Chapter 37

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Voici donc la sortie de ce mois-ci ! :D
Si vous pouviez lire la note à la fin du chapitre aussi, ce serait gentil tout plein. Merci d'avance et bonne lecture !


Dernière vérification avant de nous rendre à la réception.

Je n'ai pas pris le moindre microgramme de morphine ou d'autre antalgique puissant depuis plus d'une semaine. Être clean : check !

Découlant de cette décision, il est plus qu'attendu que j'abuse dans les quantités d'alcool que je vais ingurgiter. Le principe est simple : je me contiens toute l'année, je peux donc m'autoriser ce que je veux deux fois par an. Et pour prouver ma prévoyance, j'ai pris une chambre dans le petit hôtel de fortune non loin de Selens Inc. Anticiper ma soirée de débauche : check !

J'ai réservé une voiture pour Leif qui va le conduire à miss Molly séance tenante, ils nous rejoindront donc dans les temps. Trouver une cavalière à mon petit frère : check !

Sherlock est en train de faire les cent pas dans le salon, prêt depuis un bon moment. Il ramage d'ailleurs à haute voix, se plaignant que, si je ne me presse pas, il me fourre de gré ou de force dans un taxi. Avoir mon propre accompagnateur pour la soirée : check !

Tout de même un peu interpellée par ses remarques intempestives, je jette un coup d'œil sur l'heure. Le dernier métro n'est pas encore prêt de partir, nous avons encore quelques minutes devant nous. Prévoir le trajet sans avoir à prendre un cercueil sur roues : check !

Quant au bain de foule auquel je n'échapperai pas, il va sans dire que... Mince ! Je savais que j'avais oublié quelque chose !

 — Où allez-vous, encore ? M'interpelle Sherlock en me voyant remonter vers ma chambre.

— Ma canne ! Je ne vais nulle part sans ma canne, encore moins pour cette soirée!

Effectivement, posée au pied de mon lit, l'une des cannes rétractables que j'ai demandées à Quentin m'attend sagement. Elle est d'un noir très sobre, pourvue d'un manche élégant ainsi qu'une lanière de cuir. Hormis le côté pratique, il y a un autre détail qui ne manque pas de tenue à ce genre de sauterie : la pochette bleu nuit qui est greffée à la trompette*.

M'en emparant, je ne peux m'empêcher de jeter un nouveau coup d'œil dans le miroir de la penderie avant d'éteindre. Décidément, cette robe m'émeut. Je n'ai même pas pris le soin de m'encombrer de nouvelles chaussures : mes vieux escarpins ne l'enlaidissent pas le moins du monde. Malgré le manque de temps flagrant pour me coiffer, n'ayant pris la peine que de tresser ma chevelure pour la dompter, je constate que cette négligence ne porte aucun préjudice à la tenue.

— Vous êtes certaine que c'est tout ? Demande confirmation mon colocataire en m'entendant le rejoindre.

— Je crois qu'on peut y aller, j'approuve.

— Vous êtes agaçante.

— Vous êtes affligeant !

Il me tend les deux cartons d'invitation que Lizzy m'a léguée la veille.

— Vous comptiez resquiller pour entrer ? Me nargue-t-il.

Pleine d'assurance, je choisis de ne pas me laisser démonter. Je m'approche pour lui ôter les billets des mains, puis, pour lui montrer la futilité qu'ils représentent, je les glisse dans la pochette se son veston.

— Qui m'empêcherait d'entrer dans mon propre bâtiment ? Je réplique. Nous y allons ?

Une fois sur le trottoir de Baker Street, j'aperçois madame Hudson nous épier par la fenêtre. Bon sang, si je ne la connaissais pas mieux que ça, je dirais qu'elle joue les commères. Je lui accorde  un petit signe de la main pour lui signifier qu'elle est démasquée, provoquant un soubresaut de la tenture derrière laquelle elle s'est cachée.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now