Chapter 86

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Bonjour/Bonsoir !

Nous arrivons à deux longs chapitres (les suivants le seront peut-être aussi, mais dans l'immédiat je ne peux parler que de ce que j'ai déjà terminé.) Prenez donc bien votre temps pour lire tout et profitez de ce que j'appelle « la scène de la patinoire. »

Je pense que vous allez particulièrement apprécier cette suite, sans me vanter ! ;)

Bonne lecture ! 


Je suis partie sans canne, sans sac, sans chien...

Oui, Baron a longtemps pleuré pour qu'il parte avec nous, mais pas cette fois-ci. Je me promets de jouer dans le jardin avec lui dès mon retour. Je serai sans doute fatiguée, mais c'est amusant de voir ce chien se rouler dans la neige, d'essayer d'attraper les boules que je lui lance... C'est un vieux toutou, mais dès qu'il tombe quelques flocons, il redevient un chiot. L'haleine en moins. À tantôt, Baron, sois sage...

Je suis partie sans canne, disais-je, sans sac, sans chien, seulement avec mes patins dans les mains. Oui, mes patins. On s'est offert nos paires il y a quelques années, je me souviens même qu'après les essayages, mon père a fini par nous les offrir. Je crois qu'il était simplement content de me voir intégrée à un projet.

Je ne dis pas que j'étais à part, bien au contraire, nous étions inséparables, à nous quatre. D'ailleurs, après mon accident, qui a signé notre emménagement définitif à Bruxelles pour mon frère et moi, nous avons vécu chaque moment ensemble : les anniversaires, les noëls... Malheureusement, si nous formions bien une drôle d'équipe, nous étions tout de même quatre personnes différentes aux intérêts différents. Si quelqu'un a envie de lancer une activité, il y a forcément l'un d'entre nous qui ne l'appréciera pas.

Le cinéma ? C'est le choix du film qui pose problème. Un sport quelconque ? Là, c'est moi qui ne peux pas suivre. On a essayé la danse, mais Leif n'accrochait pas. Lui, il a entraîné Klaus et moi dans de la musique, mais Lizzy n'a jamais eu envie de s'adonner à ce genre de pratique. Quant au shopping, c'était inenvisageable de traîner mon cousin des heures dans un centre commercial. Patiner sur de la glace, quelques jours par an, c'était vraiment la seule chose sur laquelle on pouvait tous se mettre d'accord. Sans compter que c'était une pratique sportive à laquelle j'arrivais à quelque chose sans faire trop d'efforts. Mon père n'approuvait pas que j'aille sur la glace, il a changé d'avis quand il a reconnu que je me débrouillais bien. Alors, pour la première fois, il s'est remis en question. Certes, il aurait pu le faire pour des centaines d'autres faits, mais c'est toujours mieux que rien. Ainsi donc, voici comment mon père concéda à nous offrir des patins à tous les quatre. Il n'est jamais vraiment venu voir ce que nous en faisions, mais il approuvait. Il venait nous voir, vers la fin, se montrer pour dire qu'il était temps pour nous de rentrer... Cela s'arrêtait là.

Tout cela pour dire que je n'avais que le strict minimum sur moi au moment de sortir. J'ai prévu de ne pas m'encombrer pour être à l'aise : plusieurs couches de vêtements pour enlever ces derniers lorsque j'aurais trop chaud, des gants épais, de bonnes chaussettes. Mon obsession du contrôle a du bon, vous savez ! Dans la voiture, bien évidemment, j'impose d'être au volant, pour ne pas être incommodée par ma peur panique. Charles a pris l'autre voiture pour que tout le monde puisse entrer sans problème.

Dans mon propre véhicule, Sherlock me tient compagnie sur le siège passager. À l'arrière, John et sa fille : l'une s'impatiente à l'idée d'essayer quelque chose de nouveau, l'autre tente tant bien que mal de la contenir. Je ne peux m'empêcher d'être touchée par cet engouement : Rosie contamine facilement les gens de son enthousiasme ou de sa colère, tout dépend du contexte. Mon colocataire, lui, se montre plus réservé. Il n'est pas très enclin à s'essayer, mais il a promis, alors il subit en silence.

Une colocataire irascibleWhere stories live. Discover now