Chapter 66

832 75 223
                                    

Ce chapitre ne devrait vraiment pas être si long, je pensais vraiment que ces deux petites parties seraient vite écrites. Et pourtant...

D'un côté, j'ai voulu souligner quelque chose qui n'est pas bien passé dans les parties précédentes. À savoir Que Sherlock n'est pas à même de comprendre ce que ressent vraiment Hakan : non pas qu'elle soit impassible, mais parce que tout ce qu'elle ressent est contradictoire avec ce qu'on lui a inculqué. Aussi, Sherlock ne fait pas preuve de sentimentalisme dans son stratagème avec la branche de gui, mais il cherche juste à expérimenter. Il cherche des réponses là où il en manque. 

Voilà, je voulais simplement clarifier les choses, mais avoir eu vos retours me permettent de me rendre compte de détails qui, pour moi, sont évidents, mais peut-être pas forcément pour les personnes qui lisent, donc merci ! ^^

Tout ça pour dire que la petite discussion qui va suivre va peut-être aider... ou pas. Et j'ai hâte de vous présenter le côté protecteur et bienveillant très, très bien dissimulé de Hakan en deuxième partie ! ;)


Être dans les petits papiers de Mycroft Holmes a ses avantages, je dois bien l'avouer. Je suis dans un avion privé, je m'apprête à atterrir en Belgique dans les plus brefs délais et je ne vais pas tarder à retrouver mon petit frère désemparé.

Je passe mon temps à torturer la boucle de la ceinture de mon siège, j'ai même commencé à vider le mini-bar avant que Sherlock finisse par me convaincre que c'était une mauvaise idée. Je n'ai jamais été d'un tempérament nerveux. J'ai même la prétention de très bien gérer mon stress, de toujours avoir les pieds sur Terre... Quand je dérape, je me recentre et j'y retourne. C'est ce qu'on m'a toujours appris et c'est ce que j'ai toujours fait, avec un peu de talent, il faut le reconnaître. D'ailleurs, les seuls moments où je cède à la pression, je me rends malade physiquement.

Qu'est-ce que ma tarée de tante a encore fait ? Elle a dû gâcher le réveillon de Noël. C'est forcé. Elle va jouer les avaleuses de sabres avec ma canne, celle-là ! Personne, j'insiste bien sur le mot : personne, ne s'en prend à Leif sans s'en mordre les doigts. Elle a dû ruiner le repas, s'en prendre au personnel de maison ou raser le crâne de sa fille, que sais-je ? Cette dernière image me fait m'esclaffer brièvement, poussant mon colocataire à me sortir de mes réflexions profondes.

— Vous souriez, c'est bon signe, signale-t-il. Vous allez mieux, alors ?

— Non, pas vraiment. C'est juste... (cette idée me soutire à nouveau un rire très bref) Mes pensées sont parties un peu trop loin et je n'ai pas pu les rattraper. Je reste très inquiète...

Son siège face à moi, il en profite pour saisir ma main.

— Votre cadet est fort sensible, note-t-il, il a peut-être dramatisé parce que vous lui manquiez. Je suis certain que vous n'avez pas à vous tracasser inutilement.

Un peu vexée, un peu mal à l'aise, j'ôte mes doigts de son emprise. Qu'est-ce qu'il en sait ? Alors oui, il a raison : je ne dois pas m'énerver parce que je ne sais pas encore ce qui m'attend. Effectivement, il est même possible que ce soit moi, qui dramatise.

Malgré cela, la scène de ce matin, à laquelle je n'ai toujours pas eu le temps de réfléchir, m'incommode un peu. D'où mon geste un peu brusque.

— Je vais voir quand est-ce que ce pilote analphabète va se décider à arriver à destination, déclare Mycroft en se levant soudainement.

Il nous laisse, seuls. C'est inévitable, il faudra bien que l'on aborde le sujet tôt ou tard et je soupçonne fortement le frère aîné de nous abandonner dans ce but.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now