Chapter 32

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Celui-ci devait être le chapter 31.5, mais j'ignore pourquoi il s'est étoffé à en devenir le 32.

Enfin soit, je me suis dit que publier trois fois par mois, je pouvais le faire jusqu'en octobre. Je verrai ensuite si je peux poursuivre cette cadence où si je repasse à un chapitre tous les 15 jours. 

Et rendez-vous à la fin pour quelques informations importantes.



– Muffin ! Scande le détective en revenant dans ma chambre.

– Criez pas, je râle. Ma tête va exploser.

– Vous êtes hargneuse parce que vous avez faim, me rabaisse-t-il.

Il prend le tabouret, l'approche de mon lit, enfin, de la table d'opération, en ayant posé le sac en papier sur mes jambes comme on lance son manteau dans un sofa oublié.

– Je pensais que vous me ramèneriez un truc plus... consistant, j'observe.

– Vu l'heure, c'est ce que vous mangeriez en temps normal.

Je me mets à le fixer penchant la tête sur le côté. Il m'examine à son tour, sans rien ajouter. Ma parole, il faut vraiment que je pose la question à chaque fois ?

– Comment vous savez ? Je finis par demander avec une pointe d'agacement.

– N'est-ce pas évident ? Insiste-t-il en se délectant de mon ignorance.

Je roule le papier contenant le premier muffin pour former une boule que je lui lance d'un geste rageur. Malheureusement pour moi, Sherlock a de meilleurs réflexes que je ne le supposais : il attrape le projectile au vol, sans cacher son amusement. Toutefois, mon intervention musclée (je vous rappelle que je suis en état de faiblesse, à cet instant précis) a le mérite de le faire parler.

– Vous ne mangez jamais de dessert après les repas, jamais. Même si on vous propose un menu trois services, vous préférez pendre une boisson chaude après un plat copieux. Ce genre de sucrerie, vous vous les réservez plus tard, pour accompagner votre thé de cinq heures par exemple. Quand vous rentrez du travail, vous avez pris l'habitude d'acheter un muffin au Lenny's café pour le manger en route. Puis, une fois à Baker Street, vous buvez votre earl grey en toute impunité, croyant que l'on vous jugerait de consommer de telles doses de sucre raffiné sans aucun remord.

– D'accord, j'encaisse.

Plus il fanfaronne de la sorte, plus mon admiration s'accroît. C'est fou comme cet homme, d'une simple question, peut vous faire un exposé complet pour vous prouver qu'il a rais... Attendez une minute !

– Comment vous connaissez l'adresse de mon dealer en muffins ? je m'emporte soudain. Vous me suivez, c'est ça ?

– Oh ça, note-t-il comme une simple formalité. Je vois juste vos déchets dans la poubelle de la cuisine. Pas besoin de fouiller, elle déborde des preuves de votre péché. Tous les sacs et serviettes viennent de la même boutique.

– J'ignorais que j'avais des problèmes d'addiction aux pâtisseries, je marmonne vexée.

– Ce n'est pas de la morphine que vous devriez vous méfier.

– J'ai pas d'antécédent diabétique, je le rabroue gentiment.

– C'est peut-être le seul antécédent que vous n'avez pas, se moque mon colocataire.

Je pouffe de rire brièvement avant de reprendre mon sérieux. M'esclaffer comme je viens de le faire a provoqué un soubresaut dans ma jambe, ce qui me tire un peu. La perfusion fait son travail, mais elle ne me rend pas invincible pour autant.

Une colocataire irascibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant