Chapter 70

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Avec un peu de retard, mais voilà le nouveau chapitre. Celui-ci est un peu court, mais l'allonger aurait été superflu.

La dernière phrase était tellement belle qu'en rajouter derrière n'aurait pas été aussi joli. Bref, je ne pouvais vraiment rien ajouter de plus...

Bonne lecture !


Alors que nous regagnons le salon, Mycroft et moi, je surprends la conversation entre les différents invités dans le salon. Je n'ai pas tous les détails du problème qui se présente, mais je devine parfaitement que mon colocataire est en train de malmener ma cousine.

Certes, je saisis aussi l'objet du tourment : pourquoi Elizabeth cherche à ne plus me décevoir, parfois à outrance. Et s'il y a bien quelque chose que j'ai retenu de mon enseignement pour être une Selens parfaite, c'est de maîtriser ses entrées.

— Parce que cela s'est déjà produit une fois et que cela a failli tous nous détruire, je m'exclame en posant fièrement ma canne devant moi.

Silence de mort, un bref instant, mon regard froid, de rigueur, termine d'imposer ma loi sans que je ne me sois forcée le moins du monde. J'aurais bien envie de reprendre ma place sur le sofa en mettant les pieds sur la table, ce qui aurait apporté un côté encore plus décadent à la chose, mais la table est remplie de victuailles. Et puis, je sais que je peux frôler l'impolitesse, mais je ne m'adonne pas à ce genre d'attitude obscène.

— Et sachez, j'adresse à l'intention de mon cohabitant, qu'il est proscrit dans reparler dans cette maison. Tout comme il est interdit de s'en prendre à ma famille sous peine de subir mon courroux.

Je lui laisse le temps de constater par mon regard que je ne plaisante pas. Non, il est inutile d'insister, nous ne remettrons jamais cette histoire sur le tapis, jamais.

— Vous imposez cela parce que vous ne pouvez pas supporter votre erreur ? Se renseigne-t-il malgré tout.

— Nous avons décidé cela, je le corrige avant de poursuivre, car ressasser un passé traumatisant ou ergoter sur des erreurs est inutile. C'est tâcher de ne plus les reproduire qui compte. Et par la force des choses, je sais que cela ne se reproduira plus.

— Et en grande partie parce qu'on a mûri aussi, objecte Lizzy qui fait mine de prendre les choses à la légère.

— Aussi, je confirme.

Je reprends ma place entre John et Sherlock, me calant au mieux malgré mon muscle artificiel qui se crispe sans arrêt alors que je ne lui en donne pas l'ordre.

— Tu n'es pas en colère ? S'assure John comme s'il craignait que je ne le frappe.

Pour lui faire une démonstration plus parlante, c'est vers son meilleur ami que je me tourne.

— J'ai l'air en colère ? Je demande le plus sérieusement du monde.

— Pas encore, dit Sherlock en me regardant dans les yeux, mais si quelqu'un insiste sur un autre sujet qui pourrait vous contrarier aujourd'hui, vous risquez de l'être.

— Ça, c'est une bonne déduction ! Je le taquine en feignant l'admiration.

Un raclement de gorge dans mon dos me rappelle que Mycroft est toujours là et qu'il n'a pas prononcé un mot depuis que nous sommes revenus au salon. Il me signale qu'il est toujours là, mais comme je le suppute, il s'apprête à quitter les lieux.

— Je ne vais pas vous encombrer plus longtemps, me prévient justement l'intéressé.

— Vous êtes sûr que vous ne voulez pas rester ? Je lui propose. Personne ne vous chasse, vous savez.

Immédiatement, je me redresse, inquiète qu'il pense que ce soit véritablement le cas.

— J'ai suffisamment abusé de votre hospitalité, commence-t-il...

— Vous n'abusez de rien, croyez-moi.

— J'ai d'autres choses à régler aujourd'hui, je ne tiens pas à être trop en retard.

— D'autres choses à... oh, je vois !

Effectivement, si c'était pour le travail, il ne dirait pas que le retard lui importe, car il peut facilement déplacer ce qu'il veut quand il veut. C'est donc forcément personnel. Étant probablement la seule dans cette pièce à savoir que monsieur fréquente quelqu'un (et en particulier l'identité dudit quelqu'un) je comprends qu'il n'a pas le choix que de se dépêcher.

— Nous nous retrouverons l'année prochaine, me garantit-il. J'ai déjà appelé un chauffeur et celui-ci attend dehors.

Quand est-ce qu'il a eu le temps de faire ça, lui ?

— J'y compte bien ! Je déclare. Bon, je vous raccompagne au moins à la sortie.

— Très aimable. 

Une colocataire irascibleHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin