint précautionneusement, sachant que les marques de proximité n'ont jamais été ma tasse de thé, encore moins après un tel événement. J'arrache la photo de Leif et moi et m'apprête à faire de même avec la suivante quand il se met à la mirer avec insistance.

— Nous devrions laisser l'une de celles-ci, propose-t-il en la pointant du doigt.

— Pourquoi cela ?

La scène décrit l'une des rares danses que j'ai réalisées avec le détective. Il est dans mon dos, me parlant à l'oreille. Curieusement, nous sommes deux à sourire. À ce moment-là, je ne pouvais pas le voir, jamais je n'aurais deviné qu'il pouvait afficher une expression d'une telle légèreté.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now