Chapter 59

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Petite annonce ! 

Puisque je reprends tout doucement l'écriture, il ne me sera sans doute plus possible de publier régulièrement.

Sachez que j'ai pris une décision. Quand un chapitre sera près, je le sortirai toujours le vendredi (le lundi si c'est un demi chapitre). En revanche, je ne peux plus vous garantir d'avoir un chapitre par semaine. 

Il faut comprendre aussi que j'approche du dénouement et que je prends du temps pour relire les chapitres précédents pour vérifier qu'il ne manque rien. Alors patience, vous verrez que c'est plus facile d'apprécier quelque chose qui sort bien fait en son temps que mal écrit et réalisé dans la précipitation.

Quoiqu'il en soit, bonne lecture !


Le froid et l'humidité du soir percent mon pyjama pourtant bien épais alors que je m'allonge dans les draps. J'ai même l'impression que mon colocataire à bien plus chaud que moi, alors qu'il est bien moins habillé. Afin de me réchauffer au mieux, je m'allonge sur le ventre et pose mes mains sous l'oreiller, en espérant que cela fonctionnera mieux que les glisser sous mes aisselles.

Ensuite, j'attends que Sherlock finisse par céder et s'endorme. Cela me gêne de me dire qu'il pourrait m'observer durant mes songes... Malheureusement, il a décidé de se retenir. Il a imité ma position et, sans un mot, cherche à deviner l'objet de ma torpeur. En réalité, il fait face aux tourments qui me rongent chaque fois que je me retrouve seule sous la couette : qui est ce fichu hacker et comment lui rendre la monnaie de sa pièce ? Rien de bien étrange, en somme...

Quoi ? Ce ne sont pas les questions habituelles que vous vous posez avant de vous endormir, vous ? 

Remarquez, pour une fois, ce n'est pas cela qui me turlupine. Je suis accaparée par d'autres pensées qui sont moins désagréables à évoquer.

— En général, je murmure, c'est plus facile de clore les yeux, pour essayer de dormir.

— Vous ne les fermez pas non plus, rétorque-t-il.

— Je réfléchis, j'essaye de repenser à tout ce que j'ai fait dans la journée, je m'assure de n'avoir rien oublié.

— Même quand vous ne travaillez pas, vous songez à Selens Incorporation, maugrée-t-il.

— Non, je ricane, pas toujours. Parfois, il y a la mécanique...

— Ou vos souvenirs, embraye-t-il.

Je l'interroge du regard avant qu'il ne m'explique d'une simple phrase.

— La direction dans laquelle vous regardez quand vous réfléchissez indique que vous vous souveniez de quelque chose.

— C'est vrai, je m'en rappelle. Vous me l'aviez déjà dit dans le train pour Brighton.

— Et donc, vous vous souveniez de quoi, au juste ?

— Au fait que je n'arrive toujours pas à dormir seule, je soupire malgré moi. Pas quand je suis énervée, du moins.

— Il y a autre chose qui vous aiderait ? Se renseigne-t-il alors.

— J'aime bien quand vous jouez, d'ordinaire.

— Je n'ai pas pris mon violon, dit-il en me fixant.

— De toute façon, je ne voulais pas que vous preniez le risque de réveiller toute la maison.

Une porte s'ouvre dans le couloir pile à ce moment, nous cessons immédiatement toute conversation : nous ne respirons même presque pas, comme si nous étions menacés d'un immense danger. La porte de la salle de bain s'ouvre à son tour : nous sommes certains que c'est celle-ci, car cette pièce jouxte ma chambre et le bruit est donc plus distinct qu'un peu plus tôt.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now