Chapter 6

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Voilà quelques jours que j'ai posé mes valises à Londres. J'ai déballé beaucoup de cartons, fait quelques achats pour me sentir chez moi et j'ai essayé de me familiariser avec mes colocataires. Oui, je dis "mes", puisque même si John travaille beaucoup, il passe toujours énormément de temps à Baker Street. Je ne me mêle pas de ce qu'ils font, je me délecte plutôt de les voir se chamailler comme un vieux couple. Même si, quand ils sont occupés ensemble, je reste dans ma chambre à bricoler. J'ai déjà inauguré mon nouvel établi, je bosse sur un projet de boîte à musique. Bref, je cesse de vous ennuyer avec mes histoires, je dois ouvrir les yeux à présent.

Mon horloge interne, que vous pouvez appeler aussi "vessie", me réveille à neuf heures tous les matins. J'ai le temps de me préparer et de rejoindre les garçons dans le pièce principale. Ah oui, parce que le docteur Watson est déjà arrivé. Je me demande s'il a vraiment une vie en dehors de courir aux quatre coins du pays avec son comparse ou s'il se l'invente.

– Bonjour. Bien dormi ? demande-t-il.

Lui au moins, il dit bonjour... Sherlock est sur son portable et ne décroche pas (portable, décrocher... Si, je suis drôle ! ). Pas un mot, pas un regard. Je commence à être habituée.

– Bonjour John, quelqu'un a fait du thé ?

– Je viens d'arriver je n'ai pas eu...

– Ce n'est rien, je le coupe, Je m'y colle.

Pendant que l'eau frémit, je retourne dans la pièce, je désigne Sherlock du menton.

– Qu'est-ce qu'il fait ?

– Je travaille, répond-il à la place de son ami.

Ah, il est conscient. C'est déjà ça. Waston lève les mains en signe d'ignorance.

– Il ne faut pas chercher à toujours tout savoir avec lui, tu apprendras vite.

C'est fou, le peu de temps passé en sa compagnie sans même habiter sous le même toi et on se parle comme si on se connaissait depuis toujours. En revanche, Sherlock, je ne parviens pas à être familière. Je n'arrive même pas à lui parler directement !

Le thé une fois infusé, je me sers une tasse et laisse le reste du service là. Soit dit en passant, il va falloir que je fasse la vaisselle par ici, sinon on va se retrouver sans rien. En parlant de sans rien...

– Quelqu'un a besoin de quelque chose ? On est le jour des courses.

Ça, c'est une des tâches dont je m'acquitte toutes les semaines. Ce qui ne me dérange pas, puisque cela me permet de garder un certain contrôle dans l'appartement : les repas, le ménage... Les vieilles habitudes de la future chef d'entreprise sont récurrentes. Au même moment où je pose la question, mon téléphone se met à vibrer.


Leif : « Lizzy m'a prévenu. Alors, tu es venu la    

rejoindre sur Londres ? Tu pouvais pas te     

passer de moi plus de quelques jours ? ;-) »       


   To : Leif «Hi Leif ! Bien installé ? Pas de nouvelles

depuis ton départ. Besoin d'un peu de changement.»


Leif : « Tout va bien, ne t'en fais pas. Je me       

Une colocataire irascibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant