Chapter 50

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Attention, ce chapitre comporte pas mal de divisions, justement pour marquer un peu le flou qui règne dans le mental de Hakan à ce moment de l'histoire. Je vous promets que vous aurez un chapitre continu plus construit la prochaine fois.

Bonne lecture !

Après ce curieux malaise, je n'ai plus voix au chapitre, le détective en a fait une affaire personnelle.

— Vous montez vous coucher, immédiatement, m'ordonne-t-il.

— C'est rien, je rétorque plus sèchement que je ne le voudrais. Il faut juste que j'accuse le choc. Je peux le faire.

— Vous n'êtes pas inébranlable, Hakan.

— Bien sûr que si !

Nouvelle nausée, nouveau passage au-dessus des toilettes. Cette fois, la bile passe. Vu que je n'ai toujours rien dans l'estomac, c'est plutôt logique.

— Si c'est juste le stress, poursuit mon cohabitant en s'appuyant sur l'encadrement de la porte, cela devrait passer avec du repos.

— Vous trouvez que j'ai le luxe de me reposer ? Je m'exclame juste avant de me rincer le visage.

Ma tête tournoie un peu, je ne suis pas tout à fait en forme. Je connais ce problème par cœur, je l'ai déjà vécu. Seulement, j'admets que pour quelqu'un qui ne l'a jamais vu et qui y assiste pour la première fois, ce qui est le cas de Sherlock, c'est intrigant. Je sais que j'apparais comme une personne qui a contracté un horrible virus, mais ce n'est pas le cas !

— Venez, me soudoie-t-il en me proposant de prendre appuis sur son bras.

Je ravale ma fierté l'espace d'un instant et j'accepte donc qu'il monte avec moi jusqu'à ma chambre. Si un peu de repos peut lui prouver qu'il en fait trop, je suis prête à me faire violence pour une heure ou deux. De toute manière, Sherlock est tellement buté que tenter des négociations avec lui est tout bonnement inenvisageable. Bon, d'accord, il a tout de même l'amabilité de m'accompagner jusqu'à ma chambre, mais je ne lui pardonnerai pas pour autant le fait qu'il me materne inutilement !

Nous avons la joie, ensemble, de constater que la pièce n'a pas été vandalisée, ni dégradée. C'est un peu ce que je redoutais, finalement. Voir cela me permet déjà d'avoir moins mal à l'estomac. Comme quoi, mon corps peut se contenter de bien peu de choses, parfois.

— Je me sens déjà bien mieux, je prétexte.

— Ce n'est pas ce que je vois ! Renie mon colocataire. Vous restez ici jusqu'à ce qu'on soit sûr que ce n'est pas autre chose.

Oui, d'accord, il voit quand je mens. Mais tout de même ! Il aurait pu m'accorder le bénéfice du doute, non ?

Il me force à m'allonger sous ma couverture, j'accepte en sachant que je descendrai du lit sitôt qu'il aura le dos tourné.

— Je vais avertir John, il va passer vous voir.

— Ne faites pas ça, Sherlock, c'est dimanche pour tout le monde après tout.

— Vous me faites confiance ? Me demande-t-il de façon purement rhétorique.

— Absolument pas, je mens en ricanant.

— Faites semblant, dans ce cas, continue-t-il de plaisanter.

D'ordinaire, quand on se taquine de la sorte, il est vraiment ravi que je lui tienne tête. En revanche, cette fois, il ne sourit pas de la même façon. Il a même l'air grave. Je ne suis plus en position de force pour refuser, de toute façon. Alors, je préfère me résigner. Je ferme les yeux, j'écoute mon colocataire respirer en m'observant pendant quelques minutes. Puis, son corps se soulève, laissant une place vide à côté de moi. Ses pas s'éloignent, il quitte la pièce. Je dois me relever, prouver que je vais bien... Malheureusement, je n'y parviens pas et je finis par m'endormir.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now