Chapter 46

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Avant de commencer, sachez que c'était un chapitre dont j'avais envie depuis longtemps, mais que j'ai eu beaucoup de mal à écrire. J'appelle votre compréhension.

Parce qu'une chanson idiote ne suffisait pas, j'ai subi le courroux de mon frère sur plusieurs de ses compositions. Des classiques et des moins connues. Heureusement que le bourbon fait son effet.

Hakan V. Selens qui s'adonne au chant comme une vulgaire adepte de karaoké... Quelle honte ! Inutile de vous dire à quel point être en comité restreint est important en cet instant.

Et pourtant... Il y a longtemps que je ne m'étais plus amusée. Vous savez, prendre plaisir à faire quelque chose, sans raison. Hakan Selens ne peut pas s'amuser, il y a toujours quelque chose d'utile qui doit découler de chacune de ses actions... 

Oui, je suis en train de citer mon père. Ce n'est pas parce que je ne le portais pas dans mon cœur que je n'ai pas retenu ses préceptes.

Les premiers à partir, parmi notre petit groupe, c'est Leif et sa cavalière. Il s'est d'ailleurs engagé à la ramener chez elle avant de regagner son propre logement. Leif R. Selens, gentleman, j'en ris déjà.

— Tu comptes rester encore longtemps ? S'enquiert alors ma cousine.

— Non, je réfute. Je vais chercher mes affaires dans le bureau et je quitte les lieux.

— Alors, nous y allons ! Déclare la blonde. Greg ?

Le lieutenant était en train d'observer la photographie que j'ai lacérée à coup de flèches (pardon, carreaux) avec beaucoup d'intérêt quand l'interpellation d'Elizabeth l'a ramené à la réalité.

— Vous... Me raccompagnez ? S'interroge l'homme.

— Comme prévu, affirme-t-elle. Bon, on y va ?

Le policier nous rejoint pour nous saluer, mon colocataire et moi. J'admets que le détective est plutôt en train de surveiller que je tienne bien sur mes guibolles. En sachant que j'ai abandonné la troisième dans mon bureau au moment d'aller chercher l'arbalète.

— J'ose espérer que vous ne me considérez plus comme un ennemi, finit par dire Lestrade de me serrant la main.

— Vous n'êtes pas un ami pour autant, je reconnais. Je vous tolère, tout de même.

— C'est toujours mieux que rien, plaisante-t-il en partant.

Ma cousine me prend brièvement dans ses bras avant de partir. Je sens qu'elle rit contre moi, sans savoir ce qui lui prend. Je décide de ne pas lui faire subir un interrogatoire maintenant. De toute façon je ne me sens plus vraiment en état.

— Passe une bonne nuit ! S'exclame-t-elle avec un drôle de sourire.

J'ignore comment interpréter sa remarque. À vrai dire, je m'en fous. J'ai sommeil, je n'ai qu'une envie : m'affaler dans un lit et ne plus en bouger jusqu'à ce que la gueule de bois qui m'attend me réveille.

Pourquoi ce genre de gala finit toujours par être si fatiguant ? Je devrais pourtant avoir l'habitude, depuis le temps. Mais non... Je subis encore les ravages de ces soirées. Bon sang, j'en viendrais presque à parler comme une vieille.

Mon colocataire observe rapidement la pièce.

— Dites-moi que ce n'est pas à vous de ranger tout cela ? Quémande-t-il.

— Bien sûr que non ! Je m'oppose vivement. Nous avons des professionnels pour cela. Ils viendront demain matin.

Je fais un tour sur moi-même en exhalant bruyamment.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now