Chapter 93

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Vous vous rendez compte ? Le 14 septembre 2017, il y a presque quatre ans, je postais le premier chapter. S'en suivirent des dizaines d'autres, puis une centaine, mais ce n'est pas encore terminé.

Aujourd'hui, j'affirme que nous touchons à la fin de ce premier tome. Je n'attendrai pas le chapter 100, c'est certain. Le point final n'est pas encore posé, si bien que je peine à dire si j'attendrai le chapter 96 ou 97. En plus, vous le savez, j'ai toujours tendance à allonger. 

Toutefois, ne versons pas de larmes, car nous avons encore quelques lignes à parcourir ensemble. Sans compter que tout n'est pas terminé : le tome 2 suivra ! ;)

Bonne lecture !


Je n'ai guère l'intention de m'enfermer tel un ermite dans la grange pour bricoler en pleurant la mort de Baron. Après tout, j'ai promis de ne plus broyer du noir comme une gamine et de me comporter à nouveau comme une adulte.

Si oublier la morphine est une chose difficile à faire, ça n'en est pas moins gérable pour l'instant. Pour l'instant... Quant à retrouver ma joie de vivre, ça, c'est une tout autre histoire, surtout sans Klaus.

En effet, c'était lui, mon moteur d'épanouissement dans la vie. Mon cousin avait cette indescriptible aura, un pouvoir magique rare qui envahissait son entourage de bonne humeur.

Il faut que j'apprenne à vivre sans me priver du bonheur, par moi-même. Je ne peux plus compter sur quelqu'un pour cela : ce serait absurde. Je refuse de dépendre des autres pour une tonne de choses, pourquoi sourire ferait exception à la règle ?

Voilà pourquoi je me suis mise en quête de retrouver le mode d'emploi pour y parvenir toute seule. Mon mode d'emploi, ce sont les quelques vidéos que nous avons encore de mon cousin. C'est vrai, quand j'étais en pleine déprime après l'avoir perdu, je regardais ce qu'il avait filmé en boucle, encore et encore, à me déconnecter complètement avec la réalité. Or, je ne suis plus du tout dans cet état d'esprit. Je suis capable de me replonger dans ces films sans retomber dans mes travers.

En vérité, même si je laisse l'impression d'avoir pris cette décision seule, j'ai sondé discrètement Elizabeth avant de tenter le diable. De notre famille, c'était la seule personne censée durant cette période sombre qui nous a plongée toutes deux dans le monde des adultes en l'espace de deux enterrements simultanés. Pourquoi je lui laisse les rênes sans inquiétude pour tout ce qui concerne Selens Incorporation, à votre avis ?

Plusieurs des vidéos de Klaus sont à Londres, dont une grande partie dans un coffre à la banque. Mais oui, celui dans lequel le hackeur est allé fouiller, vous vous rappelez ? Celles qui prenaient la poussière au manoir avaient été mises en sécurité par ma cousine : je ne pouvais pas connaître leur emplacement sous peine d'être tentée de les dénicher pour retourner vers mes vieux démons. Quant à moi, je suis certaine qu'il doit rester quelques clés avec des vidéos quelque part dans la chambre que nous partagions, Klaus et moi.

Par conséquence, nous voilà en train de chasser les films de mon cousin. Je suppute sans peine que la cachette de Lizzy se situait dans le grenier, car j'entends ses pas au-dessus de nous. Oui, nous, Sherlock et moi. Mon colocataire s'est résigné à me donner un coup de main, quand il m'a observée, obsédée par mon désir de devenir meilleure. À moins qu'il veuille simplement rester en ma compagnie, qui reste loin d'être charmante, reconnaissons-le une fois pour toute. Nous nous mettons donc à fouiller ma chambre du premier étage.

La seule instruction que je lui ai donnée, c'est de ne pas approcher mon tiroir à sous-vêtements. Certes, il est loin d'être empreint de perversion de ce genre, mais c'est une question de principe. Sherlock n'a pas de limites au sujet des frontières sociétales, il m'incombe donc de lui en imposer. Lui, il ne voit pas la honte que cela pourrait me procurer, autant anticiper cet incident qui pourrait si facilement arriver.

Une colocataire irascibleWo Geschichten leben. Entdecke jetzt