Chapter 34.75

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Avant tout, nous avons quelque chose à fêter !

Il s'agit du cinquantième chapitre d'« Une colocataire irascible » Et il sort, à quelques jours près, deux ans après le début de sa publication. 

Et depuis, vous n'avez de cesse de lire, voter et commenter à foison. Tout ce que ça représente pour moi, je n'ai malheureusement pas les mots pour vous le dire à quel point je suis reconnaissante. 

Je ne comprends toujours pas comment, comme ça, tout à coup, vous avez débarqué sur mes lignes de pixel ! Non, je vous assure que j'ai toujours autant de mal à réaliser comment, pourquoi... Moi-même, je n'ai jamais cru à l'intérêt de mon histoire. Mais je vous remercie du fond du cœur d'y croire pour moi !

Promis, dans 8 ou 9 jours, lors du chapter 35, vous aurez plus de contenu. Je prépare le terrain pour la suite ! L'avantage, c'est que je publie plus souvent maintenant ♥

*

Seule dans ma chambre, je scrute d'une oreille pour épier ce que fait mon colocataire. Le son du violon qui grince, qui s'arrête, qui re-grince. Il s'apprête à jouer : parfait. C'est le moment de téléphoner. Repliée sur mon lit, je n'ai que quelques manipulations à réaliser. La voix ne notre valet ne tarde pas, à l'autre bout du fil.

— Résidence Selens, j'écoute.

— Bonsoir Quentin, c'est moi.

— Ravi de vous entendre, mademoiselle Selens. Comment vous portez-vous ?

— Ne t'en fais pas pour moi. Je vais bien. Quentin, j'ai... j'ai besoin que tu règles une chose très urgente, pour moi.

— Je ne peux rien vous refuser.

Il n'a pas tort, il travaille pour notre famille, tout de même.

— J'ai deux cannes de ma collection personnelle que je veux que tu m'envoies dans les plus brefs délais. Les deux qui sont rétractables, tu vois celles dont je veux parler ? Turquin et Incarnat...

— Parfaitement, mademoiselle Selens. Je m'en occupe de suite et ce sera expédié demain à la première heure.

— Merci Quentin. Et... Comment ça se passe à la maison ? Tante Jude n'est pas trop compliquée à gérer ?

— Je ne ferai pas de commentaire sur le sujet, mademoiselle Selens. Je crains que des propos plus que malvenus ne franchissent le seuil de mes lèvres.

— Oh, allez. Vous savez que ça reste entre nous.

— Si je le pouvais, mademoiselle Selens, je renverrai votre tante à l'asile et jamais je ne la laisserai sans camisole !

J'émets un rire, accompagné d'un soupire peu élégant du majordome.

— Heureusement, Charles donne un coup de main, je suppose. 

— Il m'aide à ne pas devenir chèvre, surtout !

Charles... Notre jardinier. Il est arrivé au manoir, un jour, pour remplacer notre ancien employé, qui s'était blessé. Il n'aurait dû rester que quelques semaines, puis, la maladie de l'ancien ouvrier s'est prolongée. Mon père, satisfait du travail de Charles, en dépit de sa faible expérience, s'est battu bec et ongles pour qu'il reste jusqu'à la fin. Finalement, il est devenu le seul et l'unique. Et malgré cela, vous croyez qu'il a pris la grosse tête ? Non, Charles est la modestie même. 

Ensuite, Quentin et Charles, devenus de très bons collègues, sont devenus amants. Quand ils ont évoqué un mariage, mon père a insisté pour financer celui-ci. Oui, mon géniteur était un monstre, mais il avait aussi été un homme amoureux. Si on lui rappelait un peu l'histoire d'amour qu'il a vécu avec ma mère, je peux vous jurer qu'il ne comptait plus. Ce n'état plus du tout le même homme... 

— Mademoiselle Selens, pourrais-je vous poser une question, tant que vous êtes en ligne ?

— Bien sûr.

— Comptez-vous revenir, ne serait-ce que pour les fêtes de fin d'année ? Par pitié, dites oui.

J'entends son ton suppliant, celui qui me soudoyait pour que j'arrête mes bêtises étant enfant. Quentin, c'était l'un des seuls dans ce foutu manoir à pouvoir négocier véritablement avec moi... Et à obtenir gain de cause ! Enfin, de temps en temps.

— Je n'ai encore rien de prévu. Je promets d'y réfléchir.

— Mademoiselle Selens est trop bonne.

Après s'être cordialement souhaité une bonne soirée, le gardien du manoir a raccroché. Au moins, j'ai enrayé une partie du problème lié au hacker. Demain, la clé cachée dans ma canne me sera rendue, je la mettrai à l'abris. Maintenant, la suite du plan... 

Sentant que le poids qui me comprimait la poitrine s'alléger un peu, je peux enfin savourer quelques notes. Les cordes de Sherlock chantent enfin. Et j'en ai besoin. Soulagée, en tout cas en partie, je choisis de m'entourer d'un peignoir et de redescendre au salon.

Il est vrai, je ne souhaite pas que mon colocataire s'accapare cette histoire. Toutefois, avoir son regard sur la situation m'aide énormément, ne serait-ce que pour y voir moi-même plus clair. Pourtant, au delà de cela, il y a ces petites attentions, anodines, impromptues, parfois, il ne s'en rend pas compte... Sherlock me procure quelque chose que j'avais perdu depuis longtemps : un peu d'insouciance. Finalement, quand je disais que nous trouverions un terrain d'entente en vivant sous le même toit, je ne m'attendais pas du tout à ce que nous parvenions à prendre soin de l'autre sans même y réfléchir.

Tu dérailles, Hakan ! Arrête tes bêtises et descends. Ça te ferait pas de mal.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now